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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 00:19

  Ils passaient pour des bobos ingérables. Les politologues sérieux se complaisaient dans le dénigrement des verts ... qui prenaient un malin plaisir à leur donner raison.
De la vie démocratique, ils cultivent les louables exigences et les travers qui vont avec. Suivant une vieille boutade, "à deux, ils forment un parti, à trois, ils scissionnent".
    On les trouve sympathiques mais pas sérieux, inaptes à assumer de lourdes responsabilités gouvernementales.
     Tous les commentateurs attendaient la catastrophe à l'occasion de leurs primaires et c'est la bonne surprise.
Eva Joly, les hommes politiques sont quelques uns à en garder un souvenir cuisant. Quand elle était juge d'instruction, elle ne se laissait intimider ni par les riches ni par les puissants.
Son programme ne plaira pas à tous ; elle a très peu de chances d'être élue. Peu importe, son mérite est ailleurs. Elle ose aborder les préoccupations morales dont se moquent la plupart des politiques.
Son premier discours de candidate est une grande bouffée de fraîcheur républicaine. Prévoyant les remarques acerbes  que son accent lui attirera, elle s'est déclarée "Française par amour de la France". On entend rarement de telles déclarations d'amour chez les habituels propagandistes de la nation. 
     A l'heure où les grands partis semblent rivaliser d'efforts pour décourager l'électeur, on aime se dire que les verts ont sauvé la morale. Ils ne se sont pas laissés tenter par une caravane publicitaire et lui ont préféré une juge intraitable.


Faisons un rêve : que leur exemple se communique aux autres familles politiques.
Ce n'est qu'un rêve...

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10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 10:38

     La moitié de l'humanité serait-elle composée de dangereux détraqués ?
Les ligues de vertu, si bien ridiculisées naguère par John Ford, ne sont pas mortes ; elles bougent encore. Leur cible favorite, comme toujours : les hommes.


    Il aurait fallu se méfier, dans les années 90, quand a commencé la chasse aux pédophiles supposés.

De quelques cas avérés, le soupçon s'est étendu ; la plus élémentaire prudence interdit  de se trouver seul avec un enfant. Nombre de volontaires,  prêts à offrir du soutien scolaire ou entraîner des sportifs, y ont sagement renoncé. Malgré quelques désastres judiciaires, la sacro-sainte "parole de l'enfant" est toujours tenue pour vraie. Les marmots ont libre accès à toutes les images et tous les récits ; leur imagination y découvre des ressources imprévues. Du rêve à la réalité, quand on n'a pas dix ans, la frontière est floue, les enfants fabulent et les adultes les croient. Ceux qui seraient tentés de mettre leurs billevesées en doute sont immédiatement réduits au silence par la troupe des crédules et des bien-pensants.

    La protection de l'enfance est un excellent prétexte ; les ligues de vertu la mettent en avant comme un pied dans une porte ouverte pour empêcher de la refermer. En réalité, comme autrefois, leur idée fixe, c'est le sexe des autres ; elle sont bien décidées à lui rendre la vie difficile.

Elles se sont rebaptisées "féministes" ; c'est un replâtrage de surface (1968 est passé par là) mais leur obsession n'a pas changé : vendre chèrement leur peau, surtout celle des autres.

    Le corps des femmes serait une sorte de gâteau irrésistible et les hommes, des gourmands prêts à se jeter dessus pour le dévorer.

Il y a peu, c'était une forme de galanterie de complimenter une femme ; ne pas lui jeter un coup d'oeil aurait passé pour de la goujaterie.

   Aujourd'hui, plus question ! Ces messieurs doivent garder leurs distances sous peine d'être accusés de tous les vices. Des femmes démodées s'obstinent à apprécier le marivaudage ; il vaut mieux qu'elles y renoncent, le danger est trop grand pour qu'un homme ose encore s'y risquer. Terrifié à la perspective d'un contact mal interprété, l'homme qui n'osait déjà plus rester seul avec un enfant, refuse aussi le tête à tête avec une femme.
     Dans le monde du travail, la conséquence ne s'est pas fait attendre, on travaille avec les portes ouvertes ou, horreur, en "open space". Disposer d'un bureau séparé est désormais le privilège des fonctions soumises au secret professionnel. Les autres n'ont plus qu'à méditer la sentence sartrienne : "L'enfer, c'est les autres".


        Champagne ! Les patrons exultent. Depuis de temps qu'ils cherchaient un moyen de surveiller l'utilisation d'Internet par le personnel, c'est le rêve enfin à leur portée.  Fliquez-vous les uns les autres !


     Féministes à la petite cervelle, vos collègues vous remercient ; vous aurez au moins démontré que l'enfer est pavé de bonnes intentions.

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 15:50

  Non, non, vous ne trouverez pas ici d'analyse politico-économique. D'autres sont trop heureux de s'en charger.

Ils trouveront même déplacé qu'en ces temps révolutionnaires, on puisse s'affliger avec les historiens et gens de plume. Tant pis, nous avons du chagrin, rompant ainsi avec l'indignation qui tourne à la rengaine.

  Le 19 décembre 2010, la Grèce et Thucydide perdaient en Jacqueline de Romilly la gardienne attentive de leur mémoire.

