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5 avril 2008 6 05 /04 /avril /2008 09:23

Il y a trois ans (déjà trois ans ...!), nous étions bouleversés par des luttes féroces, des anathèmes croisés entre partisans du OUI (dont j'étais) et tenants du NON au traité européen. L'argument principal des nonistes consistait à prévoir les pires horreurs liées au dumping social que l'ouverture libérale apporterait forcément.
Nous avons ravalé notre défaite et leurs sarcasmes, persuadés que les événements finiraient par conforter notre point de vue.
Et nous y sommes !
Tous avec les ouvriers de DACIA !
Renault a cru très malin de délocaliser en Roumanie où les salaires très bas lui faisaient miroiter des profits somptueux. mais faut pas de payer la tête de ses ouvriers, même roumains ; ils sont en grève pour l'augmentation de leurs salaires.
On se croirait de retour à la grande époque ; il ne fallait pas désespérer Billancourt, aujourd'hui il ne faut pas désespérer Dacia.
Il ne faut surtout pas les oublier, il ne faut pas les laisser tomber.
Ils sont l'honneur du monde laborieux et l'espoir de l'Europe.
En voyant leur mouvement, on se dit que, même si, provisoirement, on a perdu, on a eu raison de dire OUI à l'Europe.

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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 10:01

Après Berlin 1936, on avait bien juré qu'on ne nous y reprendrait plus. Cette année-là, les démocraties s'étaient "payé la honte" de participer à des Jeux Olympiques qui s'étaient révélés n'être qu'une opération de propagande pour l'Allemagne nazie et Hitler.  Après la guerre ( il n'y avait plus de risque ), tout le monde s'est couvert la tête de cendres et, dans un grand mouvement de repentance, les gagnants ( de la guerre ) ont juré avec des trémolos dans la voix qu'on ne les y reprendrait plus, que, désormais, le sacro-saint olympisme de Pierre de Coubertin (ça, c'est pour le chauvinisme français) serait exigeant sur les Droits de l'Homme.
2008, c'est Alzheimer généralisé. On a tout oublié, les Jeux sont confiés à une grande démocratie : la Chine.
Etonnant ? Non. Qui pourrait résister à la séduction perverse du Marché et des Gros Sous ? Des bâtisseurs aux équipementiers, en passant par les transporteurs, le monde des affaires ... fait des affaires.
 La Chine n'attendait que cela pour changer.
 Pour devenir un havre de liberté ? - Vous n'y êtes pas du tout ! - Pour changer de statut : de fournisseur à main d'oeuvre bon marché, accéder, dans la gloire, au rang de puissance néo-colonialiste. Des ouvriers plus fauchés que les Chinois, elle en a trouvé pour lui servir d'esclaves, au Pakistan, au Bangladesh, en Afrique. Elle joue dans la cour des grands ; les Jeux Olympiques seront la cérémonie de sa consécration. 
Va-t'on lui gâcher la fête ?  Serait-il bien élevé, entre gens - à présent - du même monde, de s'inquiéter des droits humains ?
Délicate contradiction : si on fait les gros yeux aux Chinois et qu'on boude leur petite sauterie, ils ne vont pas être contents, ainsi que le Marché et les Gros Sous. Si on fait comme d'habitude, on a l'air de n'avoir rien remarqué et on se rend à l'invitation avec les compliments d'usage en la circonstance, un tas de doux rêveurs de chez nous vont protester, rappeler des précédents gênants et, bref, on se paiera la honte, et c'est plus délicat chez des démocrates que chez les Chinois. Difficile de résoudre la contradiction, même après une révision express de son cours de dialectique.
Nos gouvernants ne manquent jamais de ressources, ils ont trouvé un moyen terme. Ils ont l'air très contents d'eux, on se demande vraiment pourquoi.
 On participera aux jeux mais pas à l'inauguration. C'est carrément faux-cul. On veut bien dîner avec le diable mais on arrivera après l'apéro.
Et pourtant, il n'y a pas de quoi rire, la situation est grave et profondément choquante.
Il y a, bien sûr, les Tibétains, leur pays est colonisé et leur culture est niée. Je n'en parle pas d'avantage car ils ont, en la personne du Dalaï Lama, un attaché de presse haut de gamme. Dans leur malheur, ils ont au moins une chance : on parle d'eux. Ce n'est pas le cas des autres minorités qui ne disposent pas de porte-parole aussi glamour.
Il ne faudrait pas oublier, par exemple, les Ouïgours. 
 Pas de chance pour eux, ils sont moins connus et moins attirants, à moins de chercher à les connaître.
Ils habitent le Xing Kiang, au nord-ouest de la Chine, le pays qu'on appelait jadis Turkestan chinois, occupé en grande partie par un désert froid : leTaklamakan. Pour compléter le tableau et titiller l'opinion occidentale par la peur, ils sont turcophones et musulmans.
Mais ils sont bien attachants.
Leur islam n'est pas celui des talibans, les femmes ne sont pas voilées, ils aiment la fête et la musique ; le métier de musicien est même très honoré chez eux. Les mauvais traitements infligés par les Chinois seraient le seul moyen de les pousser vers l'Islamisme violent. Et puis, si les termes d'"héritage culturel" veulent encore dire quelque chose pour les peuples instruits, ce sont les héritiers de l'antique Civilisation des Oasis. Elle s'est éteinte au moment où les fleuves descendant de l'Himalaya vers le nord n'ont plus roulé assez d'eau et se sont perdus dans les sables des déserts d'Asie centrale.
Mais des hommes sont restés, ils ont maintenu une poésie, une musique et l'élevage du chameau de Bactriane, plus performant encore que les 4X4 modernes pour traverser le Taklamakan.
On se demanderait qui peut convoiter un tel pays. Certes, il ne fait pas envie sauf que ... il est sur le trajet d'une route indispensable au commerce chinois. Quel est le poids d'un bout de désert si peu habité en face du "grand bond en avant" chinois ?
Le Grand Bon en Avant, c'était une autre époque ... ne nous égarons pas. mais nous serons comptables de notre indifférence si le coup de grâce est donné à la Civilisation des Oasis.
 Restons vigilants et moblisés pour eux qui comptent sur nous.

