5 août 2020
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Le 4 août 1789, abolition des privilèges.
Après le 14 Juillet 1789, une émeute de la faim aboutissant à la prise de la Bastille, la peur s’est installée dans les campagnes.
Les paysans craignent un mouvement de réaction comme il s’en était produit après toutes les jacqueries, les nobles réactivant les vieux droits féodaux et le peuple perdant après avoir cru gagner.
C’est ce qu’on appelle la Grande Peur.
Des rumeurs se propagent, elles répandent le bruit de paysans attaqués par des bandes au service des « aristocrates ». Les villageois font sonner le tocsin qui propage la panique.
Les députés de l’Assemblée Constituante réunis à Versailles sont inquiets de la tournure des événements. Une centaine d'entre eux, prennent la décision d’engager l’assemblée dans la révolution.
Le 4 août à huit heures du soir, l'Assemblée se réunit. On assiste à une véritable concurrence entre les propositions susceptibles de rétablir l’ordre.
Le duc d'Aiguillon, un libéral de 29 ans, qui est aussi la deuxième fortune de France, propose d'offrir aux paysans le rachat des droits seigneuriaux à des conditions modérées. Le vicomte de Noailles, un cadet de famille sans fortune, surenchérit et propose d'en finir avec les droits seigneuriaux qui sont, d’après lui, des « restes odieux de la féodalité » . Il suggère d'« abolir sans rachat » les corvées seigneuriales et autres servitudes personnelles.
L'évêque de Chartres propose l'abolition des droits de chasse, ce qui ne lui coûte rien, mais pèse sur les nobles. Le duc du Châtelet dit à ses voisins : « L'évêque nous ôte la chasse ; je vais lui ôter ses dîmes ». Il propose que les paysans puissent racheter les dîmes à des conditions intéressantes.
Là-dessus, un membre du Parlement de Paris proclame la fin de l’hérédité des offices (charges de magistrature).
Les justices seigneuriales, les banalités, les jurandes, les maîtrises, la vénalité des charges, les privilèges des provinces et des villes sont abolies sous les applaudissements.
Passé le moment d'euphorie, les députés prennent le temps de réfléchir. Ils décident que seuls les droits féodaux pesant sur les personnes seront abolis.
L'avocat Adrien Duport, rédige le texte final. Il est voté et publié le 11 août au soir.
L’abolition des privilèges c’est la disparition de certains archaïsmes, comme la corvée, et d’injustices criantes comme la dîme ecclésiastique, uniquement payée par les pauvres.
L'ensemble des droits féodaux sera irrévocablement aboli sans contrepartie ni exception par le décret du 25 août 1792, juste après l’abolition de la Monarchie.
Le 4 août est véritablement LA date importante des débuts de la Révolution, beaucoup plus riche d’avenir que le 14 Juillet. Alors, pourquoi n’est-il pas mieux célébré ?
Répondre à cette interrogation c’est dire quel sens a gardé la Révolution pour les citoyens d’aujourd’hui.