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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 16:30

   Retour sur l'histoire proche.

   Depuis la mort de Tonton 1er, la France de gauche rongeait son frein dans l'opposition. Décidément, l'élection présidentielle ne lui réussissait pas.

Abonnés à près de vingt ans d'échec au scrutin suprème, les encartés de gauche ne sont pas restés inoccupés, ils ont prospéré dans les pouvoirs locaux. La France cumula des présidences de droite avec des villes et des régions de gauche.

    Advint le scrutin présidentiel de 2012. La gauche se lassait de l'oppositon et aspirait à gouverner, elle avait un candidat parfait en la personne du directeur du FMI, personnage considérable orné du prestige de sa fonction et d'une épouse que la télévision avait rendue populaire, le télespectateur la trouvait jolie, avec ses yeux bleus, c'était une véritable affiche pour les pulls mohair, et elle s'était toujours montrée intraitable avec l'extrême-droite.

   Une élection n'est jamais gagnée d'avance, l'engrenage si bien huilé grippa dans la dernière ligne droite à cause d'une affaire de sexe aussi américaine que scandaleuse. Les amateurs de polars et de conspirations n'ont pas fini de chercher le commanditaire du crime.

Il fallut d'urgence changer le candidat. Finis splendeur et prestige, le citoyen aura droit à sa louche de normalité indigeste.

     Le président sortant aimait le bruit, les riches et l'horlogerie de luxe. Ce qu'il était agaçant ! L'électeur  moyen était prêt à embrasser la cause de quiconque le débarrasserait de l'agité, il se laissa tenter par un candidat banal qui était fier de se déclarer normal et ressemblait à Monsieur Tout-le-monde.

    C'était un vote par défaut mais l'élu perché sur un petit nuage préféra ne pas s'en apercevoir.

    De quels hauts faits pouvait-il se vanter ? Il n'avait jamais été ministre, son grand mérite était d'avoir évité l'implosion de son parti quand il en était Premier Secrétaire. Logiquement, il pouvait se dire que gouverner la France ne serait pas beaucoup plus compliqué que gérer des irresponsables, des tendances et des courants, en évitant les embuscades. Il se mit au travail avec la méthode qui lui avait si bien réussi.

    On allait voir ce qu'on allait voir et... rien, plouf !

    Le pays, les nerfs à vif, attendait de grandes décisions seules capables d'impulser le changement promis. Elles auraient forcément déplu à certains, ce qu'un président adepte du consensus ne pouvait envisager. Il ne lui vint même pas à l'esprit qu'en échange, il pourrait engranger des soutiens indéfectibles. Non, fidèle à sa méthode, il choisit le gouvernement qu'il lui fallait, appliqué à régler des querelles d'appareil, remettant aux calendes grecques le respect des engagements.

   Dire qu'il n'a rien fait serait injuste, il avait promis le mariage pour tous et il tint parole malgré une opposition déchaînée. En même temps, sans y être hostiles, des citoyens se demandaient s'il était bien raisonnable de mobiliser tant d'énergie pour une réforme dite "sociétale" qui leur semblait moins urgente que le retour des chômeurs au boulot. Il est vrai que ces lois tapageuses font parler plus qu'elles ne coûtent et que, justement, l'argent est ce qui manque le plus.

    Pour être un vrai président, il faut exister en politique internationale, montrer qu'on décide de la paix et de la guerre. Il entreprit de chasser les djihadistes du Mali où la population l'accueillit comme le Bon Dieu. Il  récolta provisoirement quelques points dans les sondages.  Comme toutes les embellies, celle-là dura ce que durent les roses, l'espace d'un instant, le temps que le peuple, pour une fois obstiné, lui qu'on dit si inconstant, ne revienne à ses préoccupations lancinantes du chômage et du pouvoir d'achat.

     Pendant ce temps, le calendrier avance, les élections municipales s'annoncent dans quelques mois.  L'électeur mécontent du spectacle présidentiel risque fort de se détourner de tout ce qui porte son étiquette. Les déçus du président pourraient se donner des maires de doite ou même d'extrême-droite.

       Lassés des revirements et atermoiements présidentiels, des maires socialistes ont commencé à rendre leur carte. C'est la chute des feuilles...