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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 10:23

Parmi les fables les plus colportées par les tenants d'une "autre médecine" ( en fait : le retour aux médecins de Molière et aux saints guérisseurs, en attendant les chamans et les sorcières), revient régulièrement une interprétation, à mon avis, abusive des travaux déjà anciens du Dr Catherine Kousmine. Pour mémoire, C. Kousmine est l'inventeur de tout un système diététique destiné à procurer aux gens une meilleure santé. 
Il y a maintenant une trentaine d'années, j'ai eu l'occasion de m'y intéresser dans le cadre d'une formation en ce que nous appelions à l'époque "hygiène alimentaire" et que l'usage actuel préfère appeler "diététique". Depuis ce temps-là, j'ai dormi ; donc, craignant d'avoir oublié, j'ai repris mes archives pour réactiver mes connaissances.
Désolée, mais je ne vois pas ce qui pourrait faire du régime Kousmine un traitement de la SEP.
Il s'agit de conseils diététiques souvent très judicieux. Elle a mis le doigt sur les dangers de l'excès des produits animaux dans l'alimentation. Aujourd'hui, c'est un lieu commun mais, dans un temps qui n'était pas encore très éloigné des grandes pénuries dues à la guerre, les consommateurs euphoriques découvraient les charmes vicieux de la pléthore. Le régime Kousmine a remis les choses en place, c'est le charme des produits bruts, des céréales complètes et des huiles vierges.
Les recettes préconisées pour apprêter ces denrées sont bien loin de la gastronomie ; en général, on abandonne rapidement car on trouve cette cuisine inmangeable mais on peut améliorer ça en gardant les mêmes principes et en faisant un effort de créativité culinaire.
Le plus étonnant reste le paquet de croyances qui se sont agrégées autour de ce régime alimentaire.
C'est un code diététique, rien de plus. On peut certainement en tirer profit pour entretenir sa santé si elle est bonne au départ. On est dans le domaine de la prévention, avant la maladie.
Lorsque la maladie est installée, que vous consommiez de l'épautre complet arrosé d'huile vierge de colza ne vous ramènera jamais en arrière.
Pour réparer les dégats existants, ne perdons pas notre temps dans des divagations poétiques. 
Rien n'est parfait. Pourquoi les médecins échapperaient-ils à la règle ?
Mais ils sont les seuls à nous apporter des projets d'avenir et des propositions réalistes.
Conservons les vieux grimoires à leur place : dans les archives.

