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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 17:03

    A Gubbio, bourgade italienne, au début du XIIIème siècle, les gens sont terrorisés par un grand loup féroce. Chacun se barricade chez soi, alors qu'en se groupant, quelques gaillards décidés en viendraient à bout. La peur paralyse les plus braves.

    Bientôt vint à passer par là ... non pas Saint Nicolas, mais François d'Assise qui deviendra saint, lui aussi... mais à l'époque, on ne le sait pas.

Pas encore saint mais pas non plus stupide, François comprend qu'il est inutile de les appeler au courage et à la solidarité. Il faut d'abord faire cesser la peur. Il va donc utiliser sa principale qualité, la parole et le don qu'il possède de se faire entendre par les animaux.

Il va trouver le loup, ne se fait pas manger et lui propose un marché : s'il arrête de dévorer les gens et leur bétail, il pourra vivre en paix avec eux ; les hommes ne le chasseront plus et l'aideront même à se nourrir. 

Décidément persuasif, il parvient à convaincre les habitants que la bête respectera le marché.

Tout se passe comme prévu, le loup se promène en ville, amical comme un chien, et quand il vient à mourir de vieillesse, tout le monde le regrette.

    Voilà une fable difficile à croire... Sans doute, on vous le concède, mais il faut croire que François d'Assise avait un grand talent de conviction. En pleine époque de croisade, dans l'espoir de faire cesser la violence, il s'est rendu auprès du sultan pour lui prêcher la parole divine. Or, le sultan était une vraie terreur, tout chrétien passant à sa portée était immédiatement occis.

En quelque sorte, il ressemblait au loup de Gubbio.

François réussit moins bien avec lui qu'avec le loup, il ne put établir la paix, mais le sultan manifesta à son égard une mansuétude incroyable : non seulement il ne le fit pas exécuter mais il l'écouta volontiers, prit un grand plaisir à discuter avec lui et lui fournit une escorte pour garantir la sécurité de son retour. Amadouer un féroce sultan ou un loup sanguinaire ... après tout, y a-t'il une grande différence ?

   Plus intéressant à observer : les réactions du public. Elles nous apprennent beaucoup sur l'évolution des mentalités.

   Quand François d'Assise donnait des ordres à un loup, les gens criaient au miracle ; une telle grâce ne pouvait venir que de Dieu, François d'Assise fut canonisé.

Deux siècles plus tard, quand un paysan manifestait le même don et devenait meneur de loup, on y voyait l'intervention du diable, l'Inquisition lui tombait dessus et il finissait sur le bûcher.

Entre temps, la guerre, la famine et la peste avaient porté un grand coup au moral des sociétés.

Les faits divers et les anecdotes nous en apprennent plus sur une époque que les plus doctes travaux.

    Des siècles plus tard, François d'Assise est toujours une figure sympathique pour croyants et mécréants. Attention aux contrefaçons, choisissez bien votre St François, adoptez celui d'Assise à l'exclusion de tous les autres.

Alors, bonne fête à tous les François que nous embrassons.

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 21:14

         Ce lundi 3 Octobre s'annonçait bien, Arte présentait, restauré par la Fondation Murnau, le film de Fritz Lang  Die Nibelungen. La même chaîne avait commis un précédent avec Metropolis du même auteur ; nous attendions l'exploit avec impatience et nous n'avons pas été déçus.

Il faut l'ardeur visionnaire, la puissance magistrale d'un créateur pour transmettre un souffle épique là où, en spectateurs du vingt-et-unième siècle, nous devrions logiquement voir du carton-pâte. Le premier tour de force est peut-être l'existence-même de ce film, un réalisateur autrichien, mais juif par sa mère, prenant à son compte la traduction cinématographique d'un mythe fondateur germanique.

 

     L'événement culturel aurait suffi pour marquer la date d'une pierre blanche mais, un bonheur n'arrivant jamais seul, le prix Nobel de médecine vient d'être décerné à 3 immunologistes : Jules Hoffmann, Bruce Betler et Ralph Steinman (ce dernier, décédé il y a 3 jours, n’aura pas eu la joie de voir ses travaux récompensés).

    Leurs travaux portent sur l'immunité innée et acquise, au bénéfice de nombreux traitements curatifs et programmes de prévention. Il est primordial de comprendre comment l'organisme combat les agressions et pourquoi ses défenses se retournent parfois contre lui-même. 