  Six mois plus tard, à leur tour, les antiquités égyptiennes déplorent une grande perte, Christiane Desroches Noblecourt sans qui la vallée du Nil serait la honte de l'Egypte.

   Nous étions tous bien jeunes ou même pas nés quand, dans la tête d'un dictateur  militaire inculte nommé Nasser, naquit le projet du barrage d'Assouan. Au nombre de ses grands amis, figurait l'URSS, spécialiste hors pair des travaux ... pharaoniques. Les conseillers soviétiques lui épargnèrent l'utilisation des bombes atomiques dans le génie civil mais n'hésitèrent pas à lui conseiller l'équivalent égyptien du saccage de la mer d'Aral, construire dans la partie la plus désertique de l'Egypte un barrage qui fournirait de l'énergie et permettrait l'utilisation d'une énorme retenue d'eau permanente, résolvant ainsi le problème de la sécheresse.

A l'époque, seuls quelques oiseaux de mauvais augure émirent des réticences concernant les dégâts écologiques de l'ouvrage. C'est l'expérience qui démontrera ses conséquences néfastes sur la qualité des sols ;  les crues du fleuve remplacées par des lâchers d'eau contrôlés n'apportent plus les limons nourriciers, condamnant l'agriculture du delta, autrefois si riche, à dépendre des engrais chimiques avec toutes leurs nuisances.

Ils ont été peu nombreux à tirer ce signal d'alarme ; en revanche, les égyptologues, Christiane Desroches Noblecourt à leur tête, ont tout de suite compris que le barrage d'Assouan allait noyer une grande partie des vestiges du règne de Ramsès, en particulier le site d'Abou Simbel. Obtenir de l'autocrate égyptien qu'il abandonnât son projet, il ne fallait pas y songer. Renonçant à affronter l'obstacle, elle entreprit de le contourner.

Elle fit le siège de l'UNESCO, accompagnée d'un projet de conservation au moins aussi prodigieux que celui du barrage. Il s'agissait tout simplement, puisque le site serait inéluctablement noyé, de découper des temples et des statues monumentales pour les déménager et les installer plus haut, dans le désert qui est, pour eux, une assurance de survie.

Plus d'un aurait jugé l'entreprise folle mais c'était sans compter avec l'espérance chevillée au corps de cette ancienne résistante. Après tout, elle avait bien tenu le coup face aux SS et à la Gestapo, les instances internationales de la culture ne l'effrayaient pas plus que Nasser.

 

Et elle l'emporta, démontrant qu'il y aurait plus à gagner dans le sauvetage des antiquités que dans leur ennoiement. Chaque jour, le tourisme qui est la vraie mine d'or de l'Egypte lui donne raison. Et, bien au delà des ressources, Abou Simbel et Philaé sont sauvés, hommage des modernes aux anciens

Dans le marigot où un ramassis d'illettrés dirige notre monde, le départ au même âge, 97 ans, de nos deux héroïnes n'a provoqué qu'un petit clapot.

Heureusement, elles nous ont laissé une oeuvre qui durera plus longtemps que nos minables politiciens.

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 09:45

 

Aux dernières nouvelles,

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, les deux journalistes retenus en otages depuis 18 mois en Afghanistan, ont été libérés, selon Alexandre Jalbert de Reporters sans frontières (RSF). Les deux hommes devraient être de retour en France prochainement.

 
 

 Ne faisons pas la fine bouche. Une bonne nouvelle reste un plaisir trop rare.

Nous serions même carrément ravis si d'autres otages n'étaient encore séquestrés loin des leurs.

Il y a les oubliés, ceux qui n'ont pas eu l'honneur d'être médiatisés. Allez savoir quelle roulette infâme rend votre malheur célèbre.

Et puis Guilad Shalit. C'est le plus ancien otage français.

Être le plus ancien quand on a 24 ans !

5 ans volés à sa vie, les folies qu'il n'a pas faites, les amours qu'il n'a pas connues, le prétendu plus bel âge de la vie perdu aux mains de fous sanguinaires... ce Français a commis un crime, à leurs yeux, impardonnable : être aussi israélien.

 

  Tous les binationaux ne méritent pas les mêmes égards.

        Les donneurs de leçons, nous les avons beaucoup entendus, récemment, pleurnicher ou s'indigner (encore) à propos du sort fait à quelques binationaux du foot. L'affaire a duré ce que durent les rosses, le temps du coup de pied de l'âne et chacun a repris sa course effrénée au pognon.

   On ne les entend plus, on serait même effrayé par le silence de ces espaces infinis (comme disait le poète), alors que notre compatriote Guilad Shalit se morfond depuis 5 ans dans les griffes du Hamas.

Faut-il en déduire que la binationalité est à géométrie variable ?

   La mairie de Paris a sauvé l'honneur en déroulant son portrait sur la façade de l'Hôtel de Ville mais on attend impatiemment que toutes les bonnes âmes, habituellement si réactives, secouent leur amnésie sélective pour se rappeler que Guilad n'est pas le prisonnier d'un état de droit qui garantirait ... ses droits.

C'est un Français otage et la France a le devoir de s'en occuper.

 

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 15:44

     C'est reparti. A peine le consommateur commençait-il à en avoir assez des graines et des légumes contaminés, qu'on lui en ressert une louche à propos de steaks hachés.


