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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 21:48

  Estelle fête ses douze ans le 24 décembre 1888.

Elle sait lire, écrire, compter. Le temps est venu pour elle d'apprendre un métier. Au village, on dit que ce n'est pas nécessaire pour une jeune fille, elle se mariera et aidera son époux, mais ses parents y tiennent, au risque de se faire traiter de pédants par les voisins.
   Ils n'ont pas l'ambition de faire de leur fille une érudite, ils sont bien étrangers à ce genre de préoccupation. Ils tiennent à ce quelle puisse se débrouiller dans la vie avant de se marier et même après, en cas de coup dur dans le ménage, qu'elle ne soit pas obligée de "se placer", de devenir "servante". C'est le sort des gens qui n'ont pas de métier ; les garçons deviennent "domestiques de ferme" et les filles trouvent une place de bonne à tout faire, en général logée-nourrie, donc à la disposition des patrons à toute heure du jour ou de la nuit. Elles dorment près du bébé qui pleure ou de l'aïeul incontinent.

Inutile de protester, c'est l'habitude, pourquoi en faire un drame ?

Quand elles se marient, elles quittent leur place avec quelques économies et un peu de savoir-faire en cuisine et ménage. Quand on est pauvre, on subit.
   Madodine ne veut pas de cette corvée pour ses filles, et Tailleur partage son avis. C'est entendu, elles auront un métier, mais lequel ?
    Estelle est très attirée par la couture. Toute petite, elle aimait déjà faire son nid sous la table de son père et inventer des costumes de poupée à partir des chutes qu'elle ramassait.


Un dimanche tranquille, Tailleur pose la question fatidique :

"Estelle, il est temps de te choisir un métier. Dis-nous ce que tu aimerais faire quand tu seras grande." L'enfant est un peu étonnée ; il n'est pas courant qu'on demande son avis à l'intéressée, surtout si c'est une fille, mais ses parents tiennent à donner à leurs enfants une éducation moderne.
A vrai dire, elle attendait la question et sa réponse est prête.
    - "J'aimerais être couturière, si vous le voulez bien".
    - "Voilà une bonne idée, nous allons chercher un atelier où tu pourras faire ton apprentissage."
Estelle se renfrogne, ce n'est pas du tout ce quelle a prévu et elle tente sa chance.
   -" Père, vous connaissez bien la couture, c'est votre métier. Je préférerais rester près de vous, vous m'apprendriez le travail et je pourrais vous aider. Ce serait bien pour tout le monde".
Tailleur lui adresse un bon sourire affectueux mais, d'un hochement de tête, il retrouve la réalité : "Bien sûr, nous aimerions te garder à la maison ; mais il faut que tu apprennes la couture pour femmes, elle est très différente de celle des tailleurs. Ce n'est pas moi qui pourrai te l'enseigner, il faut que tu fréquentes un atelier et un bon."
   C'est entendu, on ne contredit pas son père, Estelle n'a qu'à s'incliner.
   A la foire de pentecôte, Tailleur retrouve une vieille connaissance : Madame Babin, la Babin, la couturière à la mode. Échange de nouvelles, menus échos professionnels qui se prolongent, et l'avenir d'Estelle est décidé : la Babin l'engage dans son atelier.
   De retour à la maison, le départ d'Estelle s'organise. La ville n'est pas loin mais le train n'arrivera qu'une dizaine d'années plus tard ; sept kilomètres, ce n'est rien en voiture ou à cheval, mais pour une fillette à pied, matin et soir, par tous les temps, c'est difficile à envisager. Il n'y a qu'une solution : dormir en semaine chez la couturière comme une interne au pensionnat, Tailleur en a convenu les détails avec la Babin. Estelle ne sera  pas un cas unique, elle aura la compagnie d'une demi-douzaine d'autres jeunes filles.