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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 01:03

L'époque féodale : le triomphe  de la noblesse ? En apparence seulement.
En réalité, c'est bien l'heure de gloire du christianisme ; religion totalitaire, il contrôle tous les actes de la vie, même et surtout chez les puissants.
  Gagner ne veut pas dire écraser ; l'Eglise va modérer son triomphe.                                                                                    Elle veut pérenniser sa victoire et disposer du bras séculier, la force armée des nobles.
 Elle n'a pas intérêt à provoquer la révolte . Tout un système d'échanges se met en place.
Le seigneur essaie de faire une famille nombreuse, il faut pallier aux aléas d'une importante mortalité ; si un fils meurt, qu'un autre le remplace. Mais une famille nombreuse, c'est aussi un problème : lorsque plusieurs enfants survivent, les cadets se cherchent une place. Dans un domaine qui revient au seul fils aîné, les querelles et les trahisons sont incessantes.
  Et les filles ? Lorsqu'une fillette est mariée dans l'enfance, livrée à la famille du marié pour y être élevée près de lui, il arrive souvent qu'elle soit veuve avant d'avoir pu consommer son mariage et faire des enfants. Elle devient une pièce encombrante, étrangère dans sa famille de naissance et sans intérêt pour sa belle-famille qui ne recevra pas la dot convenue puisque le mariage n'est pas achevé. Qu'elle reste chez ses beaux-parents ou soit renvoyée  chez son père, la situation, pour elle est catastrophique. Une femme sans mari est constamment en danger, victime des exactions sexuelles et autres de la soldatesque qui entoure le seigneur. 
Qui va proposer des solutions ? - L'Eglise, bien sûr !
A nouveau, ce sont les familles royales qui vont nous fournir des exemples.
Louis VI - Le Gros, roi de France, a deux fils : l'aîné, Philippe et le cadet, Louis.
Philippe reçoit une éducation royale de soldat et de chef. Il fait beaucoup de sport et néglige le reste (il se trouvera bien un clerc pour gérer  le domaine, le moment venu ). 
Justement, le royaume est entre les mains de Suger, à la fois premier ministre et Abbé de Saint-Denis, abbaye royale et sépulture des rois de France. Pour garder la concorde et préparer l'avenir, Suger fait entrer Louis à Saint-Denis où on le prépare à succéder à son mentor. Latin, droit canon et civil, le jeune prince deviendra le maître de l'abbaye la plus prestigieuse sur le domaine capétien.
Coup du sort, Philippe se tue dans une chute de cheval ( les mauvaises langues racontent qu'il a bêtement essayé de passer à cheval sous l'arche de pierre d'une porte, mais bon, vous savez comme sont les gens...!) Voilà tous les projets chamboulés.
Pas de problème, Suger, pragmatique, extrait Louis de ses lectures pieuses et le fait sacrer roi de France sans prendre le temps de lui demander son avis. Immédiatement, survient un problème : Louis VII, devenu roi, doit se marier, lui qui voulait sincèrement être moine. L'avenir du royaume exige qu'il se reproduise et c'est pas gagné.
Toujours aucun problème, tout abbé qu'il soit, Suger va s'en occuper et réussir. C'est même le mariage du siècle : il négocie l'union de son roi avec la dot la plus convoitée, apportée par la plus belle des héritières : Aliénor, la duchesse d'Aquitaine. Le duc vient de mourir, il n'avait pas de fils. Sa fille hérite de tout ; elle est duchesse d'Aquitaine, comtesse de Poitiers, suzeraine d'une foule de plus petits seigneurs du Sud-Ouest, une perpective à faire baver tous les prétendants et, ce qui ne gâte rien, elle est célèbre pour sa beauté .
Il est urgent de conclure le mariage pour éviter le risque d'enlèvement ; c'est un usage dangereux pour les héritières : si elle était enlevée, elle ne pourrait sauver son honneur qu'en épousant son ravisseur. 
Qu'en pense la fiancée ?
Elle veut être reine et elle passera par où il faut pour y parvenir, y compris épouser ce bigot  qui ne connait rien du monde. Et le mariage a lieu sous la direction de Suger qui vit son heure de gloire.
Les problèmes attendus ne vont pas tarder à éclater mais l'Eglise va s'en tirer. Bien entendu, les dommages seront pour Louis.
à suivre ...

