Une infirmière, nécessairement et obligatoirement vaccinée contre l'hépatite B, a contracté la sclérose en plaques. Un tribunal décide de l'indemniser au titre des maladies professionnelles et accidents du travail. Administrativement, c'est logique ; puisqu'un règlement administratif oblige les infirmières à se faire vacciner, en cas de maladie, l'incertitude est une sorte de doute qui doit profiter, non à l'accusé - inconnu - mais à la victime.
Aussitôt, la horde frénétique des anti-vaccins fonce sur la décision de justice "comme la vérole sur le bas-clergé breton". La presse populaire emboîte le pas et ramène à la surface l'accusation fatale : "le vaccin contre l'hépatite provoque la sclérose en plaques."
Le problème n'est toujours pas celui qui nous est proposé. On discutera longtemps encore, certainement, des facteurs capables ou non de déclencher la maladie. On oublie de nous rappeler, et c'est bien plus crucial, l'écart de proportions entre les menaces. La sclérose en plaques, ça vous pourrit la vie, ça vous oblige à écrire tous vos projets au conditionnel, mais ça ne vous tuera pas contrairement à la légende que les oiseaux de mauvais augure se complaisent à répandre. En revanche, l'hépatite B est une maladie mortelle.
La comparaison s'arrête ici. En ce qui vous concerne, prenez vos riques, mais ne laissez pas les enfants, promesses de vie, jouer à la roulette russe. Une maladie juste possible,
éventuellement, contre unrisque létal ; ça ne devrait pas pouvoir être discuté.
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Cette étude française réalisée par l'équipe du Pr Marc Tardieu de l'hôpital Bicêtre conclut à une augmentation de 74% du risque de développer une sclérose en plaque chez des enfants vaccinés contre l'hépatite B, plus de 3 ans après l'injection du vaccin dénommé Enegrix B.
Alertée par de tels résultats, la Commission nationale de pharmacovigilance a procédé à une réévaluation de cette étude.
Deux groupes d'enfants ont été considérés :
- 349 enfants atteints de sclérose en plaque ;
- 2941 enfants non atteints de sclérose en plaque.
Dans le premier groupe, 24% des enfants avaient été vaccinés, contre 27% dans le second groupe. Autant dire que les enfants atteints de sclérose en plaque avaient été même un peu moins
vaccinés que les enfants non touchés par la sclérose en plaque.
Et si l'on reporte ces pourcentages au nombre total d'enfants (349 enfants atteints de sclérose en plaque versus 2941 non atteints), on en arrive à la conclusion que la vaccination
contre l'hépatite B s'accompagne d'une réduction de 26% du risque de sclérose en plaque.
En conclusion, cette étude française n'est pas de nature à remettre en cause le rapport bénéfices/risques du vaccin contre le virus de l'hépatite B. Les
recommandations sont donc maintenues :
1) ' Vaccination de tous les enfants avant l'âge de 13 ans, en privilégiant la vaccination du nourrisson, avec un schéma complet en trois injections, les deux premières à un mois
d'intervalle, la troisième cinq à douze mois après la date de la deuxième injection.
2) Rattrapage des enfants et en priorité des adolescents non antérieurement vaccinés.
3) La vaccination est également recommandée aux personnes à risque élevé de contracter le virus de l'hépatite B ou de le transmettre (ex. professionnels de santé) '.
Info du 21/10/2008 (e.santé) :