    Les petites camarades qui devaient lui faciliter l'intégration vont être son principal tourment.
   A la fin du dix-neuvième siècle, le fossé était profond entre la ville et la campagne ; les "bourgeois" n'avaient que mépris pour les "paysans". Un siècle plus tard, dans nos villages embourgeoisés, on a du mal à l'imaginer mais, en ce temps-là, on avait plus de mépris pour la boue des champs que pour la suie des usines.
    Chez la Babin, on ne rencontre qu'une paysanne : Estelle. Les autres apprenties, filles plus délurées de la ville, ont tôt fait de la changer en souffre-douleur. Tout ce qu'elle peut faire ou dire est détourné, interprété pour déclencher les moqueries. Son prénom disparaît, elle n'est plus appelée que "Paysan d'pâture". Elle en a tellement assez qu'elle se porte volontaire chaque fois qu'il y a des courses à faire pour l'atelier ; quand elle est dehors et que les pestes ne la voient pas, elle pleure tout son saoul.
    Un dimanche qu'elle est de retour au village, Madodine lui trouve un air triste et préoccupé ; une mère, même farouche et combative, a des antennes pour ressentir les problèmes de ses enfants. Prétextant l'heure de la traite, elle entraîne Estelle à l'étable ; à part la vache qui les regarde sans rien dire, personne n'est là à se mêler de la conversation. Elles s'expliquent longuement et quand elles ressortent, elles ont un air complice et décidé qui laisse tout prévoir.


   Quelques jours après, les apprenties bavardent en épluchant des légumes pour leur repas ; chacune y va de ses préférences culinaires, on passe les fruits en revue.
    Tout à coup mais sans élever le ton, Estelle commence : "Chez nous, il y a des pâtures"
    - Oui, on le sait, qu'il y a des pâtures, les paysans mangent de l'herbe, comme les vaches !L es moqueuses repartent à rire. Mais, sans se laisser démonter, Estelle reprend :

    - " Dans les pâtures, il y a aussi des pommiers, ils ont des pommes et vous les mangez."
    Elles ricanent mais elles sont déjà étonnées : ... la "paysan d'pâture" ne se laisse plus faire.
    Et, sans se démonter, Estelle reprend :
    "Dans la pâture, il y a des pommiers et aussi des vaches qui font des bouses.
      Les pommes tombent et nous les ramassons dans un grand panier pour les vendre.
      Quand une pomme est tombée dans la bouse, on la ramasse, on l'essuie rapidement sur l'herbe et on la jette dans le panier en disant : "Tiens, ce sera bon pour les bourgeois !"
      Silence du public ...


     Estelle continuera son apprentissage, tranquille et peut-être respectée. 

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 21:15

Ils ne sont pas chefs d'états ni de religions, ils ne commandent pas d'armées ni de foules fanatisées. Leurs noms sont inconnus du grand public et pourtant ... ils font peur.

Ils s'amusent avec les nerfs des plus grands mais ils n'ont pas le courage de se montrer.

Ils jouent avec le feu sans égards pour les ruines qu'ils provoquent, camouflés sous le masque d'"Agences de notation".

On n'a jamais vu la tête d'une agence... Le public aimerait savoir qui  se pare de ce vocable.

Ils se disent "économistes". Ah, bon !...C'est un métier ?

Ils préfèrent cacher leur CV, laisser jouer l'imprécision. Avouer qu'on exerçait l'activité de trader pour une banque avant qu'elle se passe de vos services parce que vous manquiez de flair, ça ne fait pas sérieux quand on prétend régenter l'économie de la planète.

En tout cas, ce sont de fameux illusionnistes. Ils arrivent à se faire prendre au sérieux par  les plus grands, les présidents des Etats Unis et les autres. Ils ont l'arme atomique et d'autres joujoux pour écraser tout ce qui peut leur résister mais ils paniquent devant ces cassandres à i-pad.

Qui aura l'audace de réveiller les gouvernants ? L'impatience gagne, il faut reprendre contact avec le plancher des vaches.

Ces minus ne sont rien, ils n'ont d'importance que celle que leurs victimes veulent bien leur accorder.

Les états qui tremblent comme des élèves dissipés à l'annonce des notes sont très majoritairement des démocraties et, normalement, dans une démocratie, c'est le peuple qui décide, pas des techniciens. Il est bien connu que, pour une bonne gouvernance, on ne confie jamais un ministère à un professionnel du secteur.Même les très grands économistes se sont effacés devant les élus. Les travaux de Keynes ont inspiré le New Deal de Roosevelt mais c'est lui, président élu, qui a décidé et endossé la responsabilité face à ses électeurs.

Les Dr Flamour de l'économie, dans leurs agences de notation jouissent de ce privilège exorbitant : imposer des décisions, de préférence les pires, et se retrancher à l'abri quand vient l'heure des comptes.

