Selon le dicton bien connu, j'ai un bon et un mauvais souvenir. Par lequel on commence ?
Allons pour le bon.
14 mai 1948 David Ben Gurion proclame la naissance de l'état d'Israël. Un nouveau né plein de vigueur et de promesses.
Promettons lui le meilleur avec des chefs dignes de Ben Gurion qui préfèrait la paix à toute victoire.
Deuxième souvenir, celui ci pas drôle.
14 mai 1610.
Le roi de France était Henri IV, un Bourbon né Henri de Navarre, c'était le plus proche parent des derniers Valois donc héritier logique du trône de France mais...il était protestant. Aïe, aïe !
A la sortie des guerres de religion, il n'était pas concevable que le roi ne fût pas de la même religion que la majorité de ses sujets et cette majorité était catholique.
Pragmatique avant tout, Henri s'écria "Paris vaut bien une messe" ! Il se fit catholique, ce qui ne convainquit pas grand monde, enfin assez de soutanes pour en faire un roi.
Il remit en ordre le royaume saccagé par les guerres, promulgua l'Edit de Nantes pour rétablir la paix et proclama que le paysan avait droit à sa poule au pot hebdomadaire. Sa cote monta en flèche auprès du peuple mais les prêtres demeuraient convaincus de la fausseté de sa conversion.
Il avait pourtant fait un effort pour leur plaire. Son mariage avec la reine Margot étant resté incurablement stérile, il avait obtenu sa dissolution et épousé Marie de Médicis, une blonde opulente connue pour son immense fortune et son catholicisme intransigeant. Elle s'était entichée du peintre Rubens, artiste de la contre-réforme, qui décorait églises et palais avec de grands tableaux tels que "Le triomphe de la religion catholique". Ses toiles montraient de grasses beautés inspirées de la reine. Tout allait pour le mieux.
Et puis, le 14 Mai 1610, le roi se fait conduire en carrosse quand un homme monte sur le marchepied de la voiture et frappe le roi de plusieurs coups de couteau. Henri IV succombe.
L'assassin nommé Ravaillac est arrêté interrogé, abondamment torturé, il maintient son discours : il a agit seul. Il voulait défendre la vraie religion contre l'antéchrist.
Ravaillac serait un terroriste religieux, une sorte de taliban catholique. On en a connu à toutes les époques. Il sera condamné, exécuté par écartèlement, il ne changera jamais de version.
La reine devient régente, elle réintroduit des prêtres à tous les échelons de l'état, à commencer par le cardinal de Richelieu qui sera 1er ministre.
Et le soupçon suit son cours...Cherchez à qui le crime profite.
Ce n'est pas difficile de manipuler un illuminé.
Et voilà la veuve soupçonnée d'avoir organisé l'assassinat de son mari.
Pour le moment, il est impossible de prouver quoi que ce soit, le pour et le contre mènent leur petit bonhomme de chemin.