Pendant une semaine, au bord de la mer Noire, Churchill, Staline et Roosevelt se concertent sur le sort futur de l'Allemagne et du Japon dont la défaite ne fait plus de doute.
Quand commence la conférence, l'Armée rouge de Staline a déjà atteint l'Allemagne orientale. Les Anglo-Saxons n'ont pas encore franchi le Rhin. D'où l'assurance dont fait preuve Staline face à ses alliés occidentaux. Assurance d'autant plus grande que Roosevelt est malade (il meurt trois mois plus tard) et Churchill physiquement usé.
Les trois chefs envisagent de démilitariser l'Allemagne et de la découper en trois zones d'occupation (Churchill obtient après coup qu'une zone soit accordée à la France). Ils se proposent aussi de réunir une conférence internationale pour remplacer la défunte Société des Nations (SDN). Ce sera l'ONU.
Churchill plaide pour qu'en plus des Trois Grands (États-Unis, Royaume-Uni, URSS), la France et la Chine disposent aussi d'un siège permanent à la tête de la future institution.
Bien entendu, il n'est pas question de contester à l'URSS les territoires qu'elle a déjà annexés ou s'apprête à le faire. Elle conserve les États baltes, la Moldavie, la Carélie, la Pologne orientale et même la Prusse orientale. En ce qui concerne les pays européens libérés de la tutelle nazie, les « Trois Grands » s'engagent à les laisser libres de choisir leur destin.
Mais Roosevelt qui va mourir avant la fi laisse abuser par la bonhomie de Staline. Il ne lui faut que quelques semaines pour constatin seer en Pologne et ailleurs le peu de crédit de ses promesses.