Raymond Aubrac, tu viens de mourir.
97 ans...c'est une longue vie. Tu étais encore, selon l'expression consacrée, bien pour ton âge. Alors, toi, le héros, notre référence, tu n'auras pas à tonner de déception et de fureur devant l'abaissement de la République.
La complaisance et les bonnes manières des amnésiques au pouvoir vont, encore une fois, ouvrir le jeu démocratique aux paroles de haine et à la puante bêtise que tu avais combattues.
On aurait tant aimé te dire que l'hydre était définitivement terrassée ... mais tu n'aurais pas cru nos illusions. Tu savais bien, mieux que nous, qu'une guerre n'est jamais définitivement gagnée.
Les mêmes hypocrites vont te rendre hommage à grand renfort de larmes de crocodile mais tes vrais admirateurs vont s'efforcer de rester dignes de toi, de maintenir sans compromissions l'héritage du Conseil National de la Résisistance.