Nos démocraties sont, presque toutes, en campagne électorales ; nous attendons impatiemment qu'un candidat ait le culot et le bon sens de dire : "La feuille de notes des agences, vous savez où je me la mets ..."

Le peuple ayant parfois plus de raison que ses gouvernants, il y a fort à parier que celui-là serait entendu.

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 09:02
 le CSA met en demeure Sud Radio
 
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a décidé de "mettre en demeure" Sud Radio pour "propos discriminatoires", à la suite d'une émission où avait été évoqué un "lobby juif" dans le cadre de l'affaire DSK.
 
 

Enfin ! a-t'on envie de dire.

Tout le monde y pensait mais personne n'osait dégainer ouvertement.

Oui, la charge contre DSK avait un point commun avec l'affaire Polanski : donner aux antisémites une occasion de se déchaîner.

Chaque jour ou presque, sortaient de prétendues informations en faveur de la soi-disant victime ; les médias les étalaient avec complaisance. 

Ceux qui se risquaient à  dénoncer ce véritable lynchage médiatique en rappelant que l'accusé ne s'était pas exprimé et qu'il fallait aussi l'entendre, ceux-là étaient immédiatement accusés de favoritisme. 

La raison de ce favoritisme ?

Tout l'art du commentateur consistait à laisser entendre sans dire, tout en insistant ... Le public devait croire qu'il trouvait lui-même un rapprochement entre les noms des défenseurs, celui de l'accusé et sa fortune. Il fallait à tout prix montrer un juif riche et puissant abusant une pauvre noire.

Quelques-uns, plus maladroits ou moins prudents que les autres, se sont découverts en parlant du "lobby juif".

Le CSA vient de le remarquer ; c'est, pour le moins, une réaction tardive mais nous la porterons à son crédit : mieux vaut tard que jamais.

 

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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 09:22

Aujourd'hui, c'est la fête des Aristide.

Ils sont peu nombreux mais leur fête est l'occasion de rappeler la grande figure d'Aristide le Juste, modèle du démocrate athénien. (En 2008, notre actualité m'avait fourni une bonne raison de l'évoquer)

Athènes, où est née la démocratie, a expérimenté quelques pratiques destinées à donner la parole et le pouvoir au peuple (tiens, tiens, ça rappelle des politiques d’aujourd’hui …) Ils n’ont pas eu besoin d'inventer le référendum, les dimensions de la cité permettaient de rassembler tous les citoyens en un même lieu pour leur demander leur avis. Craignant les tentatives de prise du pouvoir qui auraient mis la démocratie en danger, ils ont mis au point ce qui leur paraissait un "must" de décision populaire : l’ostracisme.
Lorsqu’un Athénien soupçonnait l’un d’entre eux de fomenter ce que nous appellerions un coup d’état, il rassemblait les citoyens et leur demandait, s'il leur paraissait qu’un homme mettait la démocratie en danger, d’écrire son nom sur une sorte de jeton (on utilisait un tesson de poterie ,“ostrakon”, d’où le mot ostracisme).
L’invention se retourna très vite contre son but ; lorsqu’un ambitieux voulait prendre le pouvoir, il lançait une rumeur accusant tel homme de valeur susceptible de lui barrer la route. L’assemblée des citoyens l’ostracisait et le candidat dictateur n’avait plus qu’à ramasser le pouvoir sur une cité qui se livrait sans défense. Pas besoin de révolte ; il suffisait de manipuler le peuple souverain.
Evidemment, Aristide, l’honnêteté personnifiée, fut ostracisé suite aux manigances d’un démagogue.

L’histoire a conservé une anecdote montrant jusqu’où il poussait le respect de la démocratie :

  Un homme qui ne le connaissait pas l’a abordé pour lui demander de remplir son “ostrakon” à sa place, il ne savait pas écrire.

Aristide lui demanda quel nom il fallait écrire, l’homme répondit “Aristide”. Ce fut fait.
   Rassurez-vous, lorsque l’homme providentiel auto-proclamé eut fait la preuve de son incompétence et de sa nocivité, les citoyens rappelèrent Aristide.

   Que la morale républicaine y trouve un réconfort dont elle a bien besoin et embrassons les Aristide.

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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 17:52

Nul besoin d'approfondir les recherches autour d'une Sainte Sabine.