Pour les sourds-muets et grands distraits qui ne seraient pas au courant, des enfants sont hospitalisés, atteints d'une infection par escherichia coli.
Encore elle ! Oui et non.
C'est bien la même famille de bactéries mais une autre souche. Celle qui a infecté des légumes a quitté le devant de la scène. Le conso-spectateur a besoin de changement et les nouvelles contaminations offrent l'occasion d'un exercice de pédagogie sanitaire.
 
    Il y a près de quarante ans, c'était déjà un vrai sacerdoce d'enseigner comment se bien nourrir. Que pouvait une minable petite enseignante contre des mythes?
  Les croyances les plus irrationnelles et tenaces concernaient la viande. L'immense majorité des mères de familles étaient convaincues de la nécessité impérieuse d'en consommer. Etait-ce le souvenir pas si lointain de la guerre avec ses années de pénurie et de privation ?

Inutile de mettre en avant la santé et la longévité de certains végétariens, des moines du Cluny médiéval au moderne Gandhi, elles restaient convaincues qu'il fallait de la viande pour se bien porter.
Les régimes pour maigrir avaient déjà la cote mais leur choix répondait aux mêmes à-priori ; c'était déjà la mode du tout-protéines, donc viande forcée.
En même temps, la femme qui se voulait libérée (et qui l'en blâmerait ?) ne voulait plus passer des heures à préparer les repas. Elle se mit à préférer les viandes rapides et faciles à cuisiner. Oubliés daubes et bouillons, nous étions entrés dans l'ère  du steak... avec un gros problème : son prix.

    On ne taille pas des biftecks n'importe ou ; seuls conviennent les quartiers arrière plus nobles mais plus chers. Le steak quotidien, en remplaçant le pain du même nom, crée chez l'humain carnivore le goût d'une alimentation de luxe qui n'est pas à la portée de tous. Pour satisfaire son nouvel appétit, il aurait fallu y consacrer une part plus élevée des revenus et ce n'était pas du tout dans les projets du patronat ; il avait d'autres objectifs,  d'autres marchandises à placer. La nourriture chère est un obstacle à l'entrée dans une société de consommation.
Il n'est de question qui n'obtienne de réponse, l'industrie s'activa et proposa une solution supposée géniale : le steak haché surgelé.
Aujourd'hui, nous en avons tellement l'habitude qu'il nous est difficile de réaliser à quel point cet objet commun du régime vulgaire a pu signifier un grand bond en avant.
On connaissait déjà le steak haché-maison. Il s'agissait, comme son nom l'indique, d'un bifteck que la ménagère, ou son boucher, passait au hachoir juste avant de le préparer. Il devenait ainsi plus facile à consommer pour un enfant en bas âge, un malade ou une personne édentée mais son coût restait élevé.       L'industrie de la viande hachée va changer tout cela.

    Au lieu d'une machine légère propre à traiter de petites quantités, l'usine met en oeuvre de gros moyens, des engins auxquels rien ne résiste, capables de broyer les viandes les plus coriaces, des cartilages et des tendons.

Voilà  quelques problèmes résolus : que faire des vaches de réforme, les fameuses "saucisses", la honte de l'élevage laitier, et autres décombres peu appétissantes ? Comment limiter les pertes en valorisant la totalité des carcasses ?

    Ces questions économiques réglées par le hachoir, il subsiste un défi de taille : plus un tissu animal est coupé menu et, encore plus, quand il est haché, plus il est aéré, plus les microbes y prolifèrent. L'opération doit être exécutée dans des conditions d'hygiène rigoureuses et la consommation doit avoir lieu immédiatement, avant que les germes ne commencent à se multiplier. C'est pour cette raison qu'en boucherie, la viande fraîche doit être hachée à la demande, jamais préparée à l'avance.
    Le seul moyen de bloquer la prolifération des germes, c'est le froid.  On va donc surgeler les steaks et créer une chaîne du froid. Les marchands de congélateurs se frottent les mains.

   En théorie, dans les usines à steaks, les conditions sanitaires sont parfaites, une rigueur digne de l'hôpital, aucun développement microbien en vue... à une condition impérative : le strict respect de la chaîne du froid.

   C'est là que tout se gâte (sans jeu de mots). Les steaks ne demeurent pas au froid dans l'usine qui les a fabriqués ni aucun autre lieu de stockage. Flux tendus obligent, ils circulent sans arrêt d'entrepôts en magasins. Si le cahier des charges est respecté, le transport s'effectue dans d'irréprochables camions réfrigérés mais tous les passages d'un véhicule à l'autre sont autant de risques de rupture de la chaîne du froid. Et ne parlons pas des imprévus, les coupures de courant, congélateurs en panne ou mal réglés et autres négligences, de la fabrication aux lieux de vente. L'apparente sécurité du produit industriel cache la bombe à retardement des incidents et autres impondérables.

Il faut se faire une raison.  Les modernes héritiers des chasseurs-cueilleurs paléolithiques se rappellent les chasseurs et oublient les cueilleurs. Malgré les dangers, la viande surgelée appartient aujourd'hui au régime courant. Il reste à limiter les risques.

