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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 22:24

La Lydie est une région d'Asie Mineure. Lydie, comme Florence ou France (et d'autres ...), porte un nom de lieu comme prénom. C'était très ordinaire sous l'empire romain mais ça ne faisait pas très chic. C'était souvent l'esclave qu'on nommait d'après son lieu d'origine.

Le christianisme devenu religion officielle de l'empire, les romains ont pris l'habitude de choisir les prénoms de leurs enfants chez les saints les plus populaires. Que faire des noms de lieux ?

Poser la question, c'est trouver la réponse ; des saints et des saintes ont été créés de toutes pièces et des biographies écrites pour offrir un saint-patron à ces porteurs d'identité locale.

Plus le doute existe sur la réalité d'un personnage et plus il convient de lui donner du prestige. Sainte Lydie aurait même été évangélisée par un Saint Paul qui avait probablement le don d'ubiquité, à en croire le nombre de villes qui s'enorgueillissent d'avoir reçu sa visite en même temps.

Au lieu d'argumenter à n'en plus finir sur la réalité des voyages du saint, si vous êtes à la recherche d'un compatriote prestigieux, la Lydie fut le royaume de Crésus et de son fleuve, le pactole.

 

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 22:38

  Ils sont beaucoup plus nombreux que les Samson et les Alphonse. Qu'ils soient tous embrassés.

Ils ont eu beaucoup de saints-patrons, beaucoup de Romains portaient ce nom, celui de la gens Julia,une des plus importantes à Rome. Mais le Julien le plus célèbre, celui qui a laissé le souvenir le plus fort, n'est pas un saint mais son exact contraire, c'est Julien l'Apostat, l'empereur qui, en pleine christianisation de l'empire, tenta de relancer les vieux cultes polythéistes.

Il avait pressenti les siècles d'intolérance et de conflits qui seraient provoqués par un monothéisme. Son intuition était bonne mais, pour conjurer cette menace, il n'eut pas de meilleure idée que de lancer une vague de persécution des chrétiens.

Ce grand philosophe n'était pas un maître de la logique !

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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 22:22

  Aux dernières nouvelles :

Affaiblis par des mois de sécheresse qui ont répandu la famine dans leur pays, des réfugiés de Somalie ont entamé lundi le mois de jeûne du ramadan au milieu des tentes et des baraquements du plus vaste camp de réfugiés du monde.

Il faut relire plusieurs fois, se frotter les yeux, se pincer pour s'assurer qu'on ne rêve pas et, pour finir, laisser éclater une colère homérique.

Ils ont vraiment perdu la tête ou ils sont des criminels de masse ou les deux, les chefs religieux qui ne lèvent pas le précepte religieux pour leurs fidèles en danger.

Même une connaissance imparfaite de l'islam nous apprend que tous les croyants ne sont pas tenus de respecter le jeune de ramadan. Les malades, les enfants, tous ceux dont la vie est menacée ont même le devoir de s'en abstenir.

Alors, qui organise ce jeune criminel pour des gens sous-alimentés ? Probablement les mêmes qui interdisent aux ONG d'effectuer leurs distributions de nourriture. Ces victimes sont réellement des otages, de quoi donner à réfléchir à tous les usagers qui emploient ce terme sans pudeur et à contre-temps.

Vous les bonnes âmes qui aimez tant vous indigner, voilà une bonne occasion de le faire.

Quant-à ceux qui ont trouvé intelligent de se moquer de l'"ingérence humanitaire", c'est le moment qu'ils nous expliquent quelle autre solution ils proposent pour sauver les affamés.

Naguère, les mêmes adeptes du laisser-faire ont assisté sans broncher au génocide khmer. Cette épouvantable expérience n'a pas suffi, un autre génocide est en cours.

Quand les bonnes âmes se réveilleront, il leur restera à compter les morts, un peuple aura été exterminé par ses chefs.

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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 15:10

 

   Aujourd'hui, c'est la fête d'Alphonse. Ce n'est plus un prénom à la mode mais ceux qui le portent encore ont bien le droit qu'on pense à eux.

    Nous n'évoquerons pas leur saint patron, il ne dit plus rien à grand monde.

    Nous éviterons surtout les plus nombreux des Alphonse, célèbres en leur temps, des rois d'Espagne et de Portugal mouillés jusqu'au cou avec l'Inquisition ; ceux-là méritent surtout notre oubli au fin-fond des poubelles de l'histoire.