Bien sûr, qui cherche trouve, nous en rencontrerons une, veuve et martyre exécutée sous le règne de l'empereur Adrien (celui du mur). En réalité, c'est plus que probable, nous serions à nouveau en présence, d'une opération de recyclage.  

Les Sabines faisaient partie du vieux fonds mi-historique, mi-légendaire de la civilisation romaine.

Charme d'abord, écoutons la légende.

Romulus et ses copains ont fondé Rome où ils se sont vite rendu compte que la vie uniquement entre hommes ne pourrait durer longtemps.

Où trouver des femmes ? Il existe une solution simple à ce petit problème : enlever celles des voisins. Aussitôt dit, aussitôt fait, ils se rendent à une fête organisée par les Sabins et, au mépris de toutes les lois de l'hospitalité, ils s'emparent de leurs femmes, les Sabines.

Comme on n'attire ni ne retient les mouches avec du vinaigre, ils se montrent particulièrement séducteurs et gentils avec leurs prises, si bien qu'elles sont ravies de les épouser et devenir des Romaines.

Certes, il reste un petit problème, trois fois rien : les Sabins sont furieux, on le serait à moins,. Ils marchent sur Rome, bien décidés à se venger. La guerre est inévitable.

C'est sans compter avec les Sabines, elles sont restées les filles et les soeurs des Sabins, elles leur sont encore attachées mais pas du tout décidées à quitter leur nouvel époux romain. Elles se jettent dans la bagarre pour séparer les belligérants. Leur détermination s'impose à tous, les adversaires se réconcilient, comme le montrent quelques chefs d'oeuvre de la peinture (Poussin, David etc.)

Lorsqu'ils eurent converti Rome, les chrétiens s'avisèrent qu'il y avait quelque-chose à faire d'une histoire si édifiante. Ces sabines ardentes à réconcilier les hommes, pour des païennes, avaient des vertus bien chrétiennes.

Au nom de la vertu pacificatrice des femmes, l'Eglise annexa les Sabines et s'en servit beaucoup dans toutes les guerres civiles et familiales. Montrées en exemple au temps où s'installait la trêve de Dieu, il valait mieux en faire un joli nom chrétien.

Nous avons une claire conscience du recyclage qui préside à votre gloire mais nous vous souhaitons une bonne fête et vous embrassons.

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 10:10

28 août, c'est la fête des Augustins. Ils partagent les quelques lignes écrites, hier, pour les Monique.  Que leur journée soit bonne.

Hélas, le 28 août, nous n'avons pas le coeur à la fête. C'est l'anniversaire d'un être cher mais il n'est pas là pour qu'on puisse l'embrasser.

Guilad Shalit a 25 ans.

Un garçon de vingt-cinq ans, le plus souvent il fait la fête pour son anniversaire. On lui accorde même le droit à certains excès ; on n'a pas tous les jours 25 ans !

Guilad, lui, est toujours otage et dans quelles conditions ?

Des puissants, amis ou ennemis, pourraient débloquer la situation, au moins se parler, pour trouver un accord qui ouvrirait la cage à l'oiseau. Lui, pauvre otage, il ne peut rien.

Ces décideurs pleins de mauvaise volonté ont tous largement dépassé les 25 ans. Peuvent-ils se revoir à l'âge de Guilad et s'imaginer en prison et sans prévision de sortie ? Leur mémoire est sélective.

Sa famille et ses amis, comme il convient, manifestent leur attachement et l'espoir de son retour.

C'est vers eux, aujourd'hui, que va notre solidarité.

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27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 16:10

Le 27 août, c'est la fête des Monique.

Le cas de Ste Monique n'est pas unique ; quelques recherches suffiraient pour établir rapidement une liste de ces mères qui ne sont connues que par leur fils.  On peut, au hasard, citer Ste Ida de Boulogne dont le seul acte remarquable fut d'avoir accouché de Godefroy de Bouillon, le conquérant de Jérusalem.

Monique est une figure tellement archétypique qu'on se demande si elle a vraiment existé telle que la "légende dorée" nous la présente ou si le personnage fut créé, après coup, pour l'édification des masses.

Résumons :

Au IVème siècle, dans une famille patricienne de l'Afrique du Nord romaine, Monique était l'épouse malheureuse d'un mari débauché et violent. Entre deux accès de larmes et de désespoir, elle consacrait toute son énergie et sa valeur morale à l'éducation et l'édification de son fils Augustin.