     En quoi les maires sont-ils responsables de l'emploi et du coût de la vie ? Non seulement, ils n'y sont pour rien mais ils apportent leur aide aux victimes avec le peu de moyens qui leur restent, l'Etat se déchargeant des dépenses sans les financer.

      Jouez à vous faire peur, imaginez ce que deviendrait votre ville sous une municipalité de droite.

     En vue de sa réélection, le nouveau essaiera de plaire à ceux qui l'ont élu, il fera donc en sorte que les impôts locaux n'augmentent pas.

      Rien n'est plus simple, supprimez des services ; si vous avez moins de frais, il vous faudra moins de recettes.

On peut l'observer facilement, c'est la gestion municipale qui se pratique dans les villages résidentiels, les zones "rurbaines", tenues par des maires de droite. Pas assez courageux pour annoncer la couleur, ils se disent souvent "apolitiques" mais leurs amis sont tous à droite et leurs critiques s'adressent exclusivement à la gauche.

Quels services seront détruits en premier ? Tous seront touchés, à commencer par ceux que des entreprises privées vendront aux citoyens devenus clients, consommateurs.

On va mettre l'école publique à la portion congrue. Quand les parents en auront assez, ils mettront leurs enfants à l'école privée. 

Les activités sportives peuvent être assurées par des clubs privés, sinon, grâce à la voiture, on utilisera les installations de la commune voisine qui offre encore des services.

La vie culturelle ? - Les amateurs de spectacles et de lecture n'ont qu'à se déplacer.

Mais s'ils n'ont pas de voiture ?  - Il y a de plus en plus de chaînes de télévision thématiques, voilà de quoi se cultiver.

Ils ont envie de loisirs collectifs ?  - Alors, là, c'est trop, ce n'est pas à la commune de payer tous les caprices.

 

Vous croyez que j'exagère ?

 - A peine. Si vous ne me croyez pas, faîtes donc votre petite enquête dans les communes de droite, vous y réfléchirez. Vous paierez peut-être moins d'impôts mais, si vous êtes jeunes, vous aurez intérêt à ne pas avoir d'enfant, si vous êtes vieux, malades ou handicapés, partez !

Votre petit paradis n'est plus fait pour vous.

 

      Monsieur le Président, nous n'acceptons pas les conséquences de votre incurie sur des élus locaux qui, eux, ont bien fait leur travail.

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commentaires

C
<br /> Alors là, ne t'inquiète pas, nous te croyons et t'approuvons. Et applaudissons des 2 mains, voire des 2 pieds, cet article dopé à l'énergie + l'humour du "désespoir"... Amitiés<br /> pyrénéennes et caresses à Panda de la part de nous 4.<br />
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T
<br /> <br /> C'est vrai qu'on a un peu l'impression de tirer sur une ambulance, mais ce qui met en rage dans cet échec patent est de prévoir qu'il va retomber sur les moins coupables.<br /> <br /> <br /> Panda se joint à moi pour vous adresser de nordistes amitiés. <br /> <br /> <br /> <br />
U
<br /> Beau réquisitoire ... ou défouloir ! Je pense que les électeurs, surtout les convaincus - de gauche ou de droite, hein - ont un ras-le-bol des spectacles/agissements offerts pas nos politiques.<br /> Je connais de "vieux" syndicalistes qui ne veulent plus voter (ou qui voteront blanc) : cela fait beaucoup de désorientés (et politiquement abimés) qui ne se retrouvent plus ici ou<br /> avant. S'il reste les autres, alors là, oui, il y a du souci à se faire.<br />
Répondre
T
<br /> <br /> Voilà longtemps, en effet, que l'abstention et la tentation extrêmiste étaient des réactions épidermiques de gens qui savaient mieux protester que s'investir dans un projet. Aujourd'hui, tu l'as<br /> remarqué, elles s'étendent. Le pire : si les politiques se plantent, c'est le peuple qui paiera. L'expérience de nos ancêtres devrait les rendre méfiants mais ils semblent avoir tout oublié.<br /> Alzheimer se répand. <br /> <br /> <br /> <br />

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