    Il reste aux Alphonse à se choisir un référent parmi quelques célébrités qui surnagent : Alphonse Allais, Alphonse Capone (plus connu sous son petit nom "Al Capone", Alphonse Daudet, Alphonse de Lamartine.

 

    Pour vous aider à faire un choix :

    Vous pouvez choisir Al Capone mais c'est une option qui nuira à votre renommée. Avoir de la sympathie pour un gangster est chose périlleuse dans un monde où les réputations sont fragiles. Et puis, il n'était peut-être pas aussi malin qu'il voulait le paraître. Tomber pour fraude fiscale après avoir terrorisé l'Amérique ... C'est quand même une sortie ratée.

    Alphonse Daudet, c'est un choix plus solide. Les écoliers le connaîtront tant que l'orthographe existera. Il partage avec Anatole France le statut enviable d'"auteur de dictées". Il parvient encore à faire pleurer quelques jolies fillettes au récit des épreuves subies par la chèvre de Monsieur Seguin : "au matin, le loup la mangea". Mais son "curé de Cucugnan" ou son "Révérend père Gaucher" auront tôt fait de consoler leur peine dans un grand éclat de rire. Prenez toujours la plus élémentaire précaution de mentionner le prénom "Alphonse", qu'on n'aille pas vous supposer des sympathies pour Léon Daudet,  antidreyfusard voué à l'exécration de la République.

    Votre attachement à la république (la deuxième du nom) vous attirera peut-être vers un de ses pères fondateurs et vous opterez pour Lamartine. Le style typiquement romantique de ses poèmes en fait une valeur sûre du Lagarde et Michard de nos années de lycée. Dans ce cas, il faut accepter, en replongeant dans le temps du bahut, de retrouver les fines allusions littéraires qui ont plombé le sérieux tragique de votre héros. Parmi les plus répandues, "Elle-vire et Al-phonse dans le lac". Le vol du temps se voulait plein d'émotion mais il est resté suspendu à l'ardeur juvénile de quelques potaches sans indulgence.

   Heureusement, de tous les Alphonse, il reste l'Allais. Auteur satirique et inventeur ingénieux, c'est probablement avec lui que vous éprouverez le moins de déconvenues.

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 08:50

... C'est l'image qui nous a été transmise par Fernandel.

Résultat : Ignace est devenu un prénom ridicule pour les francophones,

Du prestige à la dérision, la Roche Tarpéienne est près du Capitole grâce aux refrains d'un comique troupier. A quoi tient la postérité ?

Pourtant, Ignace de Loyola, fondateur et premier général des Jésuites, fut une sommité intellectuelle ; les établissements dépendant de son ordre ont toujours mis au premier plan le niveau de leur formation et le maniement de la casuistique.

Ainsi va la vie ...

Le 31 juillet, c'est leur fête. Bonne fête aux improbables Ignace et aux plus nombreux anciens élèves des Jésuites.

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30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 15:05

   Nous laisserons de côté la sainte du jour. Une veuve et martyre du Vème siècle aurait beaucoup de mal à intéresser les foules d'aujourd'hui.

   Juliette. Pour certains, le prénom évoque une chanteuse comique, dodue et réjouissante. Qu'ils  ne changent pas, rire est bon pour la santé.

   Mais pour la grande foule des sentimentaux, Juliette est d'abord Madame Roméo.

Imaginons que le Dear William ait pu breveter sa trouvaille, c'était pour lui, la fortune définitivement assurée.

Romeo et Juliette, au XXIème siècle, font encore tirer les mouchoirs et surgir les larmes. Réaction inappropriée. De nos jours, il vaudrait bien mieux en faire le symbole des violences familiales.

Si les gazettes, la télé et Internet nous les présentaient en exemple des  victimes de mariages forcés, nul doute que nous aurions donné leur nom à une association de défense des amoureux. Au lieu de pleurnicher, nous brandirions l'étendard de la révolte.

Il est vrai que ces victimes du temps jadis n'ont rien de très combatif.