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24 mars 2008 1 24 /03 /mars /2008 23:48

Aïe, aïe,  je sens déjà les volées de bois vert qui vont me tomber dessus.
Tant pis, j'en ai assez du nivellement de la pensée, comme si toutes les opinions se valaient.
 Sur internet, on est plus souvent qu'il ne faudrait, confronté à des affirmations, de stupides à regrettables, qui me mettent en colère. 
Sur les "forums" de malades, c'est incroyable ce qu'on peut lire comme ramassis de contre-vérités. Et si ce n'était que stupide, mais c'est possiblement dangereux pour les têtes crédules.
Une personne se dit guérie de la sclérose en plaques par un travail sur elle-même parce que toutes les ressources sont en nous, dans une tonalité dont on hésite à déterminer si on nage dans une vulgate sectaire ou de la psychanalyse mal digérée.
Si on a du temps à perdre, on peut en rire.
 Mais la personne en rajoute, "les remèdes ne sont que des pis-aller", en affirmant tenir ce jugement de son neuro qui l'encourage dans sa démarche.
Alors là, ça sent très mauvais. Quand on commence à se recommander de prétendues cautions scientifiques pour appuyer un jugement, en général c'est avec le projet de détourner les malades de la médecine pour les emmener où ils n'ont pas forcément envie d'aller : gourou, secte guérisseuse, groupe charismatique, ou charlatans qui en veulent  à votre argent autant qu'à votre esprit.
Ce n'est pas seulement idiot, c'est dangereux.
Comment neutraliser ce type de discours dans l'anonymat d'internet ?
Difficile, il se trouvera toujours du monde assez désorienté pour tendre une oreille bienveillante à des propos inconsistants mais porteurs d'espoir. 
Les réfuter systématiquement chaque fois qu'on en voit passer ? - Pas très performant, il faudrait y passer un temps considérable et on ne pourra en attraper qu'une infime partie.
En fin de compte, on baisse les bras, on se dit  :"A quoi bon jouer les Don Quichotte et se battre contre des moulins à vent ? "
Personne ne m'a investie du rôle de redresseur de torts, mais on ne se refait pas.
Je crois que toute ma vie  passera à chercher seule la solution de problèmes insolubles, à moins que quelqu'un puisse et veuille chasser les moulins avec moi ; plus on est de fous ... 

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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 23:10

Une malade trouvait infernale sa vie de douleurs et demandait qu'un médecin l'aidât à mourir. 
Depuis quelques jours, impossible d'ouvrir un journal, la radio ou la télé sans subir la relation circonstanciée de son malheur.
Tout cela est très gênant.
La pauvre malade était moins l'objet d'un acharnement thérapeutique que d'un acharnement médiatique, à se demander le prix que les médias avaient payé, et à qui, pour recevoir et transmettre une information aussi  délibérément impudique. Serait-ce une variante de l'assurance-vie que des parents constituent pour  leurs héritiers ?
Après avoir (comment y échapper ?) entendu les plaintes et la demande de la malade, une autre gène s'impose au témoin-spectateur. 
On est en face d'une personne qui souffre mais qui se déplace normalement dans son appartement, manipule des objets. Elle tient des propos cohérents, réfléchis ; son intelligence est normale.
Alors pourquoi ne pas en finir toute seule ? Elle avait encore assez de moyens physiques pour se suicider.
On a beaucoup de mal à la suivre. Elle s'apprêtait à impliquer dans son projet un médecin qui aurait chargé sa conscience d'un acte qui n'est pas anodin. 
La maladie rend égoïste, certes, mais au point de faire porter à un autre le poids de son malheur, là, non. 
Le malade a droit, comme tout le monde, à la liberté mais elle s'arrête, comme celle de tout le monde, où commencent la liberté et l'humanité des autres.
Cette malade vient de mourir. C'est triste, comme toutes les morts.
Il reste à souhaiter que ce décès arrête le cirque indécent auquel nous étions conviés.