    Ce Nobel à trois têtes illustre, une fois de plus, l'internationalisation de la recherche. Le temps où un savant  solitaire, penché sur son microscope, faisait tout seul La découverte géniale, est révolu, à supposer qu'il ait un jour existé. Le prix est partagé entre un Américain : Bruce Betler, un Canadien : Ralph Steinman et un Français : Jules Hoffmann.

    Ils sont réunis par le succès de recherches partagées et ils ont un autre point commun : ils sont juifs comme de nombreux savants avant eux.

    Une fois de plus, les juifs méritent leur nom de Peuple de l'Etude.

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 21:15

Au début de ce mois, j'avais écrit dette remarque :

Ils ne sont pas chefs d'états ni de religions, ils ne commandent pas d'armées ni de foules fanatisées. Leurs noms sont inconnus du grand public et pourtant ... ils font peur.

Ils s'amusent avec les nerfs des plus grands mais ils n'ont pas le courage de se montrer.

Ils jouent avec le feu sans égards pour les ruines qu'ils provoquent, camouflés sous le masque d'"Agences de notation".

Il était dit qu'ils seraient capables du pire.

Leur dernière plaisanterie :

Les agences de notation Fitch et Standard & Poor's ont abaissé d'un cran la note de la dette à long terme de la Nouvelle-Zélande. Une décision motivée par le niveau de la dette extérieure et le coût de la reconstruction après deux séismes en un an.

Il fallait probablement que le pays restât en ruine ?

La Nouvelle Zélande a les moyens de s'en sortir, il lui reste encore une grande réserve de richesses inexploitées. Le pays affronte seul un coup dur. La dite "Communauté  Internationale", financiers en tête, n'a pas bougé le petit doigt pour aider ; et maintenant, il faudrait, en plus, les enfoncer.

La nullité des agences et de leurs commanditaires s'aggrave d'une crasse indécence.

Il est grand temps que surgisse un mouvement de réalisme et d'humanité pour dire STOP à la crédulité criminelle qui donne tous les pouvoirs à de sinistres Ubu.

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 08:52

  Les puissances célestes ont fourni une mine de questions à peu près inépuisable à ceux qui n'avaient rien d'autre à faire. Pour se moquer d'un débat sans intérêt, ne dit-on pas "discuter du sexe des anges" ?

Une autre interrogation, largement aussi vitale, a été de savoir si tous ces volatiles sacrés étaient des saints.

Le débat a duré, duré ... En fin de compte, un classement s'est établi, on a différencié ceux qui interviennent dans la vie des hommes, il a été admis que ceux-là pouvaient être considérés comme des saints, l'élite de préférence à la piétaille anonyme. 

Les forces du ciel sont organisées comme une armée à la dévotion de son chef suprême, Dieu le père. Autour de ce grand chef, siège un état major : les trônes et les dominations. Ils rendent, à coup sûr, d'insignes services à Dieu mais le commun des mortels n'est pas au courant donc il les ignore. En-dessous, l'action revient à l'armée des anges, des modestes anges gardiens aux officiers supérieurs que sont les archanges.

A l'origine, ils étaient sept ; le plus brillant était, comme son nom l'indique, Lucifer, le porte-lumière. Aveuglé par sa propre puissance, il oublia de qui il la tenait et fomenta un coup d'état contre Dieu, pour prendre sa place. Apparemment, il avait un peu, et même beaucoup, présumé de ses forces ; Dieu le prit au mot "Puisque tu veux un royaume, tu l'auras", il le précipita en enfer, lui en laissa la charge et le pria de se cantonner aux limites de ce domaine. En même temps, furent bannis trois archanges qui avaient suivi le mutin. Il reste donc au ciel trois archanges avec chacun son office.

   Michel est le combattant modèle, toujours sur la brèche à la tête de son armée d'anges. Il exerce une autre fonction qui se fait de moins en moins utile : il fait partie des saints pourfendeurs de dragons. L'Apocalypse le décrit ainsi : "Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui."

Des trois archanges c'est lui  le chouchou. D'ailleurs, le 29 septembre a longtemps été désigné comme la Saint Michel, au mépris des deux autres. Dans la société rurale de nos aïeux, c'était une date importante, le jour des baux ruraux ; les fermages se payaient en général à la St Michel.

   Soyons plus équitables que nos anciens, rendons aux deux autres leur place et leur dignité.

Dans l'armée divine, on peut considérer Raphaël comme l'officier responsable des services de santé ; c'est le chef des anges gardiens, l'ange de la providence qui veille sur toute l'humanité. Son nom signifie "divin guérisseur" ou "Dieu guérit".

