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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 23:10

 

   Le père de l'arrière grand-père a quitté la campagne qui n'avait plus besoin de ses bras. Dans la grande ville, il ne lui a pas fallu longtemps pour trouver du travail ; les usines et les chantiers recherchaient les forces du paysan dur à la tâche.

En ce temps-là, pour se déplacer, on ne pouvait guère compter que sur ses pieds, pas question de se loger loin du travail. Justement, les bons bourgeois de la ville avaient des étages à louer. Il n'était alors pas question de parquer les pauvres et les riches, chacun dans son ghetto. On rangeait les populations dans les mêmes immeubles, par couches, suivant la fortune. Les pauvres affrontaient les escaliers, leur grenier minuscule était glacial en hiver et torride en été, mais l'ancien paysan se disait qu'il n'avait pas perdu au change. L'eau, le gaz et le tout-à-l'égout sont un confort si banal aujourd'hui qu'on a tendance à oublier quel progrès ils ont représenté.

L'arrière grand-père naquit dans cette mansarde mais ne la connut pas longtemps, Roux et Combaluzier étaient passés par là, rendant les étages accessibles et même agréables. La propriété foncière dans les beaux quartiers devenait une affaire en or. Moyennant quelques travaux facilement amortis, on allait pouvoir empiler du beau monde, une vraie rente !

Et les locataires modestes des étages ?

Ils n'ont qu'à partir, en périphérie, autour des marchés ou des gares, dans les quartiers enfumés ou bruyants qui n'attirent pas les riches. ... Provisoirement...car la ville s'étend, s'embourgeoise et refoule ses pauvres de plus en plus loin.

Par chance (mais peut-on parler de hasard ?), les pauvres ont découvert le métro, les chemin de fer, et autres transports en commun pour s'établir de plus en plus loin du centre. La périphérie urbanisée ne suffit plus, des hectares de bonne terre agricole sont tués par le béton et le goudron. Le style pavillonnaire des anciennes banlieues n'était pas réjouissant mais les aménageurs vont trouver pire, les grands ensembles, symboles de l'horreur urbanistique.

Le père a donc goûté de la ville nouvelle, il a vite cherché à fuir ce concentré de problèmes sociaux. N'y tenant plus, il a pris le parti d'aller encore plus loin. Il habite dans une cité-dortoir une maison dont le prix lui laisse juste de quoi financer l'indispensable bagnole et ses temps de transport.

   Enfin, voici le fils, celui qui a réussi dans les études et trouvé du travail.

Il suit la mode, oublie que le litre de carburant comparé à la valeur du SMIC est moins cher qu'en 1973, n'arrête pas de râler sur le coût de la voiture mais ne fait rien pour s'en passer. Dégoûté de la banlieue proche ou lointaine, il va encore plus loin, comme s'il retrouvait ses origines, achète une maison ou un terrain à bâtir (encore de la terre agricole qui ne nourrira personne) dans un village ou en pleine forêt et devient un néo-rural. 

   Est-il heureux dans son "sam'suffit" à la campagne ? Il y passe si peu de temps qu'on est en droit d'avoir des doutes. Après tout, c'est son affaire mais il pose des problèmes à d'autres, les ruraux qui n'avaient rien demandé.

Histoire d'en rire, tout le monde a entendu parler de ces nouveaux-venus qui protestent contre le chant du coq ou le bruit des machines agricoles, le dimanche. Désolé, madame, les vaches mangent tous les jours et quand l'orage menace, il faut moissonner même la nuit.

Nous en rions mais il y a moins drôle.

    Ils habitent de toutes petites communes ; la surface y est bon marché et, cerise sur le gâteau, les impôts très bas... parce que les services publics y sont réduits. Normal, on ne paie pas des prestations qu'on ne reçoit pas. Mais les néo-ruraux cherchent, selon le vieil adage, le beurre avec l'argent du beurre.

Dans la ville qu'ils ont quittée, ils utilisaient des équipements publics (équipements sportifs, culturels, crèches, écoles et transports scolaires). Ils ne tiennent pas du tout à y renoncer mais l'idée de les payer leur est très désagréable, ils sont venus là justement par économie.

