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17 octobre 2007 3 17 /10 /octobre /2007 11:00

   Il y a déjà quelque temps que la sécu est malade et que tout le monde est mécontent.
 Dès qu'il faut payer, on dit que c'est trop cher et lorsqu'on doit se faire soigner ou toucher sa retraite, on se plaint du niveau des prestations par rapport à ce qu'on a payé. 
   Comme s'ils voulaient aggraver la situation, les gouvernements successifs ont accumulé les réformettes inefficaces. Les assurés sont de plus en plus mécontents et le célèbre "trou de la sécu" se creuse, se creuse... Histoire de diviser pour règner, leurs mesures successives ont consisté à jeter les uns contre les autres. Dernière cible : les "régimes spéciaux". Pour le moment, d'après les medias, la "voix de son maître" des pouvoirs économiques et politiques, par "régimes spéciaux, il faut entendre les employés des entreprises publiques, alors que le régime commun n'est qu'une fiction ; même si tout le monde est, ou doit être, assuré social, la sécu est un agrégat de régimes aussi variés qu'incohérents. 
   C'est qu'elle ne s'est pas formée d'un coup. Certaines professions qui avaient des traditions de solidarité étaient plus organisées que les autres. Elles ont lancé le mouvement, et par la suite l'Etat a pris le relai pour généraliser le système à l'ensemble de la population, mais en conservant deux principes intangibles : la répartition et la gestion paritaire. 
La réunion de ces deux principes, dès le départ, aurait du faire naître des inquiétudes ; le bébé était si beau, si plein d'espoir qu'on a préféré ne pas les voir. La répartition : les actifs, ceux qui produisent des richesses, paient pour ceux qui coûtent (les malades, les enfants, les vieux ...) supposerait la mutualisation générale des risques et des ressources. Pour respecter son histoire, les secteurs professionnels qui s'étaient organisés séparément à l'origine sont restés des régimes différents. Les métiers évoluent, des groupes professionnels diminuent, les actifs se retrouvent moins nombreux avec un grand nombre de retraités et de malades à financer. Le principe de solidarité faisant partie du système, les régimes déficitaires font appel à la participation des autres qui paient mais sont mécontents d'être des "vaches à lait". Et il y a les assurés de la solidarité nationale (chômeurs de très longue durée, handicapés, victimes d'accidents de la vie...), ceux qui n'ont jamais produit de richesses mais qu'une société avancée ne peut abandonner.
   Il y aurait bien une solution, très simple (trop?) : du passé faisons table rase (ainsi que le dit un air connu ...) et regroupons tous ces régimes dans un service unique de la protection sociale.
C'est tellement évident ; on se demande pourquoi toutes ces têtes pensantes, tellement plus intelligentes que les gens ordinaires, ne se sont pas précipitées dessus.
   Mais à cause du paritarisme !
Tous ces régimes, des plus importants aux plus petits, sont gérés par des organismes élus comprenant à parité des représentants patronaux et salariés issus des syndicats professionnels de patrons et de salariés. C'est fou le nombre de gens dont la protection sociale est le gagne-pain, sans compter les organisations faméliques dont la sécu assure les bonnes oeuvres.
    Je crois qu'on commence à comprendre pourquoi la protection sociale est un si gros problème.
    Pour tout remettre à plat, il ne faut pas chercher à boucher le tonneau des danaïdes, par définition, il est toujours percé.  D'après moi, il faut carrément le supprimer et faire du neuf, supprimer les caisses d'assurance-maladie et de retraite, toutes les cotisations existantes, et les remplacer par un organisme unique élu par tous les citoyens et financé par un impot affectant tous les revenus, même ceux qui ne proviennent pas du travail. 
Quant-au MEDEF et aux syndicats, qu'ils se cherchent un autre fromage, par exemple offrir de vrais services à leurs adhérents pour leur donner envie de les faire vivre. La vie aurait tout de suite meilleur air.

