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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 17:12

  Inutile de chercher confirmation auprès de vos dictionnaires et encyclopédies, je ne suis pas tombée sur un gisement de roche noire volcanique et coupante. J'ai éprouvé de l'intérêt pour elle autrefois, dans un coup de passion pour les temps néolithiques, mais, adieu les vieilles pierres, l'obsidienne que je viens de découvrir est un groupe vocal et instrumental.

   Peut-être souriez-vous ? Ma découverte, vous l'avez faite depuis longtemps. Vous êtes des veinards et je suis heureuse de vous rejoindre au nombre des initiés.

    Si vous n'avez pas eu cette chance, histoire de vous allécher, il faut que je vous raconte.

   Dans notre joli Théâtre des trois chênes, c'est la saison du festival Le Quesnoy en Chanteur(s). Chaque année, il nous réserve, peu ou prou, quelques bonnes surprises ...qui se laissaient attendre, ce printemps. Les artistes n'avaient pas, jusqu'ici, démérité, mais nous étions plutôt dans une ambiance de vieux amis avec des chanteurs habitués depuis longtemps, nous attendions une trouvaille... qui survint ce mardi 26 mars ; ce fut Obsidienne.

   Un répertoire courant sur des siècles d'histoire, de Charlemagne à nos jours, chanté avec talent, une perfection vocale appuyée par des instruments anciens, sans négliger l'humour. Emmanuel Bonnardot, le chef de la troupe, est un ancien des Arts Florissants, ce qui n'est sans doute pas indifférent à la qualité de leur prestation.

Bref, en cette soirée froide d'un faux printemps, régnaient la chaleur et l'allégresse.

Si vous apprenez qu'ils sont de passage dans votre coin, sans hésiter, sautez sur l'occasion, vous ne le regretterez pas.

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 16:35

 

    Peu importe votre religion ou votre absence de religion,

Image : Carte Pessa'h

    

 

La fête de la libération d'un peuple est notre fête à tous !

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 20:23

     L'événement du jour, folklorique et apostolique, aurait dû faire oublier la fête des Mathilde. Aurait pu ... mais il ne sera pas dit que les titulaires de ce royal prénom se laissent piétiner par un pape, l'histoire ne l'a jamais vu.

 BONNE FÊTE AUX MATHILDE.

 

  La ville normande de Bayeux expose une longue broderie improprement appelée "Tapisserie de Bayeux". Sur un long déroulé de chanvre fin, une broderie au petit point raconte la conquête de l'Angleterre par Guillaume, duc de Normandie. Ce travail minutieux, attribué à la duchesse Mathilde, est comme le précurseur de la bande dessinée pédagogique.

Ne voyons pas en Mathilde une espèce de Pénélope féodale, tirant l'aiguille en faisant lanterner les prétendants. Pendant que son conquérant de mari guerroyait en Angleterre, elle n'avait pas de loisir à consacrer aux travaux de broderie, elle tenait la Normandie. Trop de vassaux et de voisins comptaient sur l'absence du seigneur pour mettre la main sur ses domaines ou le spolier de leurs revenus. Il fallait veiller au grain.

Guillaume, en lui laissant le duché, lui avait aussi confié le droit de haute et basse justice. Il fallait que Mathilde fût partout en même temps. Pas de temps pour des ouvrages de dames avant le retour du seigneur.

   L'expédition terminée, au grand soulagement de Mathilde, le duc est rentré. Il a laissé en Angleterre une administration normande qui donnera de meilleures habitudes aux Saxons indisciplinés. Pour la surveiller et faire valoir ses droits de seigneur sur l'état anglo-normand, il va faire d'incessants voyages de part et d'autre de la Manche. Quand il est en Normandie, à n'en plus finir, lui et ses hommes racontent leurs exploits.

Ils parlent, décrivent, et Mathilde retient. Au fur et à mesure, nait son projet d'histoire en broderie.

C'est un beau projet, trop beau, trop long à exécuter, même pour une Mathilde. Qu'à cela ne tienne, des abbayes de femmes, se font une vraie spécialité de la broderie, ce sont elles que la duchesse va charger d'exécuter le travail sur ses indications. Mathilde a été maîtresse d'ouvrage et non ouvrière.