    Gabriel, enfin, est le responsable des transmissions divines, il est considéré comme le messager de Dieu dans la Bible et dans le Coran. Son rôle le plus connu est celui qu'il occupa auprès de Marie désignée pour être la mère du Christ. Toujours chargé de missions délicates et pas du tout gagnées d'avance, ses talents de diplomate sont certains.

   En résumé, ces archanges ne sont pas vulgaire piétaille.

Vous, les Gabriel, Michel et Raphaël, soyez heureux comme des anges pour votre fête. Séraphiques baisers !

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 23:07

 

 

28 septembre, c'est la fête des Wenceslas. Si, comme c'est fréquent, vous n'en connaissez aucun, cela vous indiffère.

Néanmoins, l'histoire du saint patron des Wenceslas est véritablement homérique.

Voici la sombre histoire d'un duc de Bohème au Xème siècle :

L'espace qui est devenu la Tchéquie d'aujourd'hui n'était pas entièrement converti au christianisme, il restait un certain nombre de familles païennes et, pour espérer une paix relative dans le pays, il fallait faire  des compromis et conclure des mariages riches en conflits, comme s'il était possible d'unir deux militants intégristes de religions différentes. Le duc de bohème était le très pieux Wratislas marié à  la farouche Drahomire. Ils eurent deux fils : Wenceslas que son père éleva en chrétien et Boleslas qui demeura dans l'influence païenne de sa mère.

Quand Wratislas mourut, Drahomire sauta sur l'occasion pour s'emparer de la régence et persécuter les chrétiens. Oubliant qu'elle était la mère de deux fils, elle organisa la perte de son aîné pour installer au pouvoir son préféré Boleslas. Pendant ce temps, comme il se doit, Wenceslas exerçait son gouvernement dans la charité et toutes les vertus possibles. Mal lui en prit, Il n'était pas assez méfiant, son frère n'hésita pas à le transpercer d'un grand coup d'épée.

Ce fratricide devait au moins permettre la canonisation de la victime. Par chance, avant de rendre chrétiennement son âme à Dieu, Wenceslas eut le temps de pardonner à son assassin et des témoins d'en attester.

Le voilà donc Saint Wenceslas et la Bohème, après d'autres royaumes, peut s'enorgueillir de la présence d'un saint dans sa dynastie fondatrice.  Tout est pour le mieux.

C'est une histoire de famille, criminelle certes, mais en quoi mériterait-elle qu'on s'y intéresse plus qu'à d'autres ?

Parce qu'elle est un cas, sinon unique, du moins exceptionnel ; la place des femmes dans la fabrication des saints y est complètement atypique. De Clotilde à Blanche de Castille en passant par Radegonde, les mères de rois sont des faiseuses de saints. Drahomire est une sorte de Lady Macbeth, figure rare dans l'histoire du christianisme.

Les saints martyrs sont légions, les enfants martyrs beaucoup moins nombreux.

Si vous vous appelez Wenceslas, on vous souhaite une bonne fête et on vous embrasse.

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 09:46

 

 

Souvent, nous caressons le désir (très sage, rassurez vous !) d'accéder à la connaissance.

Nous trions un peu. Le temps est révolu où Pic de la Mirandole pouvait s'enorgueillir de posséder toute la science de son temps ; devant la dilatation des savoirs, il faut devenir spécialiste, faire des choix.

Nous sommes quelques-uns, assez nombreux à l'échelle du monde, à cultiver le péché mignon du retour aux origines. Rien ne nous passionne davantage que les strates archéologiques où les vieux grimoires occupent une place de choix. Nous souffrons parfois d'une vocation avortée de paléographe.

Donner libre cours à notre curiosité n'est pas une sinécure ; il faut affronter l'obstacle de l'accessibilité.

Les fameux documents semblent avoir été cachés exprès dans des lieux improbables, grottes ou nids d'aigles. Quand ils ont été déménagés sur le "plancher des vaches", les experts se sont aperçus de leur extrême fragilité et les ont enfermés, pour leur sauvegarde, dans des chambres fortes qui les interdisent au commun des mortels. Et si, par chance, on peut les approcher, il faut battre en retraite devant l'écriture et la langue. Pastichons Jules César, nous sommes venus, nous avons vu ...mais vous avons été vaincus. Notre curiosité s'arrêtera à la frontière de notre incompétence.