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14 octobre 2007 7 14 /10 /octobre /2007 18:50
Au temps des mérovingiens la sainteté se répand comme une épidémie. La vie des saints est souvent romanesque et d'une indéniable efficacité prosélyte, mais elle correspond rarement à l'idée que nos contemporains se font de la sainteté.
Des familiers de rois utilisent leur position pour défendre les intérêts de l'Eglise, ils sont canonisés. Un bon cheval de Troie mérite d'être honoré. Leur mémoire, pensons à St Eloi, est parfois plus joyeuse que sacrée.
Les plus nombreux sont des ecclésiastiques ; rien de tel que de laisser les pros faire leur métier.
Le meilleur moyen d'accéder à la sainteté est de fonder un ordre monastique ou, tout au moins, de se procurer les moyens de bâtir une abbaye entourée de champs et de villages en quantité suffisante pour assurer son train de vie. 
Dans ce foisonnement, marquons un arrêt sur le monachisme irlandais. 
Dans ce Far West de l'Europe, les monastères fleurissent juqu'aux îles d'Aran. Isolés, évoluant séparément, ils créent et défendent  farouchement une règle particulière que Rome ne fera rentrer dans le rang qu'avec bien des difficultés . Surtout, ils sont des lieux de sauvetage de la culture antique. Sur le continent, le niveau moyen d'instruction s'effondre, même chez les religieux. Pendant ce temps, les équipes de moines copistes tournent à plein dans les scriptoria d'Irlande, poursuivant l'étude du latin classique et du grec. Ils ont ainsi sauvé bien des textes anciens. 
  Aujourd'hui, il est de bon ton d'affirmer le rôle primordial des Arabes dans la conservation et le développement des connaissances. Emportés par leur enthousiasme, certains affirment que, sans les Arabes, il n'y aurait pas de mathématiques, vu qu'ils sont les créateurs du zéro. 
Fort bien. Alors, comment faisaient Archimède ou Pythagore ? Comme mathématiciens, on a connu plus nuls.
Il faut raison garder. L'est et le sud de la Méditerranée sont les débiteurs des Arabes mais le nord et l'ouest de l'Europe ont la même dette envers les moines irlandais des Vème et VIème siècles. 
   Amis de la science et de la culture, abandonnez ici vos illusions, le travail du parchemin n'est pas une sinécure mais il ne suffit pas pour décider l'Eglise à canoniser des scribes. En Irlande comme ailleurs, ce sont les  fondateurs et les organisateurs qui deviennent saints. Patrick, devenu le saint patron de l'Irlande, a pour mérite principal la conversion au christianisme des druides celtiques ; l'Eglise récupère d'un coup un jeu de structures en état de fonctionner. 
   Une autre célébrité locale : Colomban ; sa trace se retrouve sur le continent plus que dans son île d'origine. C'est un fanatique qui a la bougeotte. La foi chrétienne est bien malmenée de l'autre côté de la mer ... Qu'à cela ne tienne, il va partir en mission ; il réunit une équipe de volontaires et s'embarque pour la Bretagne continentale. Le moine  du haut moyen-âge est, en effet,  un voyageur, ce que nous appelons aujourd'hui un missionnaire ; la clôture monastique viendra des siècles plus tard. Pour l'instant, Colomban et ses disciples prêchent, baptisent, fondent des abbayes. Ils inaugurent un procédé efficace : à chaque nouvelle fondation, le plus ancien, le plus expérimenté des compagnons reste à la tête du nouvel établissement et des nouveaux convertis rejoignent l'expédition qui continue son chemin pour convertir plus loin. Les jalons les plus prestigieux sont St Philbert, Faremoutiers, Luxeuil, St Gall ... jusqu'à Bobbio où Colomban finira ses jours, en Italie.  La réussite indéniable de Colomban est due à une remarquable énergie hélas gâtée par un fanatisme non moins exceptionnel. Il a refusé son pardon à Gall sur une broutille et lui a interdit à vie de dire la messe ; il faut croire que Gall n'est pas si mauvais chrétien, il est devenu St Gall,  mais Colomban use d'un pouvoir discrétionnaire de juger.
   En chemin, ils croisent la route de la cour mérovingienne. L'Histoire a été très dure avec ces pauvres rois qualifiés de "rois fainéants" qui sont, avant tout, des rois faibles et instrumentalisés. Le règne de Dagobert a été le seul assez long  pour donner du temps à l'action, et son bilan est très honorable. Les autres rois de la famille sont des enfants malades, pris dans un cercle vicieux. Montés trop jeunes sur le trône, ils sont drogués, alcoolisés, livrés à leurs plus mauvais penchants par de prétendus conseillers qui leur volent le pouvoir avant de les enfermer dans un monastère lorsqu'ils ont cessé de servir. Parmi ces profiteurs, des hommes d'église tiennent leur rang. Une reine joue sa propre carte pour essayer de mettre de l'ordre et de sauver le trône de ses petits-enfants. Inutile de préciser que l'Eglise, par histoire interposée, ne lui a pas fait de cadeau. Cette reine, c'est Brunehaut, celle qu'une mode récente chez  certains historiens fait appeler Brunehilde - il paraît que c'est pour faire plus germanique, vu que la dame est une princesse wisigothe ... sauf que sa famille wisigothe régnait en Espagne et que tout le monde chez elle parlait et écrivait latin ... - Entre Brunehaut et Colomban c'est tout de suite le choc. C'est l'homme d'église qui est le vainqueur, la grand'mère vaincue périra traînée à la queue d'un cheval, elle a quatre- vingts ans. Voilà le genre de doux ange qui devient saint. 
Et le tissu des implantations religieuses se renforce mais la lutte n'est pas finie (à suivre...)
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9 octobre 2007 2 09 /10 /octobre /2007 21:45