Une bonne occasion, 8 jours après la Journée du Droit des Femmes, de rappeler que le "Moyen-Âge" ne fut pas uniquement la période noire complaisamment décrite par romans et cinéma. L'histoire de Mathilde nous montre qu'à cette époque aussi, des femmes énergiques et compétentes ont ouvert la voie.

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 10:38

Bon, on vous l'a déjà servie, celle-la...Difficile d'y échapper.

Alors bonne fête à vous, les Rodrigue. Ne laissez pas les vieux, père et beau-père, vous pourrir la vie.

Soyez heureux avec votre Chimène.

 

Pierre Corneille a choisi le Cid campeador, une espèce de Charles Martel ibérique, pour en faire un héros romantique avant l'heure. Plongé dans Corneille, on se croit chez Victor Hugo. En précurseur du drame, il a brisé les murs de la tragédie , rejoint Shakespeare et Hugo pour mettre de la chair où les âmes restaient figées.

Un jour, Rodrigue a pris les traits de Gérard Philipe, ce fut sa chance, un coup de génie. Pas si démodé le vieux Pierrot...

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 15:27

... n'ont rien de commun, sauf le 12 mars, jour de leur fête.

   Si vous portez le prénom de Justine, sachez que votre sainte patronne avait opté pour un plan de carrière fort répandu au IIème siècle, elle fut vierge et martyre. Son amour pour le Christ fit que des païens la transpercèrent à coups d'épée. Espérons que vos amours moins divines et plus charnelles, si elles vous pénètrent, ne le fassent pas à coups d'épée.

   Aurélien, plusieurs saints ont porté votre prénom qui fut aussi celui d'un empereur romain du IIIème siècle, une des dernières pointures impériales avant la décadence.

    La journée des droits des femmes est passée, nous ne gâcherons pas la fête en rappelant qu'un des hauts faits d'Aurélien fut de soumettre la révolte de Zénobie, la reine de Palmyre. Ils étaient tous deux riches et beaux, leur histoire aurait pu finir en roman Harlequin mais ils ont préféré se faire la guerre. Zénobie lui donna bien du fil à retordre mais, en fin de compte, ce fut Aurélien qui l'emporta.

Il faut dire qu'il était coriace. Ses généraux cherchant à s'en débarrasser pour prendre sa place, forme de succession ordinaire dans l'empire romain, durent se liguer pour l'assassiner, aucun ne se sentait de taille à l'affronter seul.

   Alors, Justine et Aurélien, Peace and love.

Bonne fête !

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 15:14

      Le 6 mars, c'est la fête des Colette.

Si vous en connaissez, espérons pour elles qu'elles ne ressemblent pas à leur sainte éponyme.

Sainte Colette était ce que le vulgum pecus appelle une "enfant de vieux" ; quand elle est née, sa mère avait soixante ans. Au XIVème siècle, on peut et doit parler de miracle.

Prenant très au sérieux son rapport au merveilleux, elle devint une sainte thaumaturge.

   ... Jusque là, très bien, elle guérissait les malades.

   Qui lui en tiendra rigueur ?

Possédée d'une ardeur farouche et jusqu'au-boutiste, elle vécut d'abord trois ans emmurée, c'est à dire enfermée dans un étroit réduit sans ouverture autre qu'une lucarne pour lui passer de la nourriture (je vous laisse imaginer l'odeur ...!), puis, désireuse de communiquer son goût de la mortification, elle fonda un ordre féminin dont la règle disait :

  • Ne sont admises au couvent que les sœurs capables de soutenir l'austérité de la règle (les infirmes et malades ne peuvent donc y entrer).
  • On peut entrer au couvent à 12 ans mais on ne peut prononcer les vœux avant 18 ans. Le noviciat dure jusque l'âge de 30 ans.
  • Les sœurs vivent en clôture perpétuelle.
  • Les sœurs vivent continuellement dans le silence. Elles ont accès au parloir avec l'autorisation de l'abbesse à certaines périodes de l'année.
  • Les sœurs portent le voile qui doit couvrir une partie du visage qui ne peut être vu en entier.
  • Les sœurs ne dorment jamais sans leur habit extérieur.
  • Les sœurs ne portent pas de bas, ni chaussures, les pieds sont nus.
  • Les sœurs ne peuvent posséder ni biens meubles, ni terres, ni immeubles, ni somme d'argent.
  • Les sœurs font abstinence perpétuelle de viande même à Noël.
  • Les sœurs jeûnent perpétuellement sauf le dimanche et à Noël.
  • Les sœurs doivent assister obligatoirement et avec exactitude à l'office divin.
  • Les sœurs doivent communier tous les dimanches.
  • Les sœurs ne peuvent avoir d'autre confesseur que celui du couvent.
  • Les sœurs n'auront aucune distraction.
  • Le courrier envoyé ou reçu est lu par l'abbesse.

