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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 15:15

       Ce lundi 2 Décembre, au Quesnoy, il y avait cinéma au théâtre des 3 chênes.

On projetait "Sur le chemin de l'école" documentaire de Pascal Plisson.

La salle était pleine à ras bord d'enfants, des scolaires médusés de voir les difficultés que d'autres élèves affrontent pour aller à l'école, les longues marches à pied dans la savane du Kenya, le relief escarpé de l'Atlas marocain, la gadoue et l'absence de route dans la campagne indienne, les chevauchées périlleuses dans le froid patagonien, tout ça pour accéder à son rêve d'école et commencer son travail d'élève quand on aurait bien mérité de se reposer. Comble du sacrifice, deux petits qui ne sont pas scolarisés mobilisent toutes leurs forces autour d'une ruine bricolée de fauteuil roulant pour  tirer, pousser leur grand frère handicapé jusqu'à son école.

       Prodige, dans ce rassemblement d'enfants on n'entendait aucun bruit, tout le monde était rivé à l'écran, et à la fin, sans que personne ait donné la consigne, un tonnerre d'applaudissements a jailli. Heureusement qu'il faisait noir, j'en ai versé une larme d'émotion.

       Dommage que l'horaire de cette séance unique n'ait pas favorisé la présence des parents. Eux qui se lamentent trop facilement sur la "fatigue" de leurs chers petits, ils auraient trouvé de quoi relativiser.

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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 16:02

  En attendant la fête catholique des lumières, le 8 décembre et la sainte Lucie nordique du 13 décembre, voilà un acompte avec Hanoucca, lumineuse fête juive.

    Hanoucca, c'est l'art de faire durer la flamme, tout un programme !

 

Vous avez huit jours pour enflammer la vie.

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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 20:44
     Dans la presse aujourd'hui :"L'Iran et les grandes puissances ont scellé dimanche un premier accord historique ..."
     Accord historique, c'étaient justement les termes employés par les clowns tristes qui ont signé les accords de Munich avec Hitler en 1938. Les pas trop nuls en histoire savent ce qu'il en est advenu.

 

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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 09:14

 

     Vous avez découvert Shoah de Claude Lanzmann à sa sortie en 1985, ou plus tard, lors d'une rediffusion. Vous en êtes sorti abasourdi et hagard, vous aviez pris un grand coup dans la tête, et, depuis ce jour mémorable, vous savez qu'il y a un avant et un après Shoah. Plus de neuf heures de témoignages pour dire l'indicible, ce film a une telle force qu'il a nommé les événements, on ne dit plus "l'extermination des juifs par les nazis" mais "la shoah". Lanzmann est au cinéma ce que Raul Hilberg, l'auteur de "La destruction des juifs d'Europe", représente pour le texte.

    Vous n'étiez pas loin de croire que Shoah avait tout dit mais Claude Lanzmann gardait inexploitées de précieuses réserves. Au long des années précédant Shoah, il avait accumulé des heures de témoignages qui ne figurent pas tous dans Shoah, non parce qu'ils auraient manqué d'intérêt mais parce qu'ils formaient, à eux seuls, le sujet d'un film.

     En 1997, ce fut "Un vivant qui passe", chronique de la cécité estampillée Croix Rouge

    En 2001, "Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures", l'épopée de Yehuda Lerner et des révoltés de Sobibor. Après Shoah-la catastrophe, l'heure de grâce. Des juifs promis à la mort tuent leurs geoliers, s'échappent d'un centre d'extermination, rejoignent la Palestine et se battent pour fonder l'état d'Israël.

     Enfin, mais ce n'est peut-être pas fini, " le dernier des injustes " présenté en mai 2013 au festival de Cannes, sort en salles cet automne. C'est l'histoire du rabbin Benjamin Murmelstein, le dernier président du Conseil Juif du ghetto de Theresienstadt. véritable décor de théâtre destiné à donner le change aux rares curieux, présenter un « ghetto modèle », une farce programmée pour finir dans les crématoires d'Auschwitz. Il fut le  seul "doyen des Juifs à n’avoir pas été tué durant la guerre. Il s'est battu pied à pied avec Eichmann pour éviter la liquidation du ghetto, réussissant à faire émigrer 121.000 juifs. Ce dernier film dévoile sans fard les contradictions sauvages des Conseils Juifs. 

 

       Claude Lanzmann est un vieux monsieur chargé d'honneurs et de notoriété, vous pensez qu'il ne doit rencontrer aucune difficulté pour diffuser son film ... et vous avez tort.

Parlons de ce qui m'est facile à vérifier. Dans tout le département du Nord, "Le dernier des injustes" n'est visible que dans une seule salle classée "Art et essai" à Lille pendant moins d'une semaine. 