Elémentaire, mon cher Watson, Ils sont morts jeunes et ils ont bien fait.
Imaginer Romeo et Juliette en vieux ménage se chamaillant à propos des gosses ou de la belle-mère ... Leur couple est resté intact parce qu'il n'a pas connu les ravages du temps. 
Et Guevara, s'il n'avait pas été assassiné ...  On a du mal à l'imaginer adipeux, perdant ses cheveux, crachant ses poumons de gros fumeur... S'il avait survécu, il aurait rejoint Castro au musée des horreurs du stalinisme attardé. On n'aurait jamais connu la figure christique, emblème romantique et mondial de la révolution, avec un parfum troublant de Robin des Bois.
Ernesto Guevara, ta chance a été de rencontrer un photographe de génie. Ce n'est pas ta mémoire qui séduit encore les foules, c'est ton portrait.
 C'est un tombeau mille fois plus enviable que le mausolée de Lénine ; quand je disais que tu avais de la chance, for ever and ever.

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6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 08:39

Formule empruntée à Cavanna ( à chacun son dû ) pour esssayer de résoudre une interrogation qui est pour moi sans réponse.
Nous avons tous connu des enfants et des adolescentsqui voulaient devenir médecins ou vétérinaires. Ils sont, en géneral, motivés par l'intention de soigner et le but de guérir des humains ou des animaux. Devant la longueur et la difficulté des études, certains se découragent mais d'autres affrontent l'adversité et persévèrent. On suppose leur vocation bien accrochée. 
Au bout de la course, il en est qui  deviendront médecins légistes ou vétérinaires inspecteurs des abattoirs. Ils ne soigneront personne et passeront leurs journées dans la fréquentation des cadavres.
Des professions très utiles, assurément, mais complètement hors de leur vocation de départ.
Place à l'ironie, on peut constater que, dans ces spécialités, on est à l'abri des réclamations du client ; mais ce n'est pas suffisant pour justifier l'engagement d'une vie.
Si quelqu'un a compris, j'aimerais qu'il éclaire ma lanterne.    

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3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 12:00

Le christianisme, d'abord mal reçu à Rome, considéré comme inintégrable (tiens, tiens ...), a tellement prospéré qu'il est devenu religion officielle de l'empire. 
Au Vème siècle, voilà que l'empire romain s'écroule. Que va devenir sa religion ?
On a longtemps imaginé le déferlement de hordes barbares pillant et massacrant ; ça ne s'est pas vraiment passé ainsi. La pression d'envahisseurs asiatiques sur la Germanie et le désir de meilleures conditions de vie ont poussé plusieurs vagues de peuples à franchir les limites de l'empire romain qui abritait déjà des éléments attirés par les Romains qui avaient besoin de main d'oeuvre . Des groupes isolés ont bien exercé quelques razzias, des maisons ont été brûlées, des récoltes pillées, comme dans toutes les périodes d'anarchie et de guerre, mais ce qui a marqué la fin de l'empire, c'est d'abord la pénétration dans la culture romaine de nouveaux modes de vie, des traditions venues d'ailleurs, souvent mèlées de vieilles croyances pré-romaines réactivées. On assiste à l'émergence d'une aristocratie nouvelle imposant ses codes, ses valeurs et ses croyances.
Ils ne sont généralement pas chrétiens et ils s'emparent de régions christianisées où le clergé est la seule autorité organisée. 
Même si on les considère comme des barbares, leurs chefs (tels Clovis) sont parfois des politiques doués, ils comprennent que s'entendre avec le clergé est nécessaire pour durer.  Ils se convertissent . Dans la foulée, le peuple adopte la religion du prince ; romain ou barbare, l'occident est chrétien.

