Le gouvernement grec, soi-disant démocratique, vient de fermer ERT, la radio-télévision nationale. C'est très fort ! Jusqu'ici, personne n'avait eu ce culot, même la junte militaire de triste mémoire. Elle s'était contentée, si l'on peut dire , d'appliquer la censure de son choix mais l'écran noir et le silence sur les ondes, personne n'en avait encore fait l'expérience.
Pourquoi cette folie ?
Ben voyons, toujours le même refrain : faire des économies.
Le peuple Grec est déjà pressuré, essoré, privé de tout mais il faut encore trouver à rogner, toujours faire les poches des mêmes.
On attend toujours que des impôts viennent frapper les grandes fortunes, car il en existe.
Les découragés d'avance hausseront les épaules en soupirant :" Il y a des lustres que les armateurs ont mis leur fortune à l'abri dans les paradis fiscaux, pas moyen de leur tirer le moindre euro."
Des moyens de rétorsion existent certainement mais intéressons nous à un autre genre de privilégiés fiscaux : le haut clergé orthodoxe. Ils échappent à toutes sortes de taxes et impôts au nom des œuvres sociales qui leur incombent. C'est une situation qu'en France, nous connaissions sous l'Ancien Régime.
"Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu". Ils auraient du mal à protester contre cette formule, l'auteur en est Jésus-Christ lui-même.
Il serait grand temps de mettre fin à la confusion des genres, le social n'est pas la charité et les citoyens, religieux ou non, doivent participer au budget commun en fonction de leurs capacités.
Pour l'instant, la loi grecque ne prévoit rien. Est-ce une raison pour que le clergé riche se défile ? Rien ne leur interdit de participer volontairement ; la morale religieuse devrait même les y inciter.
Ils aiment les vieux usages, ils respectent la Tradition, enfin, ils prétendent la respecter. Faut-il donc leur rafraîchir la mémoire ?
Au fin fond du Moyen-Âge, un temps où les inégalités sociales ne choquaient pourtant pas, des abbés de puissants monastères envoyaient les vases sacrés à la fonte pour secourir les pauvres. Nous avons évoqué de quelle manière St Landry avait fondé l'Hôtel-Dieu mais son cas n'est pas unique, Hugues le Grand, abbé de Cluny, l'établissement le plus puissant de la chrétienté, malgré son goût de la splendeur, a procédé de la même manière dans une période de famine. Nous attendons toujours que l'archimandrite du mont Athos fasse un geste pour secourir son pays en difficulté.
Il ne faut sans doute pas s'arcbouter sur les traditions, certaines sont périmées ou simplement passées de mode, mais gardons au moins les bonnes.