Construire une piscine, une crèche ou un théâtre dans leur village de 300 habitants, ce n'est pas envisagable, mais, justement, tous ces équipements, on les trouve au chef-lieu de canton qui leur offre bien volontiers...contre participation. Voilà qui ne fait pas du tout leur affaire.

Comme ils ne sont pas démunis de ressources politico-juridiques, ils ont trouvé La Solution : la Communauté de Communes.

Ces communautés ont été prévues pour établir une solidarité entre une ville-centre et ce que les agents immobiliers appellent ses retombées (comprendre : les habitants des alentours usagers de ses commerces et services.) Le regroupement doit permettre, au minimum, des économies d'échelle : regrouper les dépenses pour diminuer les prix. Il n'a été prévu nulle-part que le centre doive fournir gratis des services à la périphérie.

Dans les petites communes, les volontaires ne se bousculent pas pour prendre des responsabilités. Les radins n'ont pas trop de mal à se faire élire au conseil municipal et désigner comme représentants à la communauté. Certes, la ville-centre a plus d'habitants, donc plus de délégués que les petits villages mais, précisément, ces petits villages sont nombreux ; au total, les petites communes sont majoritaires en représentants.

Il leur reste à marteler leur grand principe : on ne dépense pas pour ne pas payer d'impôts.

Traduire : nous allons utiliser sans débourser les équipements qui existent déjà à la ville-centre mais nous n'en financerons pas d'autre.

L'absence de projet commun se retournera contre l'avenir de tous mais, "après moi le déluge", malgré leur 4X4 rutilant, ces néo-radins sont plus arriérés que les paysans d'autrefois.

Eux, au moins, ont créé la coopération rurale, ils avaient le sens du collectif.

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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 23:49

   Voici quarante ans, autant dire la préhistoire , il arrivait que des jeunes femmes affligées d'une acné résistante aient besoin d'une contraception. Elles se voyaient prescrire la pilule et, cerise sur le gâteau, l'état de leur peau s'arrangeait à leur grande satisfaction. Il paraît qu'aujourd'hui, la situation est inversée : diane, une pilule contre l'acné est prescrite comme contraceptif. Autres temps autres moeurs ...

Les effets secondaires en ont été fort dommageables pour la santé de quelques patientes qui ont déposé plainte, une enquête est diligentée, on découvre que l'extension de prescription s'est produite sans AMM (Autorisation de Mise sur le Marché). Une foule de gynécologues s'étaient assis sur la réglementation en vigueur.

    Aussitôt, les préposés aux chroniques-santé des médias s'indignent : "C'est intolérable !" et, dans la foulée, tombe un amalgame : "il faut sévir contre les prescriptions hors AMM". Les braves gens soulagés ne cherchent pas plus loin et approuvent en masse.

    Trop simple, voyons de plus près. Pour quelles raisons un médicament est-il prescrit hors AMM ?

Pour complaire aux conspirationnistes convaincus des intentions criminelles des labos, de leurs visiteurs et de médecins vénaux, reconnaissons, pour ne plus y revenir, que des prescripteurs ont été un peu trop facilement convaincus des mérites de certains produits, se sont montrés d'une négligence coupable et les ont imprudemment ordonnés. A moins d'être sourds et aveugles, nous avons tous en mémoire le cas du médiator, un anti-diabétique prescrit comme coupe-faim. Ces cas affligeants éliminés, il est improbable que tant de professionnels se soucient aussi peu de la santé de leurs patients, ils ont bien d'autres raisons de prescrire hors AMM.

Pour qu'un médicament obtienne la fameuse AMM, pour une maladie et une catégorie de patients, il doit passer victorieusement plusieurs phases de tests extrêmement coûteux. Quand il a remporté le fameux sésame pour une affection, son efficacité n'est reconnue que pour celle-là, aucune autre. S'il a traversé les embûches des tests sur des adultes, il faut refaire les mêmes sur des enfants pour qu'il puisse leur être prescrit.