  C'est le début d'un millénaire de ... conflits.
Entre les pouvoirs civils et religieux, c'est un mariage de raison ; ils sont unis par une solide communauté d'intèrêts mais chacun essaie d'abord de faire valoir ses projets. Le clergé n'a pas d'armée ; il met en place d'autres systèmes d'autorité dont les saints font partie.
Les siècles du grand chambardement, du règne des mérovingiens, sont paradoxalement le temps des saints. Aucune autre époque n'a laissé autant de prénoms au calendrier ou de noms de lieux en "Saint..." Qui étaient-ils ? Qu'ont-ils fait pour mériter d'être canonisés ? 
L'histoire de l'Eglise de ce temps -là est celle des privilégiés, les pauvres ne sont qu'une masse indifférenciée, leur seule fonction religieuse est de permettre aux puissants de gagner le paradis en exerçant la charité, ou plutôt, l'aumone. Les saints appartiennent donc au monde des riches et de leur entourage.

Quelques illustrations :
L'Eglise n'a pas oublié le rôle exercé par les femmes dans les premiers temps, elle va les remettre à contribution en s'appuyant sur les reines et les régentes. La plus célèbre, du moins en France, est Clothilde, femme de Clovis. Elle est devenue sainte pour avoir convaincu son royal époux d'embrasser la religion chrétienne et c'est la version que l'Eglise a propagée de l'événement. On peut avoir des doutes, Clovis était assez intelligent pour prendre sa décision sur des motifs exclusivement politiques sans avoir besoin de se rendre aux conseils de la reine, mais l'Eglise avait besoin d'un exemple à proposer aux futures épouses de dirigeants dans les siècles ultérieurs. En tous cas, c'est la version qui prévaudra, l'édition scolaire étant restée longtemps sous influence religieuse. On ne se privera pas de le souligner malicieusement, certains bons républicains laîcs ont refusé l'accès de la vie politique aux femmes en se fondant sur leur soumission aux influences cléricales ; leurs préventions venaient de loin et, sur ce point, ils avaient raison.

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18 septembre 2007 2 18 /09 /septembre /2007 22:34

A quoi sert la mémoire ?
A pas grand chose  et surtout pas à tirer les leçons des erreurs et des fautes du passé. A chaque commémoration de la seconde Guerre Mondiale, il se trouve des historiens pour vilipender les signataires de l'accord de Munich, en rappelant la célèbre sentence de Churchill : "Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur, vous aurez le déshonneur et la guerre". Ces mêmes prêcheurs, aujourd'hui, poussent des cris d'orfraie parce que Kouchner considère une bombe atomique iranienne comme un motif de guerre. Ils sont prêts à tous les accomodements en vertu du même pacifisme bêlant que leurs prédécesseurs qui ont fait semblant de croire en la possibilité de négocier avec Hitler. A Munich, les démocraties européennes ont essayé de sauver leur tranquillité ; ce faisant, elles ont laissé commettre la shoah. Si  les islamistes furieux, au pouvoir en Iran, construisent leur bombe atomique, sa première destination sera Israël, tout le monde le sait. Encore une fois, les victimes seront la démocratie, l'intelligence et le savoir.
Perspective insupportable. 
Laisser faire n'est pas construire la paix ; on ne peut se vanter d'être gentil si on ne se donne pas la force d'être méchant.