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17 mars 2008 1 17 /03 /mars /2008 23:27
Malheur au vaincu puisqu'il avait accumulé tant de haine contre lui. Il a fait fuhrer mais aujourd'hui, c'est Stalingrad.
... Bon, j'arrête les jeux de mots à deux balles.
Dimanche 16 mars, c'est la joie d'une victoire attendue depuis dix-neuf ans. Des années à subir une folie furieuse et la destruction systématique d'une ville. 
Il faut rire de tout, nous avions pris l'habitude d'appeler notre ville "Beyrouth" à cause de l'état des rues et des bâtiments, des destructions, des chantiers commencés et jamais terminés. 
Et la démocratie était dans le même état, en ruine. Les relations humaines se limitaient à l'intimidation et le mépris. 
Le cauchemar est fini. 
On a d'ailleurs intérêt à se réveiller, y a du boulot !
On respire un grand coup et on se prépare à toutes les "bonnes nouvelles" que l'audit prévu va nous apporter. 
Comment, tout à la fois, relever les ruines, recréer du lien social et lancer des projets, pour répondre aux attentes d'une population forcément pressée ?
Tout ça, sans moyens et avec des dettes ! 
Nous sommes très inconscients ou très courageux.
Souhaitez nous de la chance et de la réussite.
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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 23:27

Ariel Sharon vient d'avoir 80 ans. Il avait 20ans à la proclamation d'Israël qui en a aujourd'hui 60.
 Tous deux ont grandi et vieilli ensemble. Ariel, "Arik" était une force de la nature qu'il a entièrement consacrée à son idéal sioniste.
De cette énergie terrassée par un AVC, il ne reste aujourd'hui qu'un vieillard brisé ; il n'est pas mort mais il n'est plus en vie. 
Déjà, il manque terriblement. Les siens avaient besoin de lui et n'ont pas trouvé à le remplacer.
Il est de ces hommes qui ne peuvent laisser indifférent. Il a suscité autant de reproches que d'enthousiasme. Son ardeur guerrière rassurait ; elle seule pouvait donner aux Israéliens assez de confiance pour envisager une paix qui n'entrainât pas leur destruction. 
Les "colombes" se répandent en invocations : "la paix, la paix, la paix..." qu'on ne voit toujours pas arriver. Faire est plus difficile que parler. 
Seul un guerrier comme Sharon pouvait avoir l'audace de faire reculer des colons, parce qu'il ne le faisait pas gratuitement. Il avait les moyens de promettre la sécurité en échange de la terre.
Le grand moment d'espoir s'est arrêté avec lui, personne ne semble avoir l'étoffe ni la volonté de poursuivre le mouvement qu'il avait initié.
Nous regretterons longtemps qu'Arik soit tombé avant d'avoir mené son projet au bout ; en même temps, c'est la colère, un reproche que nous pourrions adresser à beaucoup de grands hommes : 
Arik, pourquoi n'as tu pas préparé ta sortie, prévu une relève digne de toi ? Te croyais-tu éternel ? Ou bien, voulais-tu être sûr de laisser des regrets ? Dans ce cas, c'est réussi, pour le malheur de ce pays qui te doit tant.

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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 00:43

Dans un état de droit, qui sanctionne les coupables ?
- "Facile ! dites-vous, c'est la justice." 
Donc la France n'est plus un état de droit. 
C'est la fin du vieux principe : "qui a accompli sa peine a payé sa dette à la société, elle ne lui réclame plus rien". 
Dorénavant, des criminels condamnés par la justice, lorsqu'ils auront terminé leur peine, pourront en subir une autre ... décidée par qui ? Qui devra dire "tel coupable n'est pas assez corrigé, on le garde enfermé" ?
Aucune juridiction n'a été prévue pour s'en charger. C'est bien la première fois qu'une loi prévoit une sanction sans qu'on sache quel tribunal sera chargé de l'appliquer. 
Alors qui?  
                     - Le JAP (Juge d'Application des Peines) ? Ce n'est pas son travail, il n'est pas là pour distribuer des sanctions mais pour veiller à l'application de celles que les tribunaux ont décidées et dont ils lui ont confié le suivi. 
                     - Un tribunal, lequel, de quelle juridiction ? Il faudrait une sorte de  procès de fin de peine. Ce n'est pas clairement prévu 
                    - Le préfet, la police ? On serait en pleine confusion des pouvoirs. Il n'appartient pas à l'administration, au pouvoir exécutif de prendre une décision de justice, comme enfermer des gens, encore seraient-ils les plus grands coupables. On se croirait à Guantanamo que les hommes politiques français aiment pourtant si bien vouer aux gémonies.
Et le Conseil Constitutionnel n'aurait pas vu l'obstacle ? C'est peu vraisemblable.
 Ils ont laissé faire l'impraticable. Peut-être se sont-ils rendu compte que d'ici le commencement d'une tentative d'application, il se passerait bien des événements, bien des gouvernements se succéderaient, auraient le temps d'abroger mille fois ce texte mal ficelé. 
En attendant, ils ont ménagé leur popularité en laissant les loups hurler .
A grand renfort de déclarations, avec l'appui écrasant de la presse et des médias, depuis quelques années, le tueur pédophile est le diable personnifié, bien pratique pour imposer sa figure détestable avant toutes les autres informations. 
S'il n'existait pas, il faudrait l'inventer. Tant pis pour les dégats collatéraux.
Lors du retentissant fiasco judiciaire d'Outreau, l'attention s'est focalisée sur les erreurs de procédure d'un juge. Il ne s'est pas trouvé grand monde pour faire remarquer que l'affaire a été rendue possible par la véritable obsession entretenue autour de la pédophilie. On voit des violeurs et des meurtriers d'enfants partout, au point que des bénévoles qui faisaient du soutien scolaire ou des animations enfantines ont cessé leurs activités, craignant de se trouver pris dans un tel engrenage de dénonciations et d'accusations. 

