Beaucoup sont horrifiés de voir les ex-pays de l'Est devenus européens manifester sans complexe un refus catégorique d'accueillir des réfugiés.
Comment ! Ces gens subissaient encore, il y a peu, le joug de l'URSS. Après l'effondrement du bloc de l'Est, ils ont bénéficié de procédures accélérées pour intégrer l'Union Européenne et ils ont déjà tout oublié.
" Morceau avalé n'a plus de goût", ils refusent à d'autres proscrits la solidarité dont ils ont, eux-mêmes, bénéficié.
Ils déçoivent leurs anciens partisans.
Faut-il s'en étonner ?
Quittons l'histoire trop immédiate et reculons de quelques décennies. L'Est de l'Europe n'était pas l'objet d'une pression migratoire, il y avait des compatriotes regardés comme des étrangers de l'intérieur, les juifs et les roms. Le traitement de ces populations ne fut pas un long fleuve tranquille, il n'est pas besoin de chercher longtemps pour retrouver les traces d'anciens pogroms dans les fins fonds de campagne.
D'ailleurs, un expert ne s'y était pas trompé, je veux parler d'Hitler.
Pourquoi a-t'il installé tous ses camps d'extermination à l'Est, plus particulièrement en Pologne ?
Parmi diverses raisons, une évidence : il n'y avait pas beaucoup de révolte à craindre des populations locales et même, leur aide était prévisible. Bien après la guerre, rappelons-nous les témoignages hallucinants de paysans polonais dans Shoah, il s'est installé une attitude de déni des responsabilités partagées et même de récupération du malheur. Ils ont essayé, contre toute évidence, de faire d'Auschwitz le lieu du martyre polonais, avec des tentatives répétées d'y établir un mémorial catholique.
La domination soviétique est devenue l'alpha et l'oméga du malheur. Ses victimes ont tous les droits et aucune obligation.
On ne refait pas l'histoire. Sans doute, aurait-il fallu que l'UE soit plus exigeante au moment de l'intégration des ex-pays de l'Est, qu'elle y mette un peu plus d'éthique. C'est fait, on ne peut rien y changer.
Mais des gens qui ont pris la solidarité européenne pour ce qu'elle leur apportait de bon doivent l'exercer à leur tour.
Il ne faut pas céder.