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14 septembre 2007 5 14 /09 /septembre /2007 07:57

La commission des lois de l'Assemblée Nationale vient d'accepter de présenter un projet légalisant l'usage des tests ADN pour lutter contre l'immigration clandestine. Résumons : l'immigrant bien accepté et même souhaité est un actif jeune, sans charges et formé. Celui-ci pourrait faire son trou n'importe où, on ne voit pas ce qui le pousserait à venir en France où il peut s'attendre à encaisser toutes sortes d'avanies ; donc le gros des candidats à l'entrée en France relèvent de ce qu'on a coutume d'appeler "le regroupement familial" qui est, pour adopter le vocabulaire des comptables, plus riche en charges qu'en produits. Nos brillants législateurs sont toujours à la recherche d'astuces permettant d'embêter les candidats pour les dissuader de faire venir leur famille et donc de s'installer dans la durée. 
Arguant de ce que le regroupement familial peut être un prétexte pour faire venir des gens qui ne sont pas réellement parents, Ils viennent de découvrir l'eau chaude, les tests ADN qui prouveraient une parenté mieux que l'état civil du pays d'origine soupçonné d'avance de falsification.
Hélas pour cette "brillante idée", les grincheux ont déjà leurs objections. 
La demande la plus fréquente de regroupement familial concerne l'épouse. Si l'on excepte quelques rares sociétés connaissant l'endogamie, la plupart des mariages ont été conclus entre individus qui ne sont pas parents, le test ADN ne dira rien sur la réalité de leurs liens familiaux. Plus probablement, est-il question d'empêcher l'immigré d'introduire frauduleusement des enfants qui ne sont pas les siens. Au lieu d'appeler la biologie au secours, il serait beaucoup plus satisfaisant pour tout le monde, et d'abord pour les enfants, d'enquêter sur les cas avérés, ce qui permettrait de sanctionner des formes  d'exploitation enfantine. A ce jour, la protection des victimes de ces trafics est bien insuffisante. 
On s'apprête à supprimer un bienfait sous le prétexte qu'il y a des abus. Au lieu de s'attaquer aux abus, comme d'habitude, on "jette le bébé avec l'eau du bain".
Surtout, ce serait une atteinte au respect de la vie privée, respect qui fait partie des droits fondamentaux reconnus par notre "belle patrie, mère des Droits de l'Homme". Les nationaux auraient donc des droits qui ne seraient pas reconnus aux autres. Insensé et inquiétant. 
Pour contourner par avance cette objection, il est prévu que les tests ne seront effectués que sur des volontaires. On ne précise pas ce qu'il adviendra de la demande de ceux qui auront refusé, mais on devine sans peine la réponse. De qui se moque t'on ?
Il serait temps d'arrêter de convoquer la science à des pratiques inhumaines. On a déjà connu et on ne veut pas revoir.

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7 septembre 2007 5 07 /09 /septembre /2007 10:47