Les labos sont des entreprises avec leurs préoccupations financières. Pour eux, les différentes phases d'essai sont d'abord un investissement, elles doivent générer un bénéfice. La vente du médicament doit rapporter plus que son élaboration n'a coûté. Difficilement envisageable si le nombre de patients concernés est insuffisant.

Heureusement, certaines maladies affectent peu les enfants. Pour traiter quelques malchanceux, les soignants doivent utiliser des médicaments pour adultes en les fractionnant, broyant, dissolvant, le tout hors AMM, en sachant que diminuer un dosage pour adulte ne fait pas un traitement pour enfant, ce serait trop simple. Peut-on leur reprocher ? Le défaut de soin serait encore bien plus grave.

Avec une régularité de métronome, une fois par an, revient la grande cérémonie religieuse du téléthon qui collecte des fonds pour la recherche sur les Maladies Rares. Inutile de préciser que certaines pathologies y échappent, elles ne sont probablement pas assez spectaculaires ou attendrissantes, en un mot assez glamour, pour que les médias s'y intéressent. Comment soigner ces malades oubliés ?

Les veinards ont la chance de rencontrer des praticiens-chercheurs créatifs qui refusent de les abandonner à leur sort et leur proposent des médicaments hors AMM, des molécules utilisées pour le traitement d'autres maladies mais capables de donner des résultats dans leur cas. Ce ne sont pas des apprentis-sorciers mais des savants, ils ont de solides arguments et même des succès remarquables. Leurs patients leur vouent une indéfectible reconnaissance mais ils ont parfois des sueurs froides à l'idée qu'il pourraient être privés de leur traitement par le respect bureaucratique et abusif d'une réglementation. La santé et la vie de certains malades sont à ce prix. Ils ne veulent ni mourir ni se dégrader.

Au lieu de généraliser sous prétexte de mettre fin à certains abus, avant d'interdire toutes les prescriptions hors AMM, il serait judicieux d'exiger la preuve de leur nocivité.

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 14:55

Félix Leclercq chantait une merveilleuse chanson "le p'tit bonheur"

 

...Mon bonheur est parti
Sans me donner la main
J'eus beau le supplier, le cajoler, lui faire des scènes,
Lui montrer le grand trou qu'il me faisait au fond du coeur,
Il s'en allait toujours, la tête haute, sans joie, sans haine,
Comme s'il ne pouvait plus voir le soleil dans ma demeure...

 

  Il fallait s'y attendre, Joliminou a fait le coup du p'tit bonheur. Après un mois sans quitter la maison, il est sorti, mine de rien, et n'est pas revenu.

Peut-être rentré chez lui ?... Après tout, il n'était pas à nous ce chat.

Nous commencions à le croire adopté, un amour de chat, si câlin, affectueux, tout en ronrons...

Mais un chat voyageur, c'est l'amour de tous et il n'appartient à personne.

Ils ont bien de la chance, ses propriétaires, ils l'ont retrouvé.

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Mais ils ne seront jamais ses maîtres.

Les chats sont des animaux libres, la peine est pour les humains.

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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 22:46

     Les Grandes Consciences aiment faire la leçon, c'est leur point faible. Au nombre de leurs péchés mignons, elles nous imposent une contrition obligatoire en mémoire de l'esclavage. Il faudrait se battre la poitrine et se couvrir la tête de cendres pour expier la faute des ancêtres, avoir réduit des africains en esclavage. Inutile de protester, de faire remarquer que vos aïeux étaient paysans dans le centre de la France et n'ont jamais utilisé de main d'oeuvre servile, c'est une exigence collective, votre groupe européen est globalement responsable du crime exercé contre le groupe africain, votre groupe européen et... lui seul.

Des historiens ont bien essayé de remettre les pendules à l'heure, de démontrer, documents à l'appui, que le monde occidental n'a pas eu le monopole de la traite négrière. Immédiatement, on les a soupçonnés de relativisme et de racisme. Deux réalités trop scandaleuses sont systématiquement écartées, le poids et l'antériorité des traites arabes et la participation de peuples africains à ce commerce maudit.

    Grâce à la littérature et aux images, les horreurs de la traversée maritime et les marchés aux esclaves d'Amérique sont assez bien connus. En revanche, la partie africaine de l'histoire reste floue et mérite quelques précisions.

