15 août 2020
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C'est arrivé un 15 Août.
Le 15 Août 778, Roland meurt à Roncevaux.
Il aurait mieux fait de s’arrêter à Lourdes. Un 15 Août, c’était plus indiqué … Trêve de rigolade, les coincés ne supportent pas qu’on plaisante ni des morts ni de la vierge Marie ni de ses miracles.
La chanson de Roland est le plus ancien poème épique de la littérature française. Il raconte comment Roland, le neveu de Charlemagne, fut victime, en traversant les Pyrénées, d’une embuscade tendue par les Sarrasins. Il sonna du cor pour appeler son oncle à l’aide mais l’infâme Ganelon prétendit que Roland s’était attardé à la chasse, d’où le son du cor le soir au fond des bois. Privé du secours de Charlemagne, Roland succomba, non sans avoir brisé son épée Durandal (une cousine probable de l’Excalibur du roi Arthur) sur le roc de Roncevaux, ouvrant ainsi les prémices du fameux col.
Bon, c’est la légende épique mais toutes les légendes reposent sur un fond (lointain) de vérité.
Alors, trions, que dit l’histoire ?
Charlemagne, pour une fois, battait en retraite. Il était allé mettre la paix chez ses remuants vassaux espagnols, l’opération fut plus difficile que prévu et il dut se replier au nord des Pyrénées avec armes et bagages. Parmi les chevaliers de sa suite, figurait Roland qui n’était pas son neveu mais le préfet des marches de Bretagne.
A Roncevaux, Roland ne fut pas attaqué par des Sarrasins, les Arabes se tenaient loin des Pyrénées, mais par des Basques. Cette rude population à la vie difficile mettait volontiers du beurre dans ses épinards en rançonnant les voyageurs imprudents.
Voilà donc la réalité sans poésie.
Eginhard, le chroniqueur des faits glorieux vécus par Charlemagne, dut prendre quelques libertés avec l’histoire, c’est un usage fort répandu.
Alors, disons que « la chanson de Roland » est de la poésie, pas de l’histoire.