24 mars 2009
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Les anciens, égyptiens, grecs, romains, etc. étaient polythéistes ; c'est à dire qu'ils n'étaient pas à un dieu
près.
Quand on en vénère beaucoup, on se montre sans problème accueillant, tolérant ; on accepte les nouvelles divinités amenées par le voisin. Plus on est de fous, plus on rit. C'est ainsi que les Romains ont adopté tout le panthéon grec ; ils ont seulement romanisé les noms.
Et ces dieux de la mythologie étaient bien proches des hommes, ils avaient les mêmes défauts. Ils étaient donc bien mal placés pour lui faire la morale.
Ce qu'il leur était dû ? - L'observance de quelques rites : cérémonies, sacrifices. Accessoirement, ils encourageaient les arts, l'architecture, la statuaire.
Tout ce qu'on demande, au voisin, c'est la réciproque : j'honore tes dieux, fais de même avec les miens. On se bat pour des réalités bien concrètes, des richesses, le pouvoir, mais jamais, au grand jamais, on ne ferait la guerre pour imposer ses dieux.
C'était ainsi partout ... sauf au croissant fertile où on expérimentait une croyance révolutionnaire : le dieu unique.
Bon, ça ne s'est pas fait du jour au lendemain, il y a eu des tâtonnements et des ratages. En Egypte, Aménophis IV a fait un essai qui est mort avec lui. En Perse, chez Zoroastre, on est pas allé jusqu'au bout, il est quand-même resté deux divinités : celle du bien contre celle du mal.
Après quelques tentatives infructueuses, le monothéisme a été inventé par un petit peuple assez minable, toujours vaincu par les armées des autres : les hébreux. Ils se trouvèrent, de ce fait, promis à un brillant avenir.
Les juifs faisaient dans l'histoire une entrée modeste mais prometteuse.
Très vite, la nouveauté inspira des successeurs convaincus d'améliorer le produit ; les chrétiens puis les musulmans partirent du dieu des hébreux pour s'en bricoler un plus conforme à leur couleur locale.
Toutes ces variantes ont un point commun : l'écrit.
En même temps qu'apparaissaient les prémices du monothéisme, bienheureuse coïncidence, on
assistait à la naissance d'une écriture véritable. Auparavant, il existait des hiéroglyphes et autres idéogrammes mais leur maniement était long et, pour tout dire, inadapté à l'abstraction.
L'apparition de l'alphabet va arranger tout ça.Quand on en vénère beaucoup, on se montre sans problème accueillant, tolérant ; on accepte les nouvelles divinités amenées par le voisin. Plus on est de fous, plus on rit. C'est ainsi que les Romains ont adopté tout le panthéon grec ; ils ont seulement romanisé les noms.
Et ces dieux de la mythologie étaient bien proches des hommes, ils avaient les mêmes défauts. Ils étaient donc bien mal placés pour lui faire la morale.
Ce qu'il leur était dû ? - L'observance de quelques rites : cérémonies, sacrifices. Accessoirement, ils encourageaient les arts, l'architecture, la statuaire.
Tout ce qu'on demande, au voisin, c'est la réciproque : j'honore tes dieux, fais de même avec les miens. On se bat pour des réalités bien concrètes, des richesses, le pouvoir, mais jamais, au grand jamais, on ne ferait la guerre pour imposer ses dieux.
C'était ainsi partout ... sauf au croissant fertile où on expérimentait une croyance révolutionnaire : le dieu unique.
Bon, ça ne s'est pas fait du jour au lendemain, il y a eu des tâtonnements et des ratages. En Egypte, Aménophis IV a fait un essai qui est mort avec lui. En Perse, chez Zoroastre, on est pas allé jusqu'au bout, il est quand-même resté deux divinités : celle du bien contre celle du mal.
Après quelques tentatives infructueuses, le monothéisme a été inventé par un petit peuple assez minable, toujours vaincu par les armées des autres : les hébreux. Ils se trouvèrent, de ce fait, promis à un brillant avenir.
Les juifs faisaient dans l'histoire une entrée modeste mais prometteuse.
Très vite, la nouveauté inspira des successeurs convaincus d'améliorer le produit ; les chrétiens puis les musulmans partirent du dieu des hébreux pour s'en bricoler un plus conforme à leur couleur locale.
Toutes ces variantes ont un point commun : l'écrit.
Le culte du dieu unique sera la religion du livre.
Le culte d'une abstraction ... ça change tout. Il devient difficile de compter sur la solidarité divine dans ses faiblesses humaines. Un pur esprit ne peut pas tromper sa femme comme un vulgaire humain mais son extrême perfection l'autorise à hausser le niveau de ses exigences. Il est partout, il sait tout, il est tout ... donc il peut tout exiger.
De la relation aimablement folklorique et pas du tout angoissante que l'homme entretenait avec les anciens dieux, il passe à la religion totalitaire.
Pas de doute, le monothéisme, c'est le progrès.
A force de vivre dans l'idéal et le désincarné, le croyant devient un spécialiste de l'abstraction, c'est bon pour le développement des sciences et de la philosophie, même si la discipline reine est la théologie. On oublie un peu vite que Thalès, Pythagore et Aristote, sans avoir jamais été des adeptes du dieu unique, n'ont pas été de sombre crétins.
La pensée humaine s'est aussi développée sans référence à l'incréé.
Pour un pur esprit, ce dieu unique se montre bien terre à terre dans ses exigences. Il se mêle de ce que les hommes pensent et disent à tous propos, de leurs affections et même de leur sexe, lui qui n'est pas censé le pratiquer. Ses adeptes, certainement frustrés de subir tant de contraintes, n'ont de cesse qu'ils n'aient imposé leurs codes aux incroyants.
En adeptes des droits humains, vous croyez naïvement qu'une obligation religieuse ne concerne que ceux qui y adhèrent. Il parait que vous auriez tort.
Des ayatollahs pourfendeurs de la libre pensée au pape donneur d'éducation sexuelle à l'eau bénite, tous ces gens-là vous donnent des ordres comme s'ils étaient votre maître et vous, des élèves.
Il suffit, tout le monde n'est pas inscrit dans leur école, pas concerné par son règlement.
En attendant que la raison leur vienne, restons prudemment fidèles à quelques principes très simples des anciens.
Surtout, la règle première d'Hippocrate : "Non nocere", ne pas nuire.
Avant de faire des miracles, tâchons déjà d'éviter les catastrophes... et Dieu, si jamais il existe, nous le rendra.