Les errements de l'humanité au cours des siècles ont amené la majorité d'entre nous à rejeter certains comportements parmi lesquels le racisme. A quelles horreurs n'a-t'il pas mené !
Emportés par leur détestation généreuse, ses pourfendeurs en oublient souvent de caractériser l'ennemi. Le même terme recouvre des attitudes aux fondements différents, parfois opposés.
Le rejet de l'homme noir repose sur le mépris ancestral de l'esclavagiste qui ne saurait se reconnaître aucun point commun avec l'esclave. En revanche,"racisme" est aussi le terme souvent employé pour qualifier l'antisémitisme qui se nourrit de la jalousie à l'égard de la réussite fantasmée des juifs. Le même vocable désigne deux attitudes opposées, ne serait-il pas utile de clarifier le vocabulaire ?
Bien sûr, on pourrait balayer la question d'un revers de main ; dans les deux cas, des populations sont discriminées, brutalisées. La haine conduit aux massacres et au génocide. Mais est-ce bien raisonnable de s'en tenir aux conséquences ?
A bien y réfléchir, ces imprécisions autour du racisme n'ont rien d'étonnant ; le mot race, au départ, est maudit et cela ne risque pas de s'arranger. Très officiellement, il ne doit plus être employé. La race ferait le racisme comme si la science faisait le scientisme. L'argument de ceux qui ne veulent pas entendre parler de races est la commune appartenance des hommes à un seul ensemble de caractères communs, il n'y aurait qu'une race humaine.
Ne faut-t'il pas y voir une confusion entre l'espèce et la race ?
Même si ce ne fut pas toujours le cas, il n'y a qu'une espèce humaine.
Il est probable qu'homo sapiens a cohabité un certain temps avec l'homme de Néandertal et les paléontologues cherchent (espoirs fous créés par l'ADN !) s'il a pu y avoir des croisements entre eux. En effet, le critère de séparation des espèces est l'impossibilité de reproduction croisée. Actuellement, tous les êtres humains peuvent être croisés donc ils sont bien tous de la même espèce.
Un barrage moral interdit d'aller plus loin dans la classification de notre espèce et nous employons indifféremment les termes espèce et race en attendant la disparition de race.
Que se passe-t'il dans les autres espèces ? Prenons un exemple au hasard : les chats.
Tous les chats forment l'espèce chats.
Parmi eux, ii y a des poils courts, des poils longs, des faces plates, des nez allongés et toutes les couleurs possibles. Les amateurs ont procédé au regroupement de différents types en fonction de ces divers caractères et ils ont vérifié que ces marqueurs se transmettaient à la descendance. Les individus de l'espèce chat appartiennent, en plus, à une sous-espèce, la race, qui permet de les décrire. Il en va de même pour bien d'autres animaux (chiens, chevaux etc.)
L'observation la plus candide et la mieux intentionnée amène spontanément à constater la présence d'une telle variété de critères chez les humains. Attention ! pas question de race.
L'espèce humaine serait différente des autres. Du moins, c'est ce que nous rabachent les adorateurs des textes sacrés des religions du livre, ceux qui vouent Darwin aux gémonies.
D'autres qui revendiquent le droit à la différence nous coulent d'autorité dans un seul moule... vous avez dit "Contradiction..."
Dans quelle langue faut-il s'exprimer pour leur faire comprendre que l'important n'est pas d'uniformiser les humains en niant leurs variantes, qu'on les appelle races ou autrement ?
Les hommes ne trouveront aucun intérêt à la négation des différences, ils ont besoin de justice et d'égalité.