    Le froid bloque provisoirement le développement des microbes, il ne les tue pas. Dans la guerre aux infections alimentaires, il n'existe qu'une arme fatale : la cuisson, une vraie cuisson à coeur, pas une simple saisie en surface qui laisse l'intérieur cru ou presque.
Contrariant pour nos habitudes de Français mangeurs de viande saignante et de haché cru, c'est pourtant une précaution vitale. Tant pis pour les inconditionnels du cru.
Notre immunité d'homme moderne n'a plus rien de comparable à celle de l'homme préhistorique. On ne peut plus mener sa vie (qui, d'ailleurs, était fort brève).


    Cet incident des steaks contaminés rappelle une autre affaire qui refait surface de temps en temps : la toxoplasmose.
Toutes les femmes qui ont eu des enfants ont reçu ces conseils quand elles étaient enceintes : éviter la viande crue et le contact avec les chats.

Quels drames ce conseil n'a pas provoqué chez les amis des félins !
C'est ici qu'il convient de faire une comparaison avec nos amies anglaises. La toxoplasmose est très rare chez elles ; pourtant, elles sont nombreuses à vivre avec des chats. En revanche, faire avaler de la viande crue ou saignante à des Britanniques, c'est un défi perdu d'avance. Cessons de faire supporter aux chats le poids de nos mauvaises habitudes.


    La leçon est facile à tirer : la viande crue n'est pas bonne pour la santé.

Que les nostalgiques des temps préhistoriques gardent une reconnaissance éternelle à leur ancêtre qui maîtrisa le feu.

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 20:45

    La connaissance est chose admirable.

Enfants, nous recevions des éloges et des bons points quand nous savions bien nos leçons et des punitions en cas de mauvaises notes. Le culte de la science et du travail aurait dû, normalement, s'ensuivre et nos parents y comptaient ferme.
   C'était oublier les grains de sable qui viennent gripper les meilleures mécaniques. Le plus communément répandu étant la fainéantise, la science nous a très vite paru difficile. "On n'a qu'une santé", en vertu de cette évidence, nombre d'entre nous y ont carrément renoncé.
   Pourtant, si Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous cultivons un art consommé, celui de produire, entretenir et diffuser l'ignorance.

Les sciences humaines ne laissant rien de côté, pour qualifier cette aptitude, des experts ont inventé l'"agnotologie", la science de l'ignorance pour étudier dans tous ses détails notre addiction pour la bêtise.

   Ne croyez pas que l'ignorance ait la vie facile ; elle a de savants adversaires voués à sa destruction.

   Voyons quelques unes des stratégies qu'elle déploie pour survivre et prospérer.


   D'abord, relativiser pour disqualifier les experts. Au nom d'une prétendue démocratie - le terme a toujours la cote- on mélange allègrement connaissance et opinion, on réaffirme le droit de tous à s'exprimer.

Emballé c'est plié, les gourous et créationistes de tout poil sont placés au même niveau que Darwin ; nous voilà débarrassés de l'Evolution et de la génétique. Au passage, Einstein est enrôlé au nom, précisément, de la dite "relativité". E=mc2 ... personne, ou presque, n'y comprend rien, raison de plus pour lui faire dire n'importe quoi, même si sa relativité n'a aucun rapport avec le relativisme.


    Les sciences dures ainsi piétinées, au tour des sciences humaines.

Les succès de librairie le démontrent, les amateurs adorent l'histoire qu'ils ont l'impression de pouvoir aborder sans trop de fatigue ; ni méthode, ni déontologie. Résultat : le public butine dans l'histoire le plus conforme à l'esprit du temps ou le plus croustillant. Les stars du roman historique, Marie-Antoinette ou Sissi (et son avatar Diana) ont un public plus attentif que l'histoire du climat ou de l'industrie. Plus grave et même tragique, quand la pseudo-histoire rencontre le relativisme, ça donne ..? : le négationisme et le conspirationisme, deux maladies extrêmement pernicieuses où le déni de réalité se met au service de crimes bien réels.

    Sans surprise, l'être humain aspire à tout connaître des sciences de la vie. Il est au premier chef concerné par les avancées de la médecine mais, quittons Monsieur Jourdain pour Diafoirus, il n'éprouve aucun besoin de distinguer croyance et connaissance.
   Vous qui avez sacrifié la distraction aux études, qui avez sué sang et eau pour intégrer de prestigieux laboratoires, vous avez peut-être un vague espoir que le public vous sera reconnaissant du travail accompli. Pas du tout ! La concurrence des bateleurs médiatiques, vous ne l'aviez pas nécessairement prévue.

Ils sont là pour faire de l'audience. S'il fallait, en plus, qu'ils fassent preuve de déontologie ...


    Nos contemporains ne sont pas mieux traités que leurs ancêtres. Une surabondance d'informations peut leur en donner l'illusion mais l'émotion est toujours plus sollicitée que la raison.
    Autrefois, quand une épidémie survenait, pour ne pas mettre en cause l'hygiène publique dont ils étaient responsables, les édiles accusaient un bouc émissaire : juifs, étrangers, nomades ...
    Aujourd'hui, cet archaïsme est passé de mode. Grâce au commerce international, les microbes circulent avec les produits sans avoir besoin d'un hôte humain. Il est très facile d'accuser une marchandise, elle ne risque pas de protester. Le véritable "cafouillage" qui vient de survenir en Allemagne est un vrai cas d'école.
Des gens sont contaminés, certains gravement, par un escherichia coli. Ce microbe fécal est un marqueur de la présence humaine et animale. Là où il est présent, faute d'une hygiène rigoureuse, il contamine tout ce qui est manipulé, en particulier, tous les aliments.
    Les médias veulent leur dose d'informations ; on en livre immédiatement sans avoir pris le temps d'une enquête. Des concombres contaminés ont été trouvés. L'annonce tombe, foudroyante : le "responsable est un concombre espagnol". Le résultat ne se fait pas attendre : les concombres espagnols ne se vendent plus, bientôt suivis des tomates, des salades et de tous les fruits et légumes de toutes provenances.

