10 mai 2009
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15:04
Combien de fois l'avons nous déploré ? Les Français sont fâchés avec l'histoire
?
Hélas, l'occasion nous en est donnée trop souvent.
Et l'exemple vient d'en haut.
D'après les services de l'Elysée, le président de la République aurait célébré la journée du 8 mai pour commémorer l'Armistice de 1945.
On a beau chercher, pas de trace du moindre petit morceau d'armistice en 1945, juste la capitulation, à plates coutures et sans conditions, des restes d'un Reich qui devait durer mille ans mais a prématurément coulé dans un opprobre définitif.
Il s'est trouvé peu de monde pour relever l'erreur.
Hélas, l'occasion nous en est donnée trop souvent.
Et l'exemple vient d'en haut.
D'après les services de l'Elysée, le président de la République aurait célébré la journée du 8 mai pour commémorer l'Armistice de 1945.
On a beau chercher, pas de trace du moindre petit morceau d'armistice en 1945, juste la capitulation, à plates coutures et sans conditions, des restes d'un Reich qui devait durer mille ans mais a prématurément coulé dans un opprobre définitif.
Il s'est trouvé peu de monde pour relever l'erreur.
Ignorance générale ?
Hélas, c'est vrai.
Tout le monde parle de la deuxième guerre mondiale, elle est le cadre de nombreux films et romans, malgré tout, elle reste mal connue. Nous tenterons d'envisager une explication mais pour commencer, le plus urgent, il faut en finir avec la crasse ignorance d'une présidence en phase avec le ministère de l'éducation occupé à supprimer des postes et des heures d'enseignement de l'histoire.
Il est grand temps de réclamer des moyens pour l'histoire.
Il paraît que l'Europe indiffère le citoyen français. Il serait sans doute plus concerné s'il connaissait mieux l'histoire de son pays et de ses voisins. La création d'une entité européenne a établi la paix entre des états qui passaient le temps à s'entre-tuer. Une génération qui ne connaissait pas la guerre, c'était une une telle rareté qu'on en parlait durablement comme d'une époque exceptionnelle. Cette chance est la nôtre mais la conscience nous en échappe à cause des profiteurs de la mémoire.
Qui sont-ils ?
Ils sont nombreux, ce sont les héritiers auto-proclamés de la Résistance. Des gaullistes aux communistes, depuis 1945 ils comptent bien capitaliser le sacrifice des combattants de la France Libre pour ancrer leur pouvoir sur les nouvelles générations, quitte à prendre des libertés avec les événements.
A la Libération, il n'allait pas de soi que la France fût au nombre des vainqueurs. L'état français, c'était Vichy, le Maréchal Pétain qui, en 1940, avait signé un armistice (celui-là en était un) honteux avec le Reich hitlérien. Des citoyens se sont insurgés, ils étaient divers ("ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n'y croyaient pas"), ils ont formé la Résistance, ils ont été l'honneur de la France et lui ont rendu sa dignité. C'étaient des illégaux héroïques.
Mais sans les armées alliées, ils n'auraient jamais bouté l'ennemi hors de France.
Les vainqueurs de la guerre, c'était le trio de Yalta : Churchill, Roosevelt et Staline. Il a fallu que Charles De Gaulle fît preuve d'un grand talent de négociateur pour imposer la France au nombre des vainqueurs ; après tout, les résistances des autres pays occupés n'ont bénéficié d'aucun privilège, alors qu'elles avaient aussi laissé des morts sur le terrain et causé des pertes chez l'occupant.
Non seulement les partis issus de la résistance française n'ont manifesté aucune gratitude à l'égard des alliés qui leur avaient offert une place, mais ils n'ont jamais cessé de les dénigrer, y compris dans leur manière d'arracher la victoire.
On peut et on doit dire que Staline a été un tyran épouvantable, il n'est pas question de passer sous silence les massacres d'opposants, le goulag, l'antisémitisme. Mais vingt millions de morts sont oubliés un peu facilement, la guerre a été gagnée à l'Est, à partir de Stalingrad. Les débarquements à l'Ouest n'ont pu avoir lieu que grâce aux sacrifices de l'Est. Même si le personnage nous déplait, nous avons une dette ineffaçable envers Staline.
Les Anglais ? A voir de quelle manière De Gaulle les a traités, on se dit qu'à leur place, on ne l'aurait pas accueilli. Etrange conception des lois de l'hospitalité ... Nos anciens avaient coutume de dire "morceau avalé n'a plus de goût". Enfin, passons, ... les règles de la politique ne sont pas celles du savoir-vivre.
Enfin, les hommes politiques français ont fait preuve d'une injustice intolérable à l'égard de F.D.Roosevelt, le plus grand des présidents que l'Amérique se soit donné. A défaut de pouvoir l'égaler, on essaie de faire oublier son oeuvre. Cet homme a redressé l'économie américaine fauchée par la crise de 29 et il a gagné deux guerres mondiales, une sur l'Atlantique et l'autre sur le Pacifique. Il est mort avant la fin des opérations contre le Japon mais l'essentiel était fait ; on peut même lui accorder la circonstance atténuante de croire que s'il avait vécu, il n'aurait peut-être pas cru indispensable de jeter la bombe atomique sur Hiroshima. Quand on se rappelle que toute cette oeuvre a été accomplie au prix des dernières forces d'un malade condamné, on est saisi d'admiration. L'anti-américanisme où se complaisent tant de nos compatriotes est insupportable quand il s'attaque à un si grand héros. Nous lui devons tant !