 

 

    Si le cœur vous en dit ...

 

Par chance, les Colette de ma connaissance sont plutôt de bonnes vivantes.

A elles, bonne fête et joyeuses réjouissances.

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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 09:06

A l'instar des vieux cons dont je commence à faire partie, "Je vous l'avais bien dit !"

Le 22 février 2009, à l'occasion du Salon de l'Agriculture, j'évoquais les problèmes qui sont devenus les scandales actuels du monde de la viande.

...   Les familles défilent dans "la plus grande ferme de France" pour montrer les animaux aux enfants. Et le spectacle vaut le coup d'œil. Je défie les plus blasés d'affirmer qu'ils n'ont jamais été impressionnés ou attendris par le spectacle. On sort de là dans une bienveillance extrême vis à vis de l'agriculture.
        C'est très beau... une réussite pour la com. des syndicats agricoles.
        Au salon, personne ne casse la baraque ; aucun rabat-joie n'explique aux foules ébahies que ce qu'elles voient n'est pas la vérité. C'est à peu près aussi réaliste que les petits moutons enrubannés de Marie-Antoinette.
         Les champions sont des investissements pour les herd books. Chaque animal remarquable et primé fait monter le prix de ses paillettes. Une précision utile : malgré l'ambiance de spectacle, les dites "paillettes" ne sont pas celles des podiums (appelées rings au salon), mais celles des spermatozoïdes stockés dans l'azote liquide en vue de l'amélioration de la race. Cela manque de poésie, certes ... mais les progrès spectaculaires du standard des bêtes d'élevage reposent avant tout sur la sélection des mâles et l'insémination artificielle. La génisse qui sera mère du futur champion n'aura jamais eu l'occasion de voir à quoi ressemble le père de son enfant.
Encore moins poétique et plus caché, le super-champion a donné ses gènes depuis longtemps. On attend la consécration du jury pour faire monter les prix, mettre en vente les fameuses paillettes et remporter le jack-pot. L'animal consacré a donné ce qu'il avait. Avec le temps, il va coûter sans augmenter sa valeur, surtout dans les races bouchères où l'âge abîme la viande. Le public l'ignore mais le monceau de muscle devant lequel il s'extasie vit ses derniers jours, le temps de trouver un acheteur au meilleur prix pour la carcasse.
Âmes sensibles, rassurez-vous, si vous avez eu l'occasion de flatter
timidement l'encolure ou le flanc du champion, il y a peu de chances que vous le retrouviez dans votre assiette à moins de faire partie des plus riches. Ces morceaux d'exception circulent dans un club étroit de boucheries haut-de-gamme et de chefs étoilés.
        Les animaux consommés par tout-un-chacun ne sont pas montrés, ils heurteraient pour de bon les sensibilités. Du veau de batterie à la laitière réformée après épuisement, à voir ce qu'il mange, plus d'un spectateur deviendrait végétarien.
Le Salon de l'Agriculture, c'est beau mais ce n'est qu'une entreprise de communication. on donne tout à voir sauf la réalité qui fait mal...

   Je l'avais bien dit mais je n'avais pas été assez sévère. Les industriels de la viande se sont surpassés. Non contents de remplacer un bon bœuf par une mauvaise vache, ils échangent les espèces.

Les Anglais sont horrifiés à l'idée qu'ils aient consommé du cheval à leur insu. Leur indignation est sentimentale, faire manger du cheval à un anglais, c'est comme servir du chat ou du chien à un membre de la SPA, mais il n'y a pas plus de risque sanitaire qu'avec du bœuf. Le plus gênant est le système dévoilé à cette occasion : il est facile de vendre sans trop de risques une viande à la place d'une autre, facile dans des préparations cuisinées où les éléments sont pratiquement impossibles à identifier.

