Nous ne parlerons pas de boucherie, ce serait jeter l'opprobre sur une profession qui est complètement en dehors du coup, mais n'hésitons pas à employer le terme MASSACRE. Une espèce
d'Ubu sanglant et drogué fait tirer sur son peuple.
Les archéo-anthropologues y trouveraient la survivance d'un usage primitif : dans certaines sociétés guerrières, l'importance d'un défunt se déterminait au nombre des volontaires désignés
pour l'accompagner dans sa tombe.
D'autres évoqueront les plus modernes coups de folie de sujets dérangés qui se saisissent d'une arme et tirent dans le tas avant, selon l'expression consacrée, de retourner leur arme
contre eux.
Dans toutes ces situations, le clou du spectacle est la mort du héros.
Pour l'instant, Khadafi ne laisse pas du tout envisager qu'il puisse se plier à l'usage. Au contraire, il s'accroche au pouvoir. Il espère vivre et règner sur un peuple de fantômes
?
Mais la ronde infernale du chasseur maudit n'est que littérature. Dans le cas présent, la mort n'est pas une fiction et les victimes auraient bien besoin qu'on les aidât à rester en
vie.
Hélas, que la fête commence ! Les démocraties sont occupées à danser le tango.
Un pas en avant : "faisons cesser le massacre" ; deux pas en arrière : "pas d'Irak-bis".
Pour cesser de danser, ils attendent peut-être qu'il n'y ait plus personne à tuer ?
Il doit exister une solution qui arrangerait tout le monde en limitant les dégâts.
Eliminer un despote fait toujours hésiter devant le risque d'en faire un martyr pour ses partisans mais Khadafi est un autocrate, au sens le plus étroit du terme, il n'a même pas de véritables
troupes. Son armée est composée de mercenaires qui marchent au fric.
Plus de chef, plus de paye, plus de troupes.
Restons dans la nostalgie, revoyons l'histoire de tous les tyrans qu'un héros a empêchés de nuire...
Reste à trouver cet homme providentiel.
Certes, la chose n'est pas si facile. Le despote a forcément prévu sa protection rapprochée, surtout en ces temps où l'attentat-suicide est à la mode.
Cependant, il paraît, enfin c'est ce qu'on nous fait croire, qu'il existe des gens formés à ces difficultés dans les services secrets de nos pays. Oui, que voulez-vous ? On a beau être en
démocratie, il faut garder de quoi donner quelques coups de pouce au destin.
Impossible que les grands chefs d'états n'y aient pas pensé...
Alors, que font les services américains, anglais, israéliens, français et autres ?
A part foirer des coups tordus qui font rire jaune les citoyens, ils ne sont donc capables de rien ?
Sale temps pour les collections prisées des voyageurs, James Bond a pris sa retraite, les espions ne sont plus ce qu'ils étaient.