   Catastrophe dans le monde agricole qui n'en avait pas besoin, incidents diplomatiques. Après quelques jours, on reconnaît piteusement l'innocence des légumes mais la méfiance se renforce, à qui se fier ? Des bruits courent, terrorisme, guerre bactériologique ? Des heures d'émission radio et télé pour répéter qu'on ne sait rien, que c'est très grave... mais qu'il ne faut pas s'inquiéter. Le public est saturé de verbiage il n'apprend rien d'utile.
       Quelles sont les propriétés de cette famille de bactéries, quelles mesures faut-il prendre pour limiter la contamination ? Voilà les seules questions d'importance mais elles n'ont pas cours. La vulgarisation utile  n'existe pas, le citoyen se croit autonome et responsable mais il n'est plus qu'un consommateur de santé.

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 15:02

    "Pour vivre heureux, vivons cachés." La vie publique est truffée de chausse-trappes enrobées d'hypocrisie.


Dans le marigot puant des gens connus, qui aura le culot de reconnaître son intense satisfaction aux ennuis de DSK ?
Pour le moment, personne. Ils ont d'autres urgences : placer leurs pions sur l'échiquier en prévision de la suite.

   Il y a les populistes, les imprécateurs du "tous pourris". A n'en pas douter, ils se frottent le mains. Ils ne s'embarrassent pas de précautions oratoires et la gêne des prudents leur ouvre un boulevard.
Après tant d'attaques méthodiquement orchestrées, ils n'ont plus que le coup de pied de l'âne à asséner.
Ils ont flatté la croupe des nostalgiques du pétainisme ; à les entendre, un Strauss Kahn n'avait rien à voir avec la terre dont le Maréchal affirmait qu'elle ne ment pas.
C'est avec la plus extrême prudence qu'on doit invoquer les références historiques ; c'est en "marchant sur des oeufs" qu'il faut bien se remémorer l'affaire Dreyfus. La détestation des juifs s'est déjà manifestée autour de Polanski ; on la retrouve contre DSK comme elle s'était épanouie contre Dreyfus. Les ennemis les plus acharnés de DSK sont les animateurs d'officines antisionistes et antisémites, des associations auto-proclamées pro-palestiniennes, et propagandistes habituelles des islamistes de Gaza. Ils ont déchaîné leur artillerie contre ses défenseurs, tout particulièrement BHL, Robert Badinter ou Jean-François Kahn. Bizarre ... vous avez dit: bizarre....
Craignant les retours de flamme d'un incendie mal maîtrisé, ils ont créé l'idée d'un semblant d'équité en lâchant un Tron. Ce dernier a dû être bien surpris de se découvrir un tel accès à la célébrité. Il n'en demandait sans doute pas autant mais, pétard mouillé contre feu nucléaire, l'équilibre n'y est pas.
Les prudents affichés font des ronds de jambe en tortillant du popotin, faussement moralisateurs. Tous rêvent de condamnation mais ils n'ont jamais autant parlé de la présomption d'innocence. Pour bien montrer à quel point c'est à contre-coeur qu'ils s'y résignent, ils essaient de trouver un équivalent à revendiquer pour l'accusatrice. Mais la présomption d'innocence, désolée, c'est une garantie pour l'accusé ; les dénonciateurs n'en ont pas besoin. 
   Il y a les concurrents à la dite "primaire socialiste". Même les chevaux de retour, les habitués du coup de pied au cul, se reprennent à y croire et se partagent des dépouilles qui ne leur appartiennent pas. Il sera bien difficile de contenir décemment l'impatience.
Pour rafraîchir leur enthousiasme, il reste la réalité : aucun n'est capable de rassembler au delà de ses amis. Au bout de leur émergence fugace, c'est le triomphe assuré de l'adversaire. Ne s'improvise pas sauveur qui se contente de rêver d'avenir. On a déjà connu ...

   Puis, ils devraient se rappeler que c'est aussi le vote ouvrier qui fait élire un chef de droite, simple question d'arithmétique. Cet ouvrier français ne perd pas ses vieilles habitudes devant la fortune des riches. Au lieu de se demander "Comment faire pour en avoir autant ?", il cherche le meilleur moyen de les ruiner ; son idéal est l'égalité par la réquisition. Pour caresser dans le sens du poil l'adversaire des signes extérieurs de richesse, ils ont chauffé à blanc l'épisode bien anodin de la porsche... comme si, quand un ami, propriètaire d'une grosse voiture, proposait de vous déposer, vous refusiez et appeliez un taxi ou preniez le métro. Ridicule, n'est-ce pas ? Mais le coup tordu a marché. Ils en sont encore tout ébahis.
Comme dans toute réunion de chasseurs, n'en doutons pas, ils ont fait sauter les bouchons de champagne.

