La démocratie est comme un jeu de société. Pour y jouer, il faut en accepter les règles.
Elles sont réunies dans un texte fondamental nommé CONSTITUTION, une espèce de livre sacré à l'usage des laïcs.
Au sommet de l'édifice, comparable à l'Arche d'Alliance de la République, le préambule de la constitution : la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
"Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits"
Aucun discours n'a droit de cité s'il contrevient à l'héritage toujours vert des révolutionnaires de 1789.
Tous les représentants de l'Etat sont chargés de le faire respecter.
Au cas où les élus seraient déficients, il est prévu que tous les citoyens prennent la relève ; soigner Marianne est un devoir et un exercice salutaire pour tous les êtres humains.
Garder les droits que ses anciens lui ont légués est, pour le citoyen, la seule auto-défense obligatoire.
Un phénomène étrange survient à intervalle régulier.
Un ramassis d'aigris ayant usurpé le nom glorieux et résistant de "Front National" ( FHaine pour les intimes) entre en éruption. Des bulles éclatent, avec quelques variantes
en fonction du public et des circonstances ; elles vomissent des flots de haine contre des boucs-émissaires. Ce front dit-national est à l'honneur national ce que le nationalisme est au
patriotisme : Le patriote aime son pays, le nationaliste déteste les étrangers ; le détail
a son importance.
Son fondateur et chef suprême peut être content de lui. Il a fait mieux que ses modèles, Hitler et Mussolini, il a fondé une dynastie.
L'entreprise est passée aux mains de fi-fille ; elle a pris la suite du chef directement, sans passer par la régence promise au Bruno de Lyon.
A elle, l'entretien de la flamme
.
L'héritière de la "Préférence Nationale" se prévoit une carrière longue. A la différence du père qui se contentait d'un rôle d'agitateur, elle aimerait bien goûter à l'exercice du
pouvoir.
Elle sait qu'en arborant les oripeaux légués par le vieux clown pas drôle, elle verra se dresser contre elle le Front Républicain. Elle allège la tactique sans modifier la stratégie.
Le fond n'a pas changé mais son apparence et son langage sont rectifiés, ajustés au modèle "France très moyenne". Les skinheads et les plus voyants héritiers du pétainisme et de l'OAS
sont priés de mettre la sourdine. Il n'est plus question de désespérer Billancourt ; aujourd'hui, il est bon de se mettre au niveau de Madame Michu et du Beauf.
Et ce discours, taillé pour recruter chez les pauvres, a l'air de fonctionner ... auprès des riches et de leurs amis. Quand le FN parle de laisser les migrants dans les eaux internationales, une
députée de l'Union pour une Minorité de Privilégiés dit qu'on devrait les remettre sur des bateaux. Cherchez la différence.
L'héritière peut caresser un rêve, celui de casser le Front Républicain. S'il se formait un 21 avril inversé, Gauche/ Extrême-droite, il n'est pas du tout certain de voir les électeurs de la
Droite soit-disant républicaine voter pour un candidat de Gauche. Marianne a toutes les chances d'être expulsée et de finir SDF.
Il est grand temps que les démocrates se ressaisissent, qu'ils rompent avec la démagogie, parlent vrai et mettent en avant de solides valeurs républicaines.
Relisant ces quelques lignes, une évidence saute aux yeux : le prénom de Mme FHaine n'y figure jamais. C'est que la "Préférence Nationale" est une véritable injure à la proverbiale
solidarité des gens de mer.