D'abord, les bâtiments négriers ne sont pas immenses. Ils sont des navires marchands avec des soutes juste assez vastes pour transporter une cargaison d'esclaves, pas une armée ni même un corps expéditionnaire. 0n y trouve assez d'armes pour mater une révolte à bord, pas de quoi mener des incursions guerrières. L'équipage n'abandonne pas le navire (trop dangereux), ce sont des fournisseurs locaux qui lui amènent les captifs.

    L'appat du gain fait des ravages dans toutes les populations, des chefs de tribu n'hésitent pas à vendre les individus dont ils veulent se débarrasser (rivaux, concurrents...) mais les négriers ont besoin d'un approvisionnement régulier et abondant. Pour l'obtenir, ils prennent l'habitude de recourir aux services d'experts en razzias, des guerriers nomades qui livrent la chair humaine sur commande. Parmi eux, les Touareg, intouchables dans leur refuge désertique, écument l'Afrique sahélienne pour les européens. Voilà des siècles qu'ils sont devenus spécialistes de ce négoce peu ragoûtant ; ils conduisent à travers le Sahara des groupes de captifs destinés aux marchands d'esclaves arabes.

    Au cours du dix-neuvième siècle, la traite atlantique diminue avant de s'arrêter pour laisser place à la colonisation.

Les Européens vont se répartir l'Afrique et la mettre en coupe réglée. Ils ont besoin de supplétifs, les Touareg vont, à nouveau, se rendre utiles. Avec les populations subsahariennes, ils sont devenus des ennemis irréconciliables et le colonisateur a sa part de responsabilité. La littérature et le cinéma cultivent l'image romanesque de l'homme bleu du désert, noble, grand, beau car...blanc. Le racisme des Touareg à l'égard des noirs est pardonné comme une particularité folklorique sans importance. Il est toujours vivant, même dans les plus petits détails, tel l'usage consistant à casser le verre dans lequel un noir a pris le thé pour être bien sûr de ne pas boire après lui.

Le découpage des états africains issus de la décolonisation est porteur d'une foule de conflits, leur liste est infinie. Pour ce qui concerne les Touareg, ils ont été répartis entre tous les états sahariens et sahéliens, comme si le mépris et les vieilles haines recuites pouvaient s'effacer par miracle.

A moins de vouloir un cataclysme, il est difficile de revenir sur les frontières issues de la décolonisation, mais n'aggravons pas une situation déjà explosive par notre incompréhension.

Les mêmes Grandes Consciences qui exigent de l'Occident qu'il expie la honte de l'esclavage soupçonnent les Maliens noirs de se mal conduire envers les Touareg. Ne leur en déplaise, c'est le contraire qui serait étonnant.

Pour effacer les rancunes, pardonner les crimes, il faut que le coupable demande pardon. Les Noirs du Sahel attendent toujours le premier mot d'excuse des anciens négriers Touareg.

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 16:55

    Il fait la tête. D'après lui, on en fait trop pour Joliminou.

En réparation, je dois impérativement vous communiquer son portrait.

J'ai beau lui dire que la saison n'y est pas, que toutes ses photos ont été éclairées au flash et que c'est incompatible avec ses yeux bleus (héritage d'un père siamois), il ne veut rien entendre.

Alors voilà un jaloux Panda

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         D'ici peu, il va nous faire le coup de Notre-Dame de la Désolation.

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 01:25

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Un chat qui se passe de mots.

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 23:37

    Ici, il ne sera question ni du mal-nommé "mariage gay" ni du Mali, une foule de commentateurs compétents s'en occupent ailleurs. Non, soyons originaux, limite excentriques, ayons une petite pensée pour ceux qui n'intéressent personne depuis longtemps.

     Trois militantes kurdes assassinées à Paris. Le simple passant dit que c'est triste. Il est poli mais, en fin de compte, il s'en moque ; tout le monde se moque des Kurdes et du Kurdistan. Dommage.

Une carte suffit à présenter le problème, la question kurde est géopolitique.