     En attendant, le présumé innocent traité en coupable aura peut-être reçu le secours de la raison. si les  alarmés s'avisent de réfléchir.
   C'est un homme très riche, on nous l'a dit et répété. S'il avait éprouvé le besoin urgent d'un service sexuel, un simple coup de fil aurait suffi pour se faire livrer instantanément une escort-girl de haut vol, munie de toutes les compétences attendues et d'une discrétion aussi professionnelle que tarifée. Qui peut croire une seconde qu'il ait été réduit à violer des femmes de chambre ?
    Prudente, la "victime" n'accuse d'ailleurs pas de viol mais de "tentative de viol". L'ADN, sous forme de traces de sperme, aurait parlé. Le public est prié de se contenter de rumeurs ; en supposant qu'elles soient exactes, la biologie ne dit rien des intentions. Pour qu'un acte sexuel soit qualifié de viol, il faut qu'il n'ait pas été consenti. Aucun élément de preuve dans un sens ou dans l'autre, c'est parole contre parole.
L'accusation perd de sa consistance et les défenseurs de DSK peuvent avancer d'autres hypothèses, poser d'autres questions.
Dans ces grands hôtels où les employés sont parfois éloignés de la réception, à la manière des personnes âgées abonnées à un service de télé-alarme, le personnel d'étage est équipé d'un bip qui lui permet d'appeler à l'aide. Pourquoi ce bip n'a-t'il pas été utilisé ?
On s'est beaucoup intéressé à l'emploi du temps de DSK entre leur "entrevue" et son arrestation, beaucoup moins à celui de la "victime". A supposer qu'elle n'ait pas songé, elle même, à tirer profit de l'aventure ,elle a pu rencontrer des gens capables de lui en démontrer les avantages. Plus qu'un super-pourboire, c'est le gros lot du loto.
   Logiquement, la baudruche a toutes les chances de se dégonfler mais ses concepteurs sont déjà arrivés à leurs fins : ils ont éliminé la carte la plus sérieuse en vue de la présidentielle.
Un an, ce n'est rien dans le temps de la justice. Les sycophantes n'ont pas négligé cet élément, même s'il est innocenté, il a passé son tour.
Enfin, comme disait Figaro, "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque-chose"... un petit clapot dans la vase du marigot peut submerger les plus brillants projets.


   De l'extême-droite à l'ultra-gauche, que les minables pataugent allègrement dans leur médiocrité. C'est l'intelligence qui a perdu une bonne occasion de se manifester.

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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 16:14

   Il fait sec, trop. Comme en 1976 ou en 2003, les zones les plus touchées par l'aridité sont au Nord et à l'Ouest. Ces régions réputées pour leur humidité se changent en déserts. Sommes-nous confrontés à un événement exceptionnel ? Pas vraiment, climat tempéré ne veut pas dire climat régulier, la modération réside dans la moyenne des températures et des précipitations, ce qui n'élimine pas les exceptions.
    Les exceptions, précisément, on les néglige. La constitution de réserves quand il pleut est le cadet des soucis de l'Equipement du territoire,  et c'est la panique quand l'eau vient à manquer. Malgré l'épée de damoclès de la sécheresse, rien n'est prévu ; un exemple est bien connu, celui de la culture du maïs, gros buveur à la saison estivale quand il pleut le moins. Le regard se fait moins détaché quand, au long des routes, il croise des prés desséchés avec un bétail affamé qui attend l'abattoir en jeunant ; on n'aime pas voir souffrir les bêtes mais le réchauffement climatique est vécu comme un coup du sort auquel on ne peut rien.


   Les imprévoyants et les fatalistes commencent à réagir quand ils ont peur et voilà un bon motif de trouille : plus assez d'eau dans la Vienne pour refroidir la centrale nucléaire de Civaux. Si elle fonctionne sans refroidissement, c'est le cataclysme assuré ( Tchernobyl, Fukushima etc.) Pour ne pas en arriver là, on arrête des tranches et EDF pleurniche sur les investissements qui ne s'amortissent pas. Dans tous les cas, la légende de l'indépendance garantie par le nucléaire en prend un coup.

   C'est alors que surgit un rire de triomphe mauvais : le "C'est bien fait !" des amoureux du site.


  Quand la centrale a été édifiée, ils ont protesté dans le désert. Ils étaient, pour quelques-uns, des opposants au nucléaire mais, parmi eux, se trouvaient aussi des passionnés d'histoire et d'archéologie qui voulaient seulement que ne soit pas défiguré à jamais un site que les historiens du monde entier connaissent mieux que les Français.
Les bords de Vienne ne sont pas un must du tourisme, le Haut Moyen-Âge est encore mal connu et les bâtisseurs de centrales nucléaires n'avaient aucun intérêt à le promouvoir, mais Civaux est aux mérovingiens ce que les pyramides sont à l'Egypte ancienne, une nécropole de pierre.