Evidemment, il faut sévir contre les faussaires ...à condition de les attraper. En attendant, le plus sûr est de faire soi-même la cuisine. C'est plus fatigant mais on risque beaucoup moins d'être trompé avec un morceau de viande qu'avec le hachis camouflé dans un plat cuisiné.

A nos casseroles !

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 17:18

        Courage ou masochisme, il semble que notre ministre de l'Education Nationale cherche vraiment des armes pour se faire battre. Après avoir imposé aux instituteurs (pardon "professeurs des écoles") de travailler le mercredi matin, il en repasse une couche en  proposant de raccourcir les sacro-saintes grandes vacances. Elles se limiteraient à six semaines, comme chez nos voisins. Vociférations et hurlements en vue

    Les enseignants, les parents, les professionnels du tourisme, auront tous une bonne raison d'être mécontents. Quelques uns se poseront clairement en victimes mais une majorité d'hypocrites s'abriteront derrière l'intérêt des élèves, intérêt dont ils se moquent éperdument... comme d'habitude.

     Depuis que l'école républicaine existe, les dates des vacances scolaires ont toujours été fixées par des adultes dans l'intérêt des adultes.

En bon politique, Jules Ferry avait compris qu'il aurait du mal à rendre obligatoire l'école publique s'il ne faisait pas quelques concessions aux familles. A la fin du XIXème siècle, les agriculteurs étaient encore la majorité de la population, la mécanisation n'était qu'à ses débuts, la terre demandait beaucoup de bras, surtout pour les gros travaux. De la fin juin, période des foins, à la fin septembre, saison des vendanges, en passant par la moisson et autres récoltes d'été, tout le monde était mobilisé. Il était hors de question que les enfants traînassent à l'école alors que leurs parents avaient un besoin crucial de leur aide. Depuis lors, les petits Français bénéficient encore de deux mois de vacances d'été ; c'est plus long que chez nos voisins. Il est extrêmement difficile de revenir sur un avantage acquis donc il perdure, alors que la population agricole est aujourd'hui minoritaire, que les récoltes sont mécanisées et qu'on n'ose plus faire travailler les enfants.

       Les médias, affectés de sondagite aigüe, interrogent régulièrement les uns et les autres : "Que pensez-vous de la durée des vacances d'été ?" La question est posée aux enseignants, aux parents, aux élus locaux, aux professionnels du tourisme, à tout le monde sauf ...aux principaux intéressés : les élèves. Faute d'enquête fiable, nous pouvons extrapoler à partir des réactions de notre entourage.

Sans surprise, le tableau est varié.

       Etudiants et lycéens veulent des vacances assez longues pour y caser des "jobs d'été", préoccupation étrangère aux élèves des petites classes primaires. Pour eux, deux mois sont une éternité ; ils oublient quelques acquis (qui reviendront) mais, plus gênant, ils perdent leur rythme. Chaque rentrée est comme une première rentrée, avec ou sans cahiers de vacances qui ne sont une affaire que pour leurs éditeurs.

Il ne serait donc pas ridicule d'envisager des vacances scolaires différentes suivant l'âge des élèves et le type de formation.

     Les réformes de l'éducation peuvent continuer à se succéder au rythme des changements de ministre,  elles seront sans effet tant que priorité ne sera pas donnée à l'intérêt de l'enfant. Tout le monde en affirme la nécessité mais tout prouve que c'est un vœux pieux sans le début d'un commencement de mise en pratique.

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 08:00

   Amour est césarisé en attendant les oscars.

C'était la moindre des choses d'honorer l'immense talent d'Emmanuelle Riva qui nous avait longtemps manqué.

 A l'issue de son visionnement, j'avais émis cette opinion que j'extrais des profondeurs où elle s'ennuyait.

 

Avez-vous vu la Palme d'Or de Michaël Haneke : Amour ?

 Le film est bien réalisé, remarquablement interprèté par une Emmanuelle Riva et un Jean-Louis Trintignant qui connaissent leur boulot depuis longtemps, mais (il y a toujours un mais) c'est un spectacle éprouvant.

  Nous vivrons de plus en plus longtemps donc nous connaîtrons "pour de vrai" de plus en plus de ces couples âgés confrontés à la maladie, le handicap, la perte de l'autonomie et la douleur. En regardant Amour, nous y pensons forcément.