Dans un premier temps, elle gagna surtout de quoi se décourager ; le fils suivait la voie du père et préférait à toute autre occupation les plaisirs que la morale réprouve. Imperturbable, Monique continuait à prier Dieu de lui accorder sa grâce et sa lumière.

Vous l'avez sans doute constaté, ainsi que le proclame un dicton populaire, "La vertu devient rigide quand le reste ne l'est plus". Augustin ne fit pas exception à la règle ; quand il eût épuisé les plaisirs que la jeunesse accorde, il se convertit, ne fit pas les choses à moitié, devint évêque et docteur de l'Eglise.

Saint Augustin ne fut pas la moitié d'un théologien ; ses fameuses "Confessions" font partie du répertoire obligé des philosophes et des séminaristes ; très logiquement, il fut canonisé.

L'Eglise n'a jamais aimé gâcher les occasions qui s'offrent à elle. Elle fit d'une pierre deux coups et, attribuant à Monique la conversion de son fils, la promut à la sainteté, elle aussi.

Monique est devenue la sainte patronne des mères méritantes.

Son sort ne vous fait pas envie ? Tant pis, nous pensons quand-même à vous et vous embrassons pour votre fête.

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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 09:33

Bonne fête à tous les Louis.

Ils ont l'involontaire distinction de porter un prénom royal comme les Charles, les Henri et les Arthur. Trop classe  !

Si l'on excepte la Bavière et ses rois décadents, c'est surtout la France que des rois Louis ont marqué de leur trace, au point de laisser leur nom pour des siècles à une pièce d'or .

En tête, nous trouvons Louis IX, plus souvent appelé Saint Louis.

Il n'a pas échappé aux aléas de la mémoire déformante, à commencer par sa mort.

A l'époque où nous apprenions encore des leçons d'histoire, nous avons enregistré sans protester qu'"en route pour la croisade, Saint Louis est mort de la peste à Tunis". En réalité, Tunis n'existait pas encore sous ce nom et les témoignages de ceux qui ont assisté le roi décrivent des symptômes qui n'ont rien à voir avec la peste.

 Il faudra bien, un jour, faire un grand nettoyage, corriger la mémoire populaire et ses légendes : Louis IX est mort du choléra ou de la dysenterie à Carthage.

Ouf ! Nos Louis d'aujourd'hui ne courent pas de tels risques. S'ils prennent des vacances en Tunisie, ils ne sont guère menacés que de la tourista dont ils se remettront.

Alors, bonne fête et bons voyages aux Louis que nous embrassons,

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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 17:02

     Il ne sera pas question d'un certain feuilleton judiciaire ; tout le monde en parle mais rien ne nous oblige à suivre le sens du vent.

     Parlons plutôt de Barthélémy. Le 24 Août, c'est sa fête, et ce fut longtemps une malchance.

     Au départ, il y eut le saint éponyme : Barthélémy, un apôtre.

Il faisait partie du premier cercle des amis de Jésus, ce qui n'était pas une sinécure. Comme un grand nombre de premiers chrétiens, il finit martyr. Sa petite originalité fut de finir écorché, ce qui fait de lui le patron des tanneurs. Les croyantes pensent-elles à lui en choisissant un sac à main ?

     La tragédie refusant de lâcher Barthélémy, c'est le jour de sa fête que Charles IX, un peu schizo, beaucoup parano, ordonna le massacre des protestants en commençant par l'élite pour finir par le commun des mortels réformés.

     Tant de sang et de fureur ont durablement affecté la notoriété de ce prénom devenu lourd à porter.

     Mais la chance finit par sourire, même à Barthélémy. Dans les Antilles, une île porte son nom, Saint Barth.

Sea, sex and sun, les plages se moquent de la religion mais, à part le temps, on n'y tue personne.

Enfin de quoi réconcilier Barthélémy avec son prénom !  

Bonne fête aux Barthélémy que nous embrassons.

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 16:32

Il n'est pas question, ici, d'une recette de cuisine, associant un jambon cru d'Italie à une liqueur monastique, mais de célèbrer les Fabrice, prénom à tout jamais lié au héros stendhalien, Fabrice Del Dongo, sublimé par l'image de Gérard Philipe.

Si tous les Fabrice du monde pouvaient avoir son charme et sa beauté ...

C'est à lui qu'on rêve mais, pour leur fête, c'est tous les Fabrice qu'on embrasse.

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