Ce peuple est éclaté entre 4 pays, laTurquie, la Syrie, l'Irak et l'Iran, quatre riantes contrées réputées pour leur ambiance de paix et de tolérance.

Les Kurdes ne sont pas des Turcs ni des Arabes. Leur langue et, plus généralement, leur culture sont un héritage lointain des Mèdes de l'antiquité. La plupart sont musulmans, un Islam très couleur locale, mais on trouve aussi chez eux des juifs, des chrétiens et quelques ilôts de cultes anciens comme les zoroastriens. Ils sont  sont minoritaires et, comme tels, discriminés dans tous les pays où ils vivent, surtout en Turquie où une répression féroce leur interdit toute expression communautaire, leur langue ne peut être enseignée ni même parlée. Très logiquement, lassés de se voir refuser le moindre commencement d'autonomie linguistique et culturelle, des groupes d'activistes kurdes revendiquent l'indépendance et ont pris les armes contre le pouvoir central.

Pour l'instant, les plus veinards sont les kurdes irakiens. De Saddam Hussein, ils ont subi, dans l'indifférence générale, discrimination et destruction massive par des armes chimiques. Bush et Blair se sont avisés du massacre quand il n'était plus à la mode de l'évoquer. Ce fut la guerre d'Irak, un fiasco porteur, toutefois, d'un résultat favorable : la naissance d'une région autonome pour les kurdes irakiens. L'affaire semblait, avant tout, pourvoyeuse de ruines à déblayer, mais voilà le miracle : les hydrocarbures. Dans cette terre dévastée, il suffit de faire un trou pour tomber sur du gaz ou du pétrole. Les Kurdes irakiens, autrefois pauvres donc méprisés, sont à présent courtisés comme tous les gens riches. Ces Kurdes-là ont toutes les chances d'améliorer leur sort, mais les autres ?

Officiellement, il y aurait des discussions entre le gouvernement turc et les organisations kurdes. Ce n'est que le début d'un commencement ; quel débat peut-on attendre entre un pouvoir et une opposition quand le premier maintient en prison le principal représentant de la seconde ? Les meurtres commis à Paris ont-ils un rapport avec ces tentatives de négociation? L'enquête le dira peut-être.

Certes, Öcalan, le chef du PKK, n'est pas un enfant de choeur. Un grand nombre d'états le considèrent comme un terroriste, sans doute avec raison, mais le peuple kurde est-il, pour autant, condamné dans son ensemble à la négation de ses droits les plus élémentaires ?

Et les Grandes Consciences n'y trouvent rien à redire, elles se taisent.

La différence de traitement est flagrante entre les kurdes et les palestiniens.

Oubliés le passé terroriste de l'OLP, les démocrates de tous les pays réclament à cor et à cri un état palestinien. En revanche, le peuple kurde peut toujours patienter... et sa colère étonne ?

Pour lui avoir refusé le droit d'exister dans les pays où il est divisé, il ne faudra pas s'étonner de voir monter la revendication d'un Kurdistan unifié. Après tout, ce peuple a une langue, une culture, une histoire ; il a même un héros national, le glorieux Saladin, celui qui a repris aux croisés la Jérusalem que les Turcs avaient perdue. On a fondé des nations à partir de moins.

Mais cette nation-là donnerait des cauchemars à beaucoup. Les prochaines crises, changement climatique aidant, seront des crises de l'eau. Le Kurdistan, point haut à la source des fleuves, serait le château d'eau du Moyen Orient donc le maître d'une ressource rare et convoitée.

C'est ainsi que des pauvres sans terre ni influence font trembler les états les plus puissants.

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 10:24

   Foi de Panda, je l'avais prévu, le coup de la chatière et celui du revenant (voir épisodes précédents) n'ont pas tardé à porter leurs fruits. Le revenant a traversé la chatière et... s'est carrément installé chez moi.

    Eux ? Ils n'y voient qu'une question : comment l'appeler ?

Elle propose Joliminou, Lui Hercule II (comme Louis XIV). Hier, leur fils a résumé l'idée en H2. Ce dernier projet me semble peu réaliste, on pense immédiatement à H2O et nos relations difficiles avec l'eau interdisent de faire porter un tel nom à un chat.