Le sommet du ridicule appartient à la Virginie de Paul. Son bateau fait naufrage, un brave homme lui propose son aide pour la maintenir hors de l'eau ; pour la réussite de la manoeuvre, il faudrait qu'elle se défasse du jupon à paniers qui se remplit d'eau et l'alourdit. Au lieu de s'exécuter pour aider à son propre sauvetage, notre oie blanche, pétrifiée dans sa pudibonderie, reste habillée et coule. Le public devrait en rire mais le succès littéraire s'attache plus volontiers à la tristesse et tout un chacun verse une larme sur Paul et Virginie.

Romeo et Juliette n'ont pas ces protestations de vierges effarouchées, le théâtre shakespearien est plus vert que le roman sentimental du dix-huitième, mais ils ne sont pas très dégourdis non plus. Romeo trouve Juliette inanimée ; au lieu de s'assurer de son état, immédiatement, il la croit morte et se suicide. Quel incapable ! On ne l'embaucherait pas dans un service d'urgence mais Romeo et Julette sont les héros de l'amour contrarié.

 

Entre nous, les Juliette, si vous êtes à la recherche d'une héroïne, la chanteuse comique est un réconfort plus sûr.

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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 10:08

Image des bonnes maîtresses de maison, le prénom Marthe n'a plus la cote.

C'est pourtant un talent bien agréable de prendre soin des corps quand les esprits sont fatigués.

 

On compte sur vous et on vous embrasse.

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28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 08:56

   Il était, aux temps mérovingiens, un saint Samson, celte et très convenable comme tous ses semblables.

Saint Samson de Dol est l'un des saints fondateurs de Bretagne, né au Pays de Galles et mort, évêque de Dol vers 565.

Manque de chance pour lui, c'est aussi un handicapé patronymique, il a dû affronter la concurrence de notoriété d'individus beaucoup plus inquiétants.

   Le plus ancien est le fameux Samson biblique, rendu célèbre par ses déboires amoureux et capillaires avec une certaine Dalila. Les amateurs d'exégèse se reporteront avec profit au "Livre des Juges" de la bible hébraïque.

Plus brièvement, si un résumé à ma sauce vous suffit, Samson bénéficiait d'un accord avec Dieu : il était invincible à condition de respecter quelques règles qui plaisaient à l'Eternel. Entre autres, il ne devait ni boire d'alcool, ni couper ses cheveux.

En ce temps-là, les Hébreux étaient, comme d'habitude, en guerre contre les Philistins, des voisins chercheurs d'histoires qui habitaient Gaza (on s'y croirait ...l'histoire est un éternel recommencement.) Ils n'osaient pas se frotter à Samson qui leur faisait un peu l'effet d'Obélix sur les légions romaines.

Depuis Eve, dans ce coin du monde, la femme est toujours l'agent du démon. De Gaza vint l'ensorceleuse Dalila (la Falballa des Philistins). Elle séduisit ce grand benêt de Samson, le fit boire et, pendant qu'il cuvait l'alcool auquel il n'était pas accoutumé, elle lui coupa les cheveux. L'Eternel, pas content, laissa tomber l'imbécile devenu vulnérable ; les Philistins lui crevèrent les yeux et le réduisirent en esclavage dans la ville de Gaza. Ils avaient marqué un point mais, comme ils n'étaient pas non plus très intelligents, il n'entretinrent pas la coupe des cheveux qui, tout naturellement, repoussèrent.

C'est à ce moment de l'histoire que Samson montra plus de finesse que ses ennemis. Sentant la force lui revenir avec la longueur des mèches, il attendit, sans rien montrer, d'être mené pour servir dans le palais  bondé de foule lors d'une cérémonie. Il appuya ses mains aux deux montants de la porte monumentale, le linteau s'effondra, entraînant toute la construction. Il n'y eut pas de survivants, ni Samson, ni Dalila, ni les gens de Gaza, mais tout est bien qui finit bien pour le peuple hébreu et pour l'Eternel qui a montré sa puissance.

   Pour notre évêque breton, le colosse chevelu est un concurrent haut en couleurs mais pas rebutant. La suite fut bien pire.

   Aux dix-huitième et dix-neuvième siècles, une famille dont le patronyme était Samson exerça un monopole aussi craint que respecté, la fonction de bourreau. Ils en ont eu du travail, les Samson, avec tous les criminels à occire et, surtout, la création et la mise au point de la guillotine. Ils étaient de grands professionnels, soucieux du travail bien fait, mais, allez savoir pourquoi, ils faisaient peur aux braves gens. On allait jusqu'à poser leur pain à l'écart, sur l'étal du boulanger. Pour le reconnaître, il était retourné, sole en l'air ; depuis, c'est une superstition de dire "cela porte malheur" quand on s'avise de poser le pain à l'envers, mais bien peu connaissent l'origine de ce geste de recul.