Nous avons laissé les premiers chrétiens dans le refus de s'adapter à Rome et l'intention bien arrêtée d'en obtenir néanmoins la conversion. Comment se faire entendre dans une société qui vous est hostile ? 
Une stratégie qui fera des émules : trouver le point faible et s'infiltrer par une brêche, exploiter les fragilités romaines. C'est la guerre psychologique, on appelle les saints à la rescousse. 
La toute première génération de chrétiens n'a pas eu besoin de se trouver des héros, elle les cotoyait, c'étaient les compagnons et contemporains de Jésus. Les suivants devront se trouver des modèles, des figures emblématiques promises à la sainteté. Evidemment, en ces temps de relations exécrables avec Rome, le saint typique est le martyr qui meurt tout naturellement  pour sa foi, histoire de laisser le mauvais rôle aux Romains. Il remporte un tel succès que les prêtres se trouvent dans l'obligation de rappeler qu'il ne faut pas rechercher le martyre, seulement l'accepter lorsqu'il vous est imposé.
 Un modèle mérite qu'on s'y arrête : le grand nombre de saintes qualifiées de "vierge-et-martyre", à croire que les romains tenaient particulièrement à livrer les jeunes filles aux lions. Oublions Quo Vadis, le récit de leur existence édifiante nous parle d'une autre réalité, un conflit interne à la famille romaine, conflit dont les chrétiens ont su tirer parti. 
Petit retour sur la toute-puissance du pater familias. Il est bien connu, ne serait-ce que par la mauvaise réputation que les chrétiens lui feront et laisseront pour la postérité, que le Romain, chef de famille a droit de vie et de mort sur les siens, esclaves, femme et enfants. Dans la pratique, ce pouvoir n'est pas total, des usages établis au cours des ans le limitent. Principalement, c'est à la naissance des enfants que le père de famille prend une décision sans appel. Il ne laisse vivre que les enfants qu'il décide d'élever. Les héritages, évidemment, se font sans partage ;  il faut s'attendre à des guerres successorales entre enfants ( n'oublions pas que nous sommes dans la cité de Romulus et Remus). Prudent, le romain, surtout de la classe sénatoriale, a peu d'enfants. Les nouveaux-nés surnuméraires sont tout simplement éliminés ou, plus souvent, exposés, c'est à dire abandonnés ; dans un cas comme dans l'autre, ils n'existent pas. Le procédé, pour nous choquant, est très courant dans nombre de sociétés anciennes sans contraception efficace ; mais dans beaucoup d'autres lieux, l'abandon d'enfants et l'infanticide sont le fait des femmes, surtout des prostituées ; la particularité romaine est le pouvoir discrétionnaire du mâle dominant : rien ne peut commencer à exister sans son accord, c'est lui qui décide de donner la vie. 
On comprend mieux pourquoi les riches Romains adoptent beaucoup. Paradoxal ? Non. 
Ils font peu d'enfants dans un temps où la mortalité des jeunes est importante, il n'est donc pas rare qu'aucun fils n'atteigne l'âge adulte. L'homme vieillissant, ou qui ne se prévoit pas assez d'avenir pour faire un nouveau-né et attendre qu'il grandisse, décide d'adopter. Rien à voir avec les adoptants d'aujourd'hui à la recherche de nourrissons à élever dans la tendresse pour combler un manque affectif, le Romain se choisit un fils adulte. Si le sentiment n'est pas toujours absent, il n'est pas obligatoire ; il importe plus de transmettre que d'aimer ; surtout, il faut un continuateur pour célébrer les cultes familiaux qui ne doivent pas tomber dans l'oubli, en eux réside la seule forme d'immortalité à laquelle croit le Romain. Les déconvenues ne sont pas rares... ex : "Tu quoque fili" (Jules César)...
Les femmes sont les plus malheureuses, les mères dont le mariage forcé n'a été qu'un viol officialisé par le mariage, elles auraient pu se consoler en aimant leurs enfants et elles s'en trouvent privées sans qu'elles aient eu leur mot à dire.
Si peu de garçons survivent, la situation est pire pour les filles. A Rome, la naissance d'une fille est une catastrophe, elle ne sera d'aucun profit, et même, elle coûtera car il faudra lui constituer une dot si on veut la marier. En règle générale, le père ne garde que la première née dont le mariage pourra lui servir dans ses alliances politiques ou autres ; exceptionnellement, une deuxième peut être "mise de côté", on en fera une vestale, une sorte de roue de secours au cas où l'ainée viendrait à mourir. 
Voilà un tableau approximatif du monde où débarquent les judeo-chrétiens.
Leur coup de génie : ils vont s'intéresser aux réprouvés de Rome, donner de l'importance à ceux et celles qui n'en avaient pour personne.
D'abord, il faut approcher les femmes et les filles ; pas facile, elles n'ont pas la liberté d'aller et venir et de faire des rencontres. La solution ? Les esclaves. 
Des activités économiques aux travaux domestiques, dans cette métropole cosmopolite, tous les métiers sont exercés par des esclaves. Ils exécutent les tâches les plus dures, les plus dégradantes ( à Rome, aussi, il faut curer des égouts et débarasser le fumier des écuries), mais on les trouve aussi dans l'intimité des grandes familles, ils sont précepteurs, médecins, régisseurs. L'homme de confiance de chaque maison romaine est un esclave ; sans lui, rien ne fonctionne dans la vie quotidienne. Ce qui fait qu'on le voit partout, il a accès à tout et à tous. Les Romaines ne sont pas enfermées dans des harems, gardées par des eunuques, elles cotoient la main d'oeuvre servile des maisons et des échanges s'établissent.
Parmi les esclaves, on trouve des chrétiens. Ils ont de l'influence sur les maîtres à qui ils ont su inspirer confiance. Comme ils se conduisent chastement avec les femmes, les maris n'interdisent pas leur fréquentation. Alors, aux femmes, ils expliquent que Dieu exige le respect de la vie et qu'il interdit le sacrifice des enfants, des saints-innocents ; ils ajoutent que se marier sous la contrainte est une faute pour les deux époux et qu'il vaut mieux ne pas se marier et consacrer sa vie à faire le bien et adorer Dieu que d'accepter à contre-coeur une union forcée. Les conversions prennent un tour épidémique, l'influence du chrétien prosélyte fait tache d'huile. La fille que son père veut marier de force est rarement seule, elle se sait soutenue, sa décision devient irrévocable. Le père ne comprend pas : cette fille, il a permis qu'elle vive, en retour elle lui doit bien l'obéissance, et il devrait affronter un refus, donc la contestation de son autorité... C'est l'ordre social qui vacille. Il faut sévir et faire un exemple ... qui ne servira qu'à stimuler les vocations au martyre.
Voilà ce que sont la plupart des saintes "vierges et martyres" des débuts du christianisme.
Pour résumer, le christianisme qui s'égarera plus tard dans l'Inquisition et l'alliance du sabre et du goupillon fut, à l'origine, un mouvement de contestation, défenseur des droits humains avant la lettre, et les premiers saints se comportèrent en agents de la subversion.
La suite nous réserve d'autres observations amusantes.

