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25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 10:19
...vous êtes bien mal embouchées", chantait Georges Brassens.
Rien n'a changé. Célébrité et sympathie font la paire et, pour faire parler de soi, la technique se perfectionne sans arrêt.
L'important n'est pas l'événement mais l'usage qu'en font les médias.
Sans prétendre à l'exhaustivité, arrêtons-nous sur quelques exemples récents, nous avons l'embarras du choix.

   Un chanteur popu, triste vieux fantoche qui joue la comédie de la jeunesse, est victime d'un accident de santé. Immédiatement, les catastrophes, les guerres et la misère sont oubliées ; on ne parle plus que du grand malade, (enfin, en France ; le reste du monde, fort heureusement s'en contrefiche), M et Mme Beauf s'improvisent experts et enquêteurs. En même temps, la vente des disques est relancée, une tournée  imprudemment annoncée pourra être annulée sans dommage financier.  Comme dit l'adage, "à quelque-chose malheur est bon".
La comédie dans le monde du spectacle... c'est logique.

    La politique, en revanche, est l'affaire de gens sérieux. Dans une démocratie, les gouvernants tiennent leur élection de l'assentiment populaire. S'ils sont approuvés c'est qu'ils ont su convaincre de la justesse de leurs idées. Enfin, c'est ce qu'on croit.
Mais il y a les sondages d'opinion ; ils se disent informatifs, en réalité ce sont des girouettes, des instruments bien pratiques pour se caler sur les vents dominants. Il suffit du manque de pudeur d'un démagogue italien pour que la politique spectacle se transforme en farce. Avant que des journalistes raisonnablement méfiants n'examinent de plus près les clichés d'une certaine agression pour conclure au bidonage, la cote de popularité de la victime avait bondi sans que sa politique ait changé d'un iota.
Les citoyens sont traités comme des marionnettes et ils en redemandent. Triste et risible.

   Plus récemment, le pape est bousculé et fait une chute. Pour le vieil homme qu'il est, c'est un danger, il aurait pu être grièvement blessé. Chance pour lui, il s'en tire bien et, bonheur supplémentaire, pendant que les gazettes racontent l'aventure, elles oublient son dernier exploit : béatifier le très contesté Pie XII en même temps que le médiatique Jean-Paul II, histoire de faire passer la pilule, en laissant de côté le grand pape d'ouverture que fut Jean XXIII. Pour le téléspectateur, l'actualité vaut toujours mieux que le passé. Etonnez-vous, après cela, qu'on ne trouve pas indispensable d'enseigner l'histoire.

    Dans l'actualité récente, on aurait pu s'attendre à ce qu'une nouvelle provoque l'émotion : ahurissant, des individus ont volé le panneau portant l'inscription «Arbeit Macht Frei» («Le travail rend libre») à l'entrée du  camp d'Auschwitz !
 Pas de scandale médiatique, très vite on nous annonce que l'objet a été retrouvé . La police a affirmé : les cinq Polonais arrêtés n'étaient pas des néo-nazis et leur motivation était uniquement financière.
Question : comment comptaient-ils en faire de l'argent ?
- En le vendant.
Qui peut se montrer acquéreur ?
- Trop risqué pour un récupérateur, trop reconnaissable, ce n'est quand même pas une vulgaire ferraille.
Donc les démonteurs du panneau ne sont peut-être que des petites cervelles, voire des abrutis, mais ils avaient un client ou même un commanditaire.
Qui peut chercher à s'approprier ce genre de relique ? C'est LA QUESTION intéressante mais on refuse de la poser.
Le 31/12, ça se confirme :
(31/12, ça se confirme :
Poursuite de l'enquête sur le vol à Auschwitz
L'interrogatoire des cinq repris de justice polonais inculpés du vol de l'inscription "Arbeit macht frei", le 18 décembre dernier, de l'entrée de l'ex-camp de concentration d'Auschwitz Birkenau, aurait permis d'établir que le commanditaire de ce vol est un Suédois affilié à l'extrême droite, qui comptait financer un attentat avec l'argent de la vente du panneau volé.     (Israël Infos)

La Shoah, ce n'est plus vendeur. Il y a eu un certain engouement autour du soixantième anniversaire de la libération des camps mais, aujourd'hui, la politique internationale demanderait qu'on fasse appel à d'autres mémoires. Alors on pacifie, même s'il faut nier l'évidence. Il n'y aurait pas d'extrêmisme, pas de racisme ni d'antisémitisme.
Les médias se prêtent au jeu sans états d'âmes.
   A propos, qui parlait de fournir aux annonceurs des cerveaux disponibles ?

   Demeurons inquiets, continuons à poser des questions, c'est une affaire de salubrité publique.
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commentaires

W
<br /> Nous avons à faire à la politique spectacle, la presse est le 5eme pouvoir, et internet , le 6eme.Les informations peuvent être interprétés de façons différentes.<br /> cordialement<br /> <br /> <br />
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T
<br /> <br /> Constater, c'est bien mais il faut que cela soit utile. Être conscient pour ne pas se laisser manipuler ... ou, tout au moins, comme on ne peut prétendre à la perfection, doner prise le moins<br /> possible.<br /> Bien amicalement.<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> Meerci de cet article, Tipanda : lui aussi serait de salubrité publique !<br /> <br /> <br />
Répondre
T
<br /> <br /> Rouge de confusion, je suis.<br /> Je ne revendique pas la position de statue du commandeur. Je me contente de réagir lorsque je le crois nécessaire et malheureusement, j'en ai souvent l'occasion.<br /> Bien amicalement.<br /> <br /> <br /> <br />

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