   Notre saint breton est la victime innocente de ces aléas. Son prénom est tellement discrédité qu'il ne se trouve plus grand-monde pour en affubler ses marmots. Seuls, quelques catcheurs et lutteurs de foire choisissent de s'appeler Samson, dans l'intention manifeste de faire peur.

   S'il vient, un jour, à se créer une association de handicapés patronymiques, ses fondateurs pourront la placer sous le patronage de Saint Samson.

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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 08:04

Depuis Gilbert Bécaud, Nathalie est slave. Pour une Andalouse, avouez que c'est un destin curieux.

A l'origine, Sainte Nathalie, fêtée le 27 juillet, est décapitée à Cordoue en 852, sous le régime du calife Abd er-Raman II, avec son mari Aurélio.

La sainteté ne tient pas en place.

Nous souhaitons à toutes les Nathalie de garder la tête sur les épaules et de faire de beaux voyages.

Que nos baisers les accompagnent.

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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 13:44

   L'actualité prend difficilement son rythme de vacances. Les sujets graves, voire tragiques, s'accrochent ; ils n'entendent pas céder la place au tube de l'été et au best-seller des plages.

 

   Difficile, néanmoins, de renoncer aux habitudes et, parmi elles aux marronniers, ces sujets qui reviennent dans les médias avec une régularité de métronome, comme s'ils figuraient au calendrier. Après les résultats du bac, les départs en vacances avec les encombrements dans les transports et leurs usagers s'auto proclamant "pris en otage", voilà revenu le 14 juillet, ses feux d'artifice et ses ...contestataires.
   Il y a les allergiques aux cérémonies de masse, Georges Brassens en fut le porte-parole avec sa "Mauvaise Réputation" :
"Le jour du 14 juillet
Je reste dans mon lit douillet,
La musique qui marche au pas,
Cela ne me regarde pas"
   Il existe aussi des réformateurs ; depuis qu'on défile, à chaque nouvelle édition, émergent des projets de transformation. A quelques variantes près, ils reprennent le même principe : la nation ne repose pas d'abord sur une armée, il faut mettre à l'honneur d'autres vertus pacifiques.

  Pour faire bonne mesure, les mêmes innovateurs proposent des modifications aux paroles de La Marseillaise.  Des auteurs aussi anarchistes que Lamartine ou Victor Hugo avaient, en leur temps, proposé de quoi remplacer le "sang impur" qui "abreuve nos sillons". Cette contestation est tellement ancienne qu'elle en est devenue un marronnier auquel plus personne ne prête attention.


  Personne ... Ce serait oublier un peu vite l'existence des nationalistes.

Est-ce utile de le rappeler ? Le nationalisme est au patriotisme ce que la musique militaire est à la musique.

Le patriotisme, c'est aimer sa patrie, le nationalisme c'est détester celle des autres.

Ils se sont un jour emparés du mot "nation" et, comme s'ils en avaient pris le brevet, ils s'insurgent avec la dernière énergie contre tous ceux qui prétendent en donner une autre définition que la leur.
Quand Eva Joly a évoqué, sans malice, son aspiration à une célébration plus pacifique de la patrie, il était prévisible que le F-Haine et autres nostalgiques des guerres coloniales allaient s'indigner (l'indignation n'est pas une garantie de démocratie). Ils n'attendaient qu'une occasion de protester contre la candidature d'une binationale à la Présidence de la République (FN, Tea-parties : même combat),il fallait bien s'attendre à ce qu'ils reprennent la balle au bond. Leur réaction n'étonne personne.
   Il est plus inquiétant de constater que la contamination nationaliste s'étend chez des hommes politiques qui se prétendent républicains, surtout quand ils occupent les plus hautes fonctions de l'Etat. Le premier ministre, ses séides ou disciples partagent le discours de Marine.
   Veulent-ils nous habituer à ce que la Droite Populaire nous prépare avec application : une alliance droite - extrême-droite pour vaincre la gauche à la présidentielle ?


   Qui l'eût cru ? S'en prendre à un marronnier peut encore réserver des coups ... ou des marrons.

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