Antoine Sfeir vient de nous quitter.
Il est vrai que, depuis quelque temps, on ne le voyait plus dans les émissions de télévision autour des conflits au Proche-Orient. Maintenant, nous comprenons pourquoi et c'est triste.
Nous ne l'oublierons pas. Nous nous souviendrons de sa "gueule cassée", souvenir d'une séance de torture par un commando palestinien et nous nous rappellerons que les propos tenus par cette bouche martyrisée étaient toujours justes et informés, ce qui ne court pas les rues.
Hélas, le destin semble s'acharner contre lui, même dans la mort.
Il doit subir la concurrence d'un petit mort de poids, Charles Aznavour. Il y a fort à parier que radios, télés, Internet et journaux vont se répandre sur l'Arménien médiatique et oublier le Libanais doué.
On aime bien Charles Aznavour, on le réentendra, ses disques nous accompagneront longtemps encore, mais il aurait pu attendre un jour ou deux, ce n'aurait pas été trop lui demander.
La grande ombre de ce petit homme n'aurait pas recouvert celle du martyr Antoine.
Cher Antoine, ta mémoire va rejoindre celle de Jean Cocteau mort le même jour qu'Edith Piaf. Tu y seras en bonne compagnie, celle des handicapés funéraires.