Les controverses ne sont pas finies mais elles n'auront d'intérêt que si les débatteurs savent de quoi ils parlent.
Parmi toutes les revendications que nous préparons et que nous présenterons aux détenteurs du pouvoir, n'oublions pas des moyens pour l'histoire. C'est une affaire de salubrité publique.
Hélas, c'est vrai.
Tout le monde parle de la deuxième guerre mondiale, elle est le cadre de nombreux films et romans, malgré tout, elle reste mal connue. Nous tenterons d'envisager une explication mais pour commencer, le plus urgent, il faut en finir avec la crasse ignorance d'une présidence en phase avec le ministère de l'éducation occupé à supprimer des postes et des heures d'enseignement de l'histoire.
Il est grand temps de réclamer des moyens pour l'histoire.
Il paraît que l'Europe indiffère le citoyen français. Il serait sans doute plus concerné s'il connaissait mieux l'histoire de son pays et de ses voisins. La création d'une entité européenne a établi la paix entre des états qui passaient le temps à s'entre-tuer. Une génération qui ne connaissait pas la guerre, c'était une une telle rareté qu'on en parlait durablement comme d'une époque exceptionnelle. Cette chance est la nôtre mais la conscience nous en échappe à cause des profiteurs de la mémoire.
Qui sont-ils ?
Ils sont nombreux, ce sont les héritiers auto-proclamés de la Résistance. Des gaullistes aux communistes, depuis 1945 ils comptent bien capitaliser le sacrifice des combattants de la France Libre pour ancrer leur pouvoir sur les nouvelles générations, quitte à prendre des libertés avec les événements.
A la Libération, il n'allait pas de soi que la France fût au nombre des vainqueurs. L'état français, c'était Vichy, le Maréchal Pétain qui, en 1940, avait signé un armistice (celui-là en était un) honteux avec le Reich hitlérien. Des citoyens se sont insurgés, ils étaient divers ("ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n'y croyaient pas"), ils ont formé la Résistance, ils ont été l'honneur de la France et lui ont rendu sa dignité. C'étaient des illégaux héroïques.
Mais sans les armées alliées, ils n'auraient jamais bouté l'ennemi hors de France.
Les vainqueurs de la guerre, c'était le trio de Yalta : Churchill, Roosevelt et Staline. Il a fallu que Charles De Gaulle fît preuve d'un grand talent de négociateur pour imposer la France au nombre des vainqueurs ; après tout, les résistances des autres pays occupés n'ont bénéficié d'aucun privilège, alors qu'elles avaient aussi laissé des morts sur le terrain et causé des pertes chez l'occupant.
Non seulement les partis issus de la résistance française n'ont manifesté aucune gratitude à l'égard des alliés qui leur avaient offert une place, mais ils n'ont jamais cessé de les dénigrer, y compris dans leur manière d'arracher la victoire.
On peut et on doit dire que Staline a été un tyran épouvantable, il n'est pas question de passer sous silence les massacres d'opposants, le goulag, l'antisémitisme. Mais vingt millions de morts sont oubliés un peu facilement, la guerre a été gagnée à l'Est, à partir de Stalingrad. Les débarquements à l'Ouest n'ont pu avoir lieu que grâce aux sacrifices de l'Est. Même si le personnage nous déplait, nous avons une dette ineffaçable envers Staline.
Les Anglais ? A voir de quelle manière De Gaulle les a traités, on se dit qu'à leur place, on ne l'aurait pas accueilli. Etrange conception des lois de l'hospitalité ... Nos anciens avaient coutume de dire "morceau avalé n'a plus de goût". Enfin, passons, ... les règles de la politique ne sont pas celles du savoir-vivre.
Enfin, les hommes politiques français ont fait preuve d'une injustice intolérable à l'égard de F.D.Roosevelt, le plus grand des présidents que l'Amérique se soit donné. A défaut de pouvoir l'égaler, on essaie de faire oublier son oeuvre. Cet homme a redressé l'économie américaine fauchée par la crise de 29 et il a gagné deux guerres mondiales, une sur l'Atlantique et l'autre sur le Pacifique. Il est mort avant la fin des opérations contre le Japon mais l'essentiel était fait ; on peut même lui accorder la circonstance atténuante de croire que s'il avait vécu, il n'aurait peut-être pas cru indispensable de jeter la bombe atomique sur Hiroshima. Quand on se rappelle que toute cette oeuvre a été accomplie au prix des dernières forces d'un malade condamné, on est saisi d'admiration. L'anti-américanisme où se complaisent tant de nos compatriotes est insupportable quand il s'attaque à un si grand héros. Nous lui devons tant !
Les controverses ne sont pas finies mais elles n'auront d'intérêt que si les débatteurs savent de quoi ils parlent.
Parmi toutes les revendications que nous préparons et que nous présenterons aux détenteurs du pouvoir, n'oublions pas des moyens pour l'histoire. C'est une affaire de salubrité publique.