Parmi ces ouvrages qui font fantasmer, on peut sans se tromper, nommer champions toutes catégories les "Manuscrits de la Mer Morte", témoins écrits d'une période charnière du monothéisme,

Grande merveille ! Citons la Bible, c'est de circonstance :" Que la lumière soit et la lumière fut."

L'état d'Israël et Google mettent en ligne, lundi, cinq rouleaux des premières copies connues de la Bible, découverts dans le désert de Judée en 1947.

On pourra même obtenir leur traduction en anglais.

   L'actualité n'est pas faite que d'informations désespérantes.

            Israël est toujours le pays du Peuple de l'Etude et, sur la toile, la pensée humaine fait des pas de géant.

 
 
 
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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 09:43

    25 septembre, on fête les Hermann. Bonne fête à eux... si vous en connaissez. Depuis un demi-siècle, on n'en trouve plus, ou presque.

    A l'origine, le christianisme, une fois de plus, prendra le train en marche, on ne trouve pas un saint mais un héros national : Arminius qui sera germanisé plus tard en Hermann.

   Réactivons nos souvenirs scolaires, en l'an 9 de notre ère, Arminius, chef du peuple germain des Chérusques, écrasa les Romains dans la forêt de Teutobourg marquant un coup d'arrêt définitif à la conquête romaine de la Germanie. Son exploit donna des cauchemars à l'empereur Auguste ; il se réveillait en sursaut et criait "Varus (c'est le nom du général romain) rends-moi mes légions !"

En face, bien sûr, Arminius acquit un grand prestige qui ne l'empêcha pas d'être assassiné dans des querelles locales mais créa chez les parents germains le goût de donner son nom à leurs garçons.

   Ensuite, les missionnaires chrétiens firent ce que les armes n'avaient pas obtenu : à la fin du premier millénaire, l'Allemagne était chrétienne. Comme partout où il l'avait emporté, le clergé, soucieux de ne pas braquer les populations, ne supprima pas les prénoms traditionnels mais se mit en devoir de trouver des saints à qui les attribuer. Justement, dans un monastère, on trouva un bénédictin fort savant, bien qu'handicapé, prénommé Hermann, on en fit St Hermann. Exit le chef barbare, la référence changeait sans modifier l'usage.

    Et les fiers Allemands continuèrent pendant des siècles à baptiser des garçons Hermann.

    Et puis vint la honte dont la moderne Allemagne n'est toujours pas remise : le nazisme et ses horreurs.

A la sortie de cette épreuve, la cote des prénoms portés par les dirigeants nazis s'effondra. Plus d'Adolf, évidemment, mais Hermann, qui eut la malchance d'être porté par l'épouvantable Goëring, s'effondra aussi.

Il se rencontre encore, dans les familles où survit l'habitude de donner aux enfants le prénom de l'aïeul. La tradition, dans ce cas, maintient l'usage en le tenant enfermé dans le cercle de ses origines. Hermann n'est pas mort mais son expansion est terminée.

     Il faudra surveiller de près le destin des prénoms illustrés par les monstres d'aujourd'hui.

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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 09:29

... et c'est triste de n'être plus triste sans vous. (Georges Brassens)

 

  Pour une fois, soyons infidèles au prénom du jour.

Nous aurions pu dire beaucoup de Maurice, ce prénom que tant de Mosché, Moïse et Mohamed ont choisi pour franciser leur identité, mais nous n'en dirons rien sinon "Bonne fête !"

  Le 22 septembre, nous n'avons pas envie de faire la fête, c'est l'entrée dans la saison des nuits plus longues. Encore un cycle terminé, dieu que le temps passe vite !

   Cette chute inéluctable des jours, Brassens l'avait liée à la fin d'un amour. Elle est difficile, la perte de l'être aimé mais il est encore plus pénible de ne plus en être affecté. Elle est corrosive et collante la jouissance du chagrin. Quand on l'a perdue, on sait que tout est réellement fini.

Propos de saison, mélancolie aux couleurs d'automne.

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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 09:49

Vous aurez tous reconnu la boutade devenue légendaire de feu Fernand Raynaud.

Le douanier qui nous occupe en ce 21 septembre est juste un peu plus ancien, il s'agit d'un contemporain de Jésus Christ. C'était si peu un imbécile que sa gloire littéraire est incontestée ; il fut l'auteur d'un best seller encore édité de nos jours.

Rappel historico-légendaire :

En Galilée, au bord du lac de Thibériade, il y avait un bourg assez prospère que le langage courant a bien mal traité : Capharnaüm. Il s'y trouvait un poste de douane tenu par un fonctionnaire appelé Matthieu.