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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 21:38

Dans le Monde du 25 août 2007, une analyse de Jean-Yves Nau ayant pour titre " Dieu, le peuple et les embryons". Que, diable, allait-il (Dieu) faire dans cette galère ? Il est à craindre que la réponse soit peu claire et, pire, que l'obscurité soit préméditée dans certains intérêts.
 Evidemment, le problème tourne autour de l'utilisation des embryons pour la recherche. De quoi parle-t'on ?
De l'usage excessif du DPI ? Certes, nous avons déjà évoqué le risque de sélection et d'eugénisme attaché à la généralisation d'une telle pratique. Faire un enfant parfait est un rève dangereux, sutout si la définition de la perfection appartient à un pouvoir arbitraire et non démocratique. Pour l'instant, pas de panique, la réalisation d'un DPI suppose une fécondation in-vitro, l'examen des embryons produits et la réimplantation des embryons choisis. Pour toutes sortes de raisons dont le plaisir de faire un enfant n'est pas la plus négligeable, la fécondation in- vitro est encore un pis-aller qui ne peut être généralisé. On peut s'attendre à beaucoup plus de danger dans le développement d'analyses sanguines poussées qui donneront les mêmes informations sans avoir à manipuler l'embryon. Donc l'embryon n'est pas réellement concerné  par ce type de recherche.
De l'utilisation des embryons pour l'intérêt de leur matériau cellulaire ? L'embryon soumis à de tels travaux n'est pas destiné à durer au-delà de l'expérience ; aucun tort à qui que ce soit, la recherche dispose d'un matériau destiné, de toute façon, à la poubelle : la masse des embryons surnuméraires produits lors des fécondations in-vitro,  non implantés et non réclamés par leurs géniteurs. Où est le problème ?
Le problème, c'est l'attitude des militants qui se disent pro-vie, manière d'accuser leurs opposants de vouloir la mort. Jamais ils ne parlent d'embryons, ils n'ont à la bouche que le mot "bébé", histoire de culpabiliser les femmes qui ne seraient pas obsédées par la passion de se reproduire. On croyait que ce genre de délire appartenait à nos vieux combats pour faire admettre le droit des femmes à l'IVG. Erreur, les religieux s'abritent derrière un écran d'aspect scientifique et médical pour tenter de réinstaller leur loi. On les a jetés par la porte, ils reviennent par la fenêtre.
La lutte est toujours à recommencer, la lutte pour le droit des femmes à choisir ce qu'on fait de leur corps. 

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19 août 2007 7 19 /08 /août /2007 22:56

Après la messe en latin ou en français, restons à l'église et parlons des saints. Ne levez pas les bras au ciel. Bien des croyants ne leur font qu'une confiance limitée, pourtant, leur  charme est certain. C'est qu'ils nous apprennent bien des choses sur leur temps et celui de leurs dévots. 

 D'abord, séquence-souvenir : une adolescence d'avant 1968 dans une famille catholique. Pas question d'échapper à la messe du dimanche. S'y opposer c'était braver les mesures de rétorsion que les parents n'auraient pas manqué d'exercer ; il restait à passer le temps sans se faire remarquer, en faisant feu de tout bois. A l'époque, on n'avait pas encore adopté l'usage des livrets de messe ressemblant à des cahiers de chants pour veillées scouts, les paroissiens se rendaient à la messe équipés de leur propre missel. Dans les plus beaux et gros modèles, sur papier-bible (cela va de soi !), dorés sur tranche, figuraient les particularités liturgiques et une rapide évocation du saint de chaque jour. Ce fut un premier contact avec la légende dorée. Un pis-aller débouchait sur une véritable découverte.