    Il entre et sort à sa guise, se vautre à son aise sur mon canapé (enfin, celui que je m'étais approprié d'autorité), mais je manque d'un vrai motif pour l'éjecter. 

    Pas agressif pour un sou, il a beau peser trois fois mon poids, jamais un coup de patte ni un feulement. Je suis mal placé pour jouer l'enfant martyr.

    Ses goûts alimentaires ne sont pas les miens, c'est un minet dodu et fourré, plus aristo que moi, mais il aime les croquettes que j'ai tendance à traiter en nourriture de pauvre. Résultat, même s'il a un solide coup de fourchette, il respecte mon assiette. Question alimentation, il est, de toute façon, beaucoup mieux éduqué que moi, Elle ne se prive pas de me le faire remarquer, il ne mendie pas autour de la table, lui, ni à la cuisine, alors que moi... je réclame, je miaule comme si je mourais de faim et je chaparde jusqu'au moment où, n'en pouvant plus, Elle me lance un morceau dans la cour avant de me fermer la porte et la chatière au nez, seul moyen de terminer en paix la préparation du repas. Le squatteur, lui, ne réclame que ses croquettes dans son assiette.

   Tant de perfection a quelque-chose de louche. Faut-il y voir basse flagornerie et coup monté pour piquer ma place ? Je ne suis pas loin de le croire.

    Et des câlins, et des ronrons... c'est un vrai spécialiste. Et moi qui Les ai toujours accoutumés à la rareté de mes heures de grâce ...Pas n'importe ou, pas n'importe quand, il faut me mériter.

Et lui qui se répand en mamours ...Je vous dis qu'il se gaspille, l'imbécile...

   Parfois, il me vient l'espoir mauvais que ses humains-à-lui le récupèrent manu-militari. Bonne affaire pour moi, je retrouverais l'usage exclusif de mon domaine... Mais, folle illusion, je sais mieux que personne qu'on n'enferme pas un chat. A la première occasion, s'il veut revenir, il reviendra.

   Pour finir, entre nous, je suis battu. Je ronchonne, je me plais à trouver toutes les raisons de l'expulser mais quand il va faire un petit tour, je m'inquiète, je crains qu'il ne revienne pas.

    Et voilà, je ne l'ai pas cherché mais je tiens à lui.

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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 15:33

    28 décembre, c'est le jour des Saints Innocents.

   Vous connaissez l'épisode, très discutable car sans aucune trace historique, de l'enfance de Jésus :

   En l'absence de téléphone et d'Internet, les nouvelles circulaient alors  sur les ailes des anges et dans les prédictions des devins. Le roi Hérode est averti par un mage de la naissance d'un roi des Juifs. Craignant la concurrence, il fait tuer tous les nouveaux-nés mâles. L'ineffable archange Gabriel les ayant prévenus, Joseph et Marie fuient en Egypte avec l'enfant Jésus qui échappe ainsi au massacre.

   Bonne nouvelle pour lui mais une foule d'autres gamins y laissent leur peau, un petit génocide avant la lettre.

Le calendrier des saints les honore collectivement sous le nom de Saints Innocents.

Triste, triste, pas de quoi rire ?

Eh bien, il paraît que si.

Un innocent, c'est le contraire d'un coupable mais c'est aussi un idiot de village, le lou ravi des crèches de Provence.

Conséquence : dans le monde méditerranéen, surtout en Espagne, le 28 décembre est un peu l'équivalent de notre 1er Avril. En hommage aux innocents et autres crétins de service, les blagues sont à l'honneur.

         Le rire a toujours été le meilleur antidote contre la colère et le désespoir.

Bonne fête aux Innocent et, plus généralement, aux marrants, aux pitres, aux farceurs et autres comiques

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 17:09

  16 Décembre, c'est la fête des Alice et, moins nombreuses, elles ne méritent pas d'être oubliées, des Adélaïde, autre version du même prénom.

   Bien sûr, pour la grande majorité de nos contemporains, Alice est d'abord "Alice au pays des merveilles", l'héroïne de Lewis Carroll ou de ses successeurs, les studios Disney (c'est plus grand-public mais moins poétique).