Jésus, de passage par la localité, fait sa connaissance, il l'invite à le suivre. Matthieu qui s'ennuyait peut-être sur ses registres, laisse tomber l'administration des douanes et le suit. Il intègre la bande nomade des apôtres.

Évidemment, ses compétences de gratte-papyrus sont mises au service de la troupe. Il en tient scrupuleusement le journal de bord passé à la postérité sous la prestigieuse appellation d'Evangile selon St Matthieu. Il est parfois regardé avec condescendance car moins lettré que Luc et moins mystique que Jean, mais il a pour lui l'antériorité, c'est le premier des quatre évangélistes,

Après la mort de Jésus, les apôtres se dispersent pour prêcher la bonne parole. Matthieu part en Ethiopie où il ne tarde pas à dresser les chefs de familles contre lui en appelant les jeunes filles à rester vierges et refuser le mariage proposé par leur père. Une rébellion aussi intolérable ne fut pas tolérée et le fauteur de trouble fut assassiné, accédant ainsi au grade de saint martyr.

    De Matthieu, grand avantage sur d'autres saints des premiers temps, il reste son oeuvre ; pas de religion chrétienne sans les évangiles.

   Pier Paolo Pasolini, cinéaste pourtant sulfureux, choisit l'Evangile selon Saint Matthieu pour réaliser un film qui reste un monument d'anthologie.

   Si vous n'êtes pas cinéaste, peut-être vous appelez-vous Matthieu ou êtes-vous douanier ? Dans ce cas, le 21 septembre est votre fête.

Bonne fête, on vous embrasse et vous souhaite une notoriété aussi durable que l'oeuvre de Matthieu.

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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 22:12

20 Septembre, c'est la fête des Davy.

En France, ils sont peu nombreux ; leurs parents étaient des fans de western que Davy Crockett a inspirés .

Pourtant le vrai Davy Crockett est beaucoup plus attachant que celui du cinéma.

Au commencement, cétait un coureur des bois du Tenessee, ce qui l'amena à fréquenter et connaître les Amérindiens. Il tenta de se faire élire au Sénat des Etats Unis mais son attitude de défenseur des tribus indiennes lui fit perdre les élections.

Il n'en perdit pas le moral ni l'envie de servir son pays et mourut lors du siège de Fort Alamo dans la guerre entre les USA et le Mexique.

   Davy Crockett, lui même, tenait son prénom de quelqu'un. Qui était le Davy de référence ?

A l'origine, on trouve presque toujours un saint ; pour finir saint, la filière la plus sûre est la carrière ecclésiastique.

Conformément à l'usage, St Davy fut un moine martyr mais il eut la petite originalité  : il ne fut pas dévoré pars les lions dans le Colisée du 1er siècle mais pendu et décapité, rien que ça (!), sur l'ordre de Henri VIII d'Angleterre. Davy avait pris parti pour le pape dans les affrontements qui l'opposaient à Henri.

Chacun sait que la querelle éclata suite au refus pontifical d'accepter le divorce et le remariage du roi. Celui-ci, furieux décida de passer outre et, dans la foulée, de se proclamer chef de l'Eglise d'Angleterre.

C'est le récit que l'histoire populaire a retenu mais la réalité fut un peu plus complexe.

Des histoires de mariages annulés étaient monnaie courante. Donnant, donnant, après quelques propos définitifs permettant de faire monter les enchères, un arrangement intervenait toujours.

Henri avait besoin d'une rupture définitive avec Rome. Si le pape avait cédé sur la question du mariage, il aurait trouvé un autre prétexte. Son projet était avant tout financier et souverain, devenir chef de l'église d'Angleterre, être maître absolu dans son royaume, maître et propriétaire.

L'Eglise, en Angleterre comme dans toute l'Europe était fort riche, grand propriétaire foncier. En se proclamant chef de l'église d'Angleterre, Henri faisait main basse sur des richesses considérables.

Le pape, se voyant dépossédé, encouragea le clergé britannique à la sédition alors qu'il n'avait aucun moyen de l'appuyer. Les religieux qui n'eurent pas la prudence de faire allégeance au roi furent victimes d'une répression féroce, des supplices comme on savait en imaginer à l'époque.

C'est ainsi que furent occis  Davy et d'autres moines naïfs.

Heureusement, pour sauver l'ambiance de sa fête, le Davy d'aujourd'hui a le choix de se référer à Davy Crockett.

Alors, bonne fête et gros bisous.

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