Les vies de saints ne sont pas que des contes de fées à connotation saint-sulpicienne, elles révèlent  beaucoup sur l'époque qui les a produites. Depuis toujours, l'Eglise a fait saints des personnages représentatifs de l'image qu'elle voulait donner d'elle-même. Les canonisations, marquées par leur époque, n'échappent pas aux mouvements de mode. Les saints du calendrier connaissent des vogues révélatrices. En puisant dans le stock disponible, les choix du moment marquent des retours en force qui répondent à des besoins.

A l'origine - l'expression "premiers chrétiens" est une invention tardive des historiens de la religion - il s'agissait d'une petite secte juive (judeo-chrétienne avant le mot), contemporaine de la prise de Jérusalem par Titus et de l'éclatement diasporique qui s'en suivit . Ce petit groupe assez minable (n'ayons pas peur des mots) allait prospérer jusqu'à devenir  la Chrétienté  très  importante, très influente, dans l'empire romain puis le monde entier. En attendant, ils débarquent à Rome et dans les grandes villes de l'empire  avec la volonté acharnée de propager leur foi.

Les Romains ont l'habitude de ces vagues d'immigrants en provenance de l'autre côté de la Méditerranée, fuyant la misère et l'oppression  (tiens, ça rappelle d'autres temps ...), on est la métropole de l'empire, tout de même !  A la différence de nos concitoyens, ils ne craignent pas que l'étranger vienne prendre leur travail. Le travail pour les Romains n'a rien de positif ; comme toutes les sociétés esclavagistes, ils ont le plus profond mépris de ceux qui assurent les nécessités quotidiennes. Un citoyen romain digne de ce nom ne fait rien ; au commencement, sous la République, il assurait la défense du pays et les conquètes qui permettaient de se procurer les indispensables esclaves  mais, sous l'empire, ils ont pris l'habitude de confier de plus en plus souvent cette fonction périlleuse à des barbares mercenaires.

Donc le Romain qui se respecte ne fait rien et n'est pas opposé à ce qu'on peine à sa place.

 Il n'est pas non plus un religieux fanatique ; polytheiste et habitué au défilé de toutes les religions de l'empire, il est, non pas tolérant - terme anachronique, - mais accueillant : un dieu de plus dans son pantheon, la belle affaire ! Seulement, il ne faut tout de même pas le prendre pour une poire, il exige un minimum de réciprocité. Et c'est là que ça se gâte... Il fallait bien que ça tourne mal pour améliorer le régime alimentaire des lions du Colisée et donner du boulot plus tard aux auteurs de peplums.

Pourquoi la crise avec cette religion-là, alors que tout allait bien avec les autres ? Les légionnaires avaient adopté Mithra, les amateurs de mysticisme exotique ne juraient que par les mystères de Cybèle ou Isis, et pas moyen d'intégrer le dieu des chrétiens. 

Le charme des religions du Livre, judaîsme, christianisme, plus tard islam, c'est qu'elles sont des monothéismes totalitaires : le croyant n'a qu'un seul Dieu, maître de toute sa vie. Au lieu de se contenter comme les autres divinités de l'observance d'un catalogue de rites et d'honneurs, il impose ses commandements jusqu'au tréfond des consciences. Honorer un autre dieu est la pire des fautes, parfaitement inimaginable. Aucune chance de compromis avec le citoyen romain polytheiste qui ne s'intéresse pas aux profondeurs de l'âme humaine, il laisse chacun croire ce qu'il veut, mais accorde la plus grande importance aux rites pratiqués en commun qui marquent l'unité du corps social, en premier lieu le culte impérial. L'individu-empereur peut être un fou ou un criminel, il est un homme tout ce qu'il y a de plus mortel, mais en son personnage public réside la vie et l'unité de la cité. En refusant d'y faire allégeance, le chrétien s'exclut de la cité.

Et l'aspect sectaire de ses pratiques n'arrange pas son cas. Il célébre un rite incompréhensible d'où les non initiés sont exclus. On y adore un seul dieu mais qui serait à lui seul trois personnes, un dieu qui était un homme, il y a peu, un agitateur illuminé qui fréquentait des milieux louches et qui est mort crucifié comme un esclave criminel. Rien dans cette religion ne peut attirer la bonne société.

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