Le peuple ému par l'atrocité des crimes laisse parler ses sentiments au lieu de réfléchir. 
Il est mûr pour se laisser imposer des mesures liberticides que sa raison normalement repousserait.
Il est à point pour toutes les aventures populistes, la démocratie n'a qu'à bien se tenir.

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24 février 2008 7 24 /02 /février /2008 22:56

Nous avons besoin des grands labos. Sans eux, pas de médicaments.
Ils ne sont pas des oeuvres charitables mais des entreprises, donc ils veulent et doivent faire du profit.
Résultat : il ne peut exister de recherche pour l'amour de l'art, c'est un investissement qui doit générer un retour financier. 
Et quel retour peut-on attendre d'un médicament lorsque le nombre de patients concernés est trop réduit ? C'est le cas des maladies rares ; nos sociétés riches en sont réduites à tendre la main, à s'en remettre à la charité publique,  jusqu'à tomber dans le grand-guignol télévisé.
D'autres maladies affectent des populations innombrables mais ... insolvables. Un exemple vient tout de suite à l'esprit, c'est le paludisme. Régulièrement, on nous laisse entrevoir l'émergence d'une solution, médicament ou vaccin ; mais le résultat se fait attendre. Il irait certainement plus vite si les moustiques infestaient  le Nord avec ses consommateurs riches. 
Pour les recettes éprouvées et amorties, il y a les génériques, mais, pour les nouveautés qui exigent des recherches, il faut bien s'en remettre aux grands labos.
Mais leur gros problème, c'est qu'ils n'inspirent pas la sympathie. 
Et il y a des arguments en faveur de la méfiance.
Ces rois de la pharmacie sont aussi les maîtres des produits phytosanitaires, pesticides, insecticides, défoliants et autres... responsables de dégats considérables sur l'écosystème et, par conséquent, sur les humains. 
Les apiculteurs en lutte contre le CRUISER recueillent beaucoup plus de sympathie que le fabricant d'insecticide, regardé comme un monstre froid, capable de sacrifier la terre entière au profit immédiat de quelques gros actionnaires.
Pour conforter l'hostilité générale à l'égard des grands de la chimie, il faut reconnaître qu'ils ont laissé une tache indélébile sur l'histoire du vingtième siècle. 
ZYKLON B, ce nom qui donne encore le frisson et la nausée, c'est le gaz de mort, agent de l'extermination des juifs d'Europe par les nazis. 
Il n'a pas été inventé et fabriqué par une entreprise d'armement. 
Lauréat d'un concours ouvert par la marine allemande pour la dératisation et la désinsectisation des cales de bateaux, ce produit chimique a été "perfectionné" par IG Farben, un consortium d'industries chimiques qui ont gagné, toute honte bue, des sommes considérables sur la mort de millions d'êtres humains.
 A la libération, IG Farben a été démembré mais les entreprises qui le constituaient existent toujours.
Rien d'étrange à ce que beaucoup s'inquiètent à l'idée de remettre leur santé et même leur vie entre les mains de gens qui trainent un tel passé.

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