   En rupture avec les Romains qui incinéraient leurs morts, les Francs mérovingiens les inhumaient. Dans nombre de régions, dont Civaux, pour la fabrication des cercueils, ils n'utilisaient pas le bois trop périssable ; ils creusaient des sarcophages de pierre. On pense que, le temps ayant fait son oeuvre et rendu les corps à la poussière des Ecritures, les cercueils de pierre étaient parfois réutilisés de génération en génération mais les personnages assez riches pour se payer les services d'un tailleur de pierre, les "cendres de conséquence", disposaient d'un sarcophage personnel, à usage unique, destiné à défier le temps. Plus solides que les maisons de bois des vivants, les dernières demeures creusées dans le roc ont duré, faisant de la nécropole de Civaux un champ de tombes indestructibles... à tel point qu'au XVIème siècle, les habitants du coin qui avaient perdu le souvenir des temps mérovingiens en ont eu assez, chaque fois qu'ils voulaient enterrer un des leurs, de se heurter à des blocs de pierre.
   Des fossoyeurs modernes auraient probablement décidé de déplacer le cimetière, mais nos ancêtres, attachés à la terre sacrée de leurs morts, ont entrepris et mené à bien l'exhumation des sarcophages. Avec les outils de l'époque, c'était un labeur de forçat et, les vestiges déterrés, qu'en faire ?
Ces pierres issues de la terre sacrée du cimetière ne pouvaient paver les cours et les chemins ; même si personne n'avait le souvenir de leurs occupants, un fond de respect s'y attachait. Il fut décidé d'en faire les gardiens du lieu, un mur de tombes anciennes pour entourer les morts récents. Deuxième étape d'un travail de titan, les cercueils de pierre furent dressés à la verticale, tête-bêche pour qu'ils s'équilibrent en tirant parti de leur forme trapézoïdale. Le tout forma un mur impressionnant autour du cimetière.


   A la fin du vingtième siècle, le site restait le même. Par chance, la région ne se trouve pas sur un couloir d'invasion, les ravages des guerres y furent peu nombreux et les destructeurs industriels n'accordèrent que peu d'intérêt à cette campagne immobile. De temps en temps, le village recevait quelques visiteurs tranquilles et respectueux, des archéologues et des historiens spécialistes des mérovingiens, pas de quoi troubler sa sérénité. On en vient à le regretter, à se dire qu'une fréquentation moins confidentielle aurait permis de défendre ces vestiges d'exception mieux que la passion discrète d'érudits. Mais qui aurait prévu l'implantation d'une centrale nucléaire à cet endroit précis ?


   Avisez vous de protester ; on vous rétorquera qu'il n'a pas été touché à une seule tombe, que la centrale se trouve à côté. Mais à qui viendrait l'idée saugrenue de bâtir une usine dans la perspective des pyramides ?
N'en doutez pas, l'auteur d'un si brillant projet aurait immédiatement à subir les foudres des états et de l'UNESCO. Il est vrai que les puissants de ce monde prennent leurs vacances plus souvent au bord du Nil que de la Vienne.  
   Il aurait pourtant fallu se méfier des initiatives saugrenues du ramassis d'illettrés qui président aux destinées collectives. Sans le moindre scrupule, ils ont piétiné le souvenir des Mérovingiens au nom de la dite "utilité publique". En vertu de cette même utilité, la centrale devait se construire à Civaux pour que la rivière puisse assurer le refroidissement du coeur nucléaire.


Tout ça pour ça ...!  On mesure tout ce que "rire jaune" veut dire.



 

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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 09:01

    Dans "Le Monde" (page 13), un tableau comme les statisticiens en sont fous, nous présente l'invincible tendance à la hausse des tarifs des médecins spécialistes, de plus en plus souvent classés en "honoraires libres".

 

   Personne n'aime payer les soins plus cher, surtout quand l'assurance maladie déclare forfait.

Le public, en grognant, doute que ces suppléments soient justifiés.

En général, il accepte les augmentations dues à l'utilisation de technologies coûteuses ; dans ce cas, ce qu'il a du mal à accepter, ce sont les franchises et autres déremboursements.

Il est beaucoup plus critique à l'égard du prix des consultations-entretiens qui suivent la même courbe.

   Et si la question se posait autrement ?

   Il n'est pas incongru de se demander s'il est toujours bien nécessaire d'avoir recours à un spécialiste.

   Le médecin traitant est médecin, souvent de médecine générale, ce qui n'est pas inférieur aux autres spécialités ; beaucoup semblent l'oublier. On voit des parents se précipiter chez un pédiatre dès que le petit a éternué ou mal dormi ; est-ce bien nécessaire ?

 La dernière réforme instituant le médecin traitant était clairement prévue pour nous faire perdre cette mauvaise habitude. Pour une fois, c'était une bonne mesure qui ne frappait pas l'usger au portefeuille mais il semble que l'effet produit soit exactement l'inverse. Comme pour les médicaments génériques dédaignés, le patient ronchonne devant les augmentations mais il repousse toute solution qui ne soit pas hors de prix. Comprenne qui pourra ...

    L'habitude bien française de foncer directement chez un spécialiste n'est pas uniquement coûteuse, elle est à l'origine d'errances médicales qui peuvent nuire à l'effet recherché.

Un exemple au hasard : moi !

   J'ai bénéficié très longtemps d'une apparente santé de fer, je voyais rarement un médecin, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Néanmoins, de plus en plus gênée par des sensations de lourdeur et des douleurs dans les jambes, dans la bonne tradition française, j'ai évalué moi-même la situation et j'ai foncé chez un phlébologue en lui demandant de soigner mes troubles circulatoires. C'était son job ; il a donc procédé au travail qui lui incombait. Je vous passe le détail de toutes les séances ; arrivée au bout du traitement, à sa question de savoir si je me sentais mieux, il a bien fallu que je réponde par la négative.