( de Claudine LANOE  Aujourd’hui à 10h36 AM :

Et tu peux ajouter :à un horaire unique , 19 h ). 

      Que font ces multiplexes qu'on nous a vendus comme une garantie de multiplicité dans la programmation ? Ils ne seraient pas capables de dégager une toute petite salle, quelques jours, pour une œuvre majeure ?

Il paraît que non, Lanzmann ne remplirait pas les salles. Les diffuseurs industriels ne veulent pas courir ce risque. Ils préfèrent rallonger le temps de passage de quelques navets commerciaux.

Ils sont là pour faire de l'argent, pas de la pédagogie.

         Quand les lycéens étudiaient encore l'histoire, il était possible de circonvenir des commerçants en leur représentant le défilé des groupes scolaires qui allaient se précipiter chez eux. Aujourd'hui, l'histoire et la mémoire n'ont plus de public, rien ne semble pouvoir lutter contre l'appat du gain.

        C'est triste mais, à l'approche des élections municipales, nous pouvons en tirer une leçon : il ne faut pas laisser réduire la culture à l'industrie du spectacle. 

 Un service public de la culture est une nécessité

 

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 18:57

    Le 31 octobre, c'est la fête des casse-pieds juniors.

    Abandonnez tout espoir de vous concentrer, vous vivrez au rythme des coups de sonnette. 

Vous laissez choir vos travaux et vous ouvrez la porte, un peu agacée, mais vous essayez de rester aimable, ce sont des enfants... Enfin, c'est ce que vous croyez deviner sous les couches de maquillage.

Ils aimeraient vous faire peur. Vous n'êtes pas du tout impressionnée mais vous plaignez de tout cœur la pauvre mère qui devra les récurer ...

    Avec ou sans "S'il vous plait", la politesse est en option, ils réclament des bonbons.

   Ils savent ce qu'ils veulent mais ne sont pas capables d'expliquer à quoi rime ce carnaval d'horreurs.

Les plus grands arrivent à prononcer correctement le mot "Halloween" mais ne comptez pas sur eux pour vous en expliquer le sens.

Ils ont adopté Halloweeen comme le fast food et Disney, parce qu'ils les croient à la mode. Ils sont bien loin d'imaginer que ce jour supposé américain n'est qu'une resucée de nos vieilles fêtes des défunts. Destinées à conjurer la mort, elles avaient quitté notre univers et les voilà revenues, plus artificielles, moins liées à la tradition... à moins que notre regard ne soit abusé par la nostalgie. Après tout, ce n'est pas impossible.

    Dès les années 1950, dans mon Hainaut natal, elles avaient presque disparu, il n'en reste qu'un très lointain souvenir. Laissons-le revenir à la surface.

     Le calendrier religieux imposait ses dates. Pour les catholiques, le jour des morts n'est pas célébré le 31 Octobre mais le 2 novembre, lendemain de la Toussaint. Ce jour-là, nos mères ne nous demandaient pas notre accord. D'autorité, elles nous emmenaient au cimetière pour soigner les tombes, y déposer des pots de chrysanthèmes ou les enlever en cas de gelée.

    C'était une corvée, nous étions heureux d'y échapper quand, par chance, le 2 Novembre tombait un jour de classe, mais l'épreuve avait une compensation à la mi-novembre, une espèce de carnaval d'automne tout en betteraves et chandelles.

   Chaque participant se procurait un sac à pommes de terre en toile de jute et une betterave à sucre bien blanche, la plus lourde possible. Il se fabriquait une bougie en fondant autour d'un bout de ficelle les débris de cierges ramassés à l'église. Ensuite, il fallait user de diplomatie auprès du père ou du grand-père pour lui emprunter un couteau solide, nécessaire pour la partie la plus délicate de l'exercice. Plus la betterave était grosse, plus elle était compacte et dure à creuser. Il fallait de la force et de l'habileté pour y faire un trou, c'était impossible avec un canif.

Ce n'était pas une petite affaire de convaincre les parents, ils hésitaient à nous confier ce "grand couteau-là, celui qui coupe bien...". Un vieux mettait fin aux négociations en nous apportant son aide, il n'était pas vraiment rassuré de voir des enfants risquer de se blesser et, au fond, il était ravi de retrouver ses plaisirs de jeunesse. L'exercice pouvait commencer.

   Après avoir nettoyé la betterave, il fallait la débarrasser des petites racines, puis nous en tranchions le collet pour la poser pointe en haut. Ensuite, il fallait l'évider ; un éclat à la fois, nous creusions. Plus