Le fameux pays des merveilles est d'abord un lieu de folie, la figure parfaite de l'absurde à l'anglaise, le nonsense qu'ils cultivent comme un trésor national. Il n'est pas si lointain le temps où les parents français haussaient les épaules devant ce qui n'était pour eux qu'un conte parmi d'autres, voire plus raté que les autres, et le traitaient d'idiotie. Leurs enfants, d'après eux, n'avaient pas de temps à perdre dans la lecture d'une histoire qui n'avait ni queue ni tête, comme si le Chat botté et Cendrillon étaient beaucoup plus réalistes ... Mais les Français auront toujours du mal à comprendre les Anglais et vice-versa.

En tout cas, les Alice d'aujourd'hui ont plus de plaisir à évoquer cette jolie poupée aux boucles blondes que la sainte éponyme qui fut un personnage aussi important en son temps qu'oublié de nos jours.

    On ne sait pas si elle était jolie, on n'a pas retrouvé de photo . Il est vrai qu' elle a vécu au Xème siècle, elle a raté d'un an le passage à l'an mille. Dommage pour elle, c'était une amie très chère de Gerbert d'Aurillac, l'intellectuel qui fut le pape de l'an mille. Elle avait, à sa mort, près de soixante-dix-ans et depuis quelques années, après avoir subi toutes les vicissitudes du pouvoir civil, elle avait jugé plus prudent de consacrer son temps et ses biens à la religion. Le terme "féministe" n'a pas cours à cette époque mais on peut, sans risquer trop d'erreur, la compter au nombre des précurseurs de la lutte des femmes ; elle fait partie des grandes fondatrices d'abbayes doubles : un monastère d'hommes et un de femmes réunis dans un espace commun, l'ensemble étant dirigé par l'abbesse de l'établissement féminin. C'était, pour les hommes de l'époque, une mortification aussi difficile à supporter que le voeu de silence ou d'obéissance.

    Des hommes de son temps, elle avait donné dans sa jeunesse.

Fille de la noblesse allemande, on ne lui avait évidemment pas demandé son accord pour la marier mais c'était l'usage, y-compris pour les garçons. Elle épousait Lothaire qui avait l'air d'un beau parti. 

L'Italie était dépecée, répartie entre princes allemands et normands ; au hasard des marchandages et négociations, ses pairs avaient élu Lothaire roi d'Italie. En apparence, c'était un beau mariage. Hélas, il ne fallut pas longtemps à la jeune Alice pour constater que le roi avait été choisi pour sa faiblesse et sa pusillanimité qui laisseraient toute liberté aux ambitieux.

    Suivant l'usage, elle est livrée à ses beaux-parents pour les noces. Le père de famille, estimant que tout ce qui est dans sa maison lui appartient, viole la mariée avant la consommation du mariage et Lothaire... ne dit rien. Alice décide qu'elle prendra les décisions à la place de son incapable mari.

Les rivalités entre princes continuent de plus belle, un certain Bérenger assassine Lothaire, il y a péril en la demeure. Alice appelle au secours Otton, l'empereur d'Allemagne. Il vient à son aide, trouve la jeune veuve à son goût et l'épouse. De reine d'un royaume chancelant, Alice devient impératrice d'Allemagne.

C'est le temps de la réussite vite passée. Otton meurt à son tour.

Dans sa situation, il n'existe pour Alice que deux abris possibles contre les enlèvements et autres unions forcées, la protection d'un nouveau mari ou celle de l'église. Elle opte pour la deuxième solution, engage sa personne et sa fortune d'impératrice douairière dans le mouvement en vogue des monastères doubles.

Tant de faveurs à l'église méritaient bien une récompense, elle fut canonisée sans qu'on ait la moindre idée des miracles par elle accomplis, elle fait partie des saintes politiques.

       Les Alice sont devant un choix : se référer à la poupée blonde du pays des merveilles ou s'en remettre à une fondatrice d'abbaye.

Frivoles ou sérieuses, nous leur souhaitons une bonne fête et les embrassons.

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