   Histoire que nous ne nous perdions pas dans les préoccupations économiques, les vieux d'Haneke, comme ceux de la chanson de Brel, ne sont pas dans le besoin. Sans être richissimes, ils ont de quoi assurer leur quotidien, ils échappent à la confrontation épuisante avec les services sociaux, le temps qu'il faut accepter de perdre pour obtenir son dû. Professeurs et artistes, ils habitent Paris, un appartement haussmanien. Leur intérieur est assez démodé pour marquer leur âge, démodé mais encore bourgeoisement confortable. Haneke évite de brouiller les cartes, il nous enferme dans le huis clos de la dépendance.

    Acteurs et réalisateur maîtrisent leur jeu, un savoir-faire dramatique qui enferme le spectateur, lui présente les événements comme inéluctables. Les vieux amoureux subissent la maladie et ses ravages dans la solitude. Personne ne leur vient en aide mais ils ne font rien pour le briser. Cet isolement, ils l'ont organisé au nom de leur Amour sacré.

L'état de plus en plus dégradé de l'épouse qui a perdu toute autonomie nécessiterait qu'elle soit prise en charge par des soignants compétents dans un cadre médicalisé mais, au nom de ce fameux Amour, son mari refuse de la confier à une institution et la prend en charge seul. Lui-même est âgé, fatigué, il risque de flancher avant sa femme ; quand leur fille lui suggère de chercher de l'aide, une solution qui le soulage, il s'emporte. Pour clore le débat, il prétend avoir recours aux services d'infirmières ... qu'en réalité, il congédie pour que personne ne  s'entremette dans le huis clos du couple. Au bout de cette fuite en avant, c'est la fin qu'on sentait venir depuis le commencement : il se suicide au gaz après l'avoir étouffée. Jusque dans la mort, ils sont liés par un Amour devenu leur geôlier.

   Le spectateur garde l'oeil sec, la descente aux enfers gène plus qu'elle n'émeut. La complaisance dans le malheur est trop évidente.

    On revient à ce décor démodé qui nous ramène trente ans en arrière, Haneke nous montre que ses personnages eux-mêmes sont dépassés. Ils réagissent comme autrefois, quand il fallait se débrouiller avec les moyens du bord pour affronter l'agonie. Les militants du Droit de Mourir dans la Dignité, craignant sans doute que la nuance n'affaiblisse leur propos, nous laissent entendre que rien n'a changé. Et pourtant, il existe dans la loi d'aujourd'hui une ressource qui change tout, c'est la sédation. Les mourants ne doivent plus être abandonnés à leur souffrance. Quand la mort a gagné la partie, on la laisse venir mais on ne laisse pas la souffrance envahir le mourant.

    Quel sens donner à Mourir dans la Dignité ? Le débat est ouvert et les interprétations multiples mais Mourir dans l'Humanité, ça on peut faire et c'est un grand progrès.

 

25 février 2013.

Mauvaise pioche, Amour a reçu l'Oscar du meilleur film étranger mais Emmanuelle Riva n'a pas été récompensée, dommage. Elle était pourtant le meilleur de ce film éprouvant.

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 17:38

      Ils ne sont pas nombreux, leur prénom n'est plus à la mode qui est changeante, par définition.

    Leur patron, avant de faire des miracles, a d'abord été, lui-même, un miraculé.

Jésus l'a rappelé d'entre les morts. Pour que le public soit bien sûr qu'il ne se réveillait pas simplement d'un sommeil un peu profond (on n'est jamais trop méfiant), l'évangile nous précise que Lazare puait déjà quand il a ressuscité.

     Décidément, les saints et les odeurs, c'est toute une histoire.

Il est souvent question de personnages morts en odeur de sainteté ; on évoque le parfum de leurs vertus.

Quand on se rappelle que l'ascétisme chez les grands mystiques allait parfois jusqu'à se priver de bains et refuser toute forme d'hygiène, l'odeur de sainteté devait être corsée. Ils n'avaient pas besoin de la mort pour être faisandés.

Heureux Saint Lazare qui fait oublier ses remugles en évoquant des trains de plaisir. Il a donné son nom à une gare, la première dans l'histoire des vacances, celle qui ouvre Paris aux plages de Normandie.

Plutôt les planches de Deauville que celles d'un cercueil !   

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