"J'ai fait tout ce qui était de mon ressort. Si vous souffrez toujours, il faut chercher dans une autre voie. Vous devriez en parler à votre médecin généraliste" Ce fut le conseil plein de bon sens que j'aurais mieux fait de mettre en pratique au départ.

Après quelques examens dont je vous ferai grâce, il s'est avéré qu'en fait de troubles circulatoires, je souffrais d'une sclérose en plaques dont il n'aurait pas été inutile de s'occuper plus tôt.

    Bien fait pour moi ! mais je ne prends pas mon cas pour une exception. Le recours, en première intention, à un spécialiste est le plus souvent injustifié et parfois nuisible.

    Dans l'inflation tarifaire, le patient n'est pas seul responsable. Le médecin traitant et son carnet d'adresses y tiennent leur place.

   Voyons le cas du malade qui doit subir une intervention chirurgicale. En général, il compte sur son médecin traitant pour lui indiquer l'établissement où il pourra se faire opérer. Dans un trop grand nombre de cas, le médecin donne l'adresse d'une clinique privée où tous les intervenants (comme un hasard) pratiquent des honoraires avec dépassements. Il oublie trop souvent de signaler au malade que l'hôpital d'à côté assure les mêmes soins au tarif de l'assurance-maladie. L'hôpital est le grand sacrifié tout juste bon à rendre les services coûteux dont la médecine privée ne veut pas. 

   Nous ne retournerons pas le couteau dans la plaie en ajoutant que ces cliniques si chaleureusement défendues n'ont aucun mal à dépasser l'hôpital dans le nombre de maladies nosocomiales transmises aux patients.

   Payer plus cher pour être moins bien soigné.  Il semble que ce soit la nouvelle règle.

Les patients ne doivent pas s'improviser médecins mais ils ne doivent pas rester passifs. L'économie de la santé n'est pas le domaine réservé des seuls professionnels. Tout le monde a son mot à dire.

Le cochon de payant doit, au minimum, demander des explications, en obtenir et savoir dire NON.

 

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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 12:33

Alors qu’on commémore le soixante-sixième anniversaire de la capitulation du Reich nazi, les tentatives de réécrire l’histoire de la seconde guerre mondiale se confirment de diverses parts. C’est le sens de la mise en garde que lancent six universitaires et juristes dans un appel publié par le Nouveau BRN (et reproduit dans Le Monde daté du 10 Mai).

 

Pour résumer, il s'agit, en soutenant Kononov de combattre les tentatives de réécriture de l'Histoire par les héritiers du nazisme toujours vigoureux dans les états Baltes.

     Félicitons ces juristes de monter au créneau. Les historiens se sentiront moins seuls !

Depuis qu'elle a intégré l'union européenne, la Lettonie prend un malin plaisir à s'étaler sur les misères qu'elle a connues pendant l'occupation soviétique. C'est bien son droit, charbonnier est maître chez soi.

On peut, néanmoins, s'étonner de l'extrême indulgence qu'elle réserve aux occupants nazis de la seconde guerre mondiale et à leurs collaborateurs locaux. Tout le monde garde en mémoire l'assistance efficace que ces derniers ont apportée aux einzatsgruppen, la sollicitude qu'ils ont déployée à surveiller les camps , à liquider les ghettos et fournir les centres d'extermination en personnels zélés .

Tout le monde se souvient ; tout le monde sauf leurs descendants au pouvoir dans la Lettonie d'aujourd'hui . Ils souffrent d'amésie sélective, un handicap gravissime.

Leur dernier fait d'armes, qui serait ridicule s'il n'était avant tout scandaleux, concerne un partisan antinazi, Vassili Kononov.

   Il ne demande rien, Vassili ; il vient de mourir à 88 ans. Mais ceux qui l'ont connu et soutenu tiennent à ce que justice soit rendue à sa mémoire. Et sa mémoire, c'est la résistance toujours combattue par les anciens Waffen SS lettons revenus au pouvoir depuis la fin de l'URSS.

Ils ont décidé de traiter les vétérans de l'Armée Rouge en "agents de l'étranger". De la part d'anciens supplétifs de la SS, on croit rêver ! 

Certains hausseront les épaules, diront "à quoi bon, Kononov est mort, on ne peut plus rien pour lui. Il vaut mieux s'occuper des injustices en cours. C'est plus utile."

Voilà une porte ouverte aux révisions de l'histoire. N'entendez-vous pas la petite musique de plus en plus insistante de ceux qui contestent les procès de Nuremberg, les qualifiant de justice partiale des vainqueurs sur des vaincus ?

Les procès de Nuremberg ne sont pas uniquement des moments d'histoire. Ils sont le socle fondateur de tous les tribunaux internationaux, ceux qui permettent aux victimes de crimes contre l'humanité de crier justice.

Qu'on les remette en cause, tous les génocidaires peuvent se frotter les mains.

Alors, même si la mémoire de Kononov vous indiffère, pour que survive la justice internationale, signez l'appel des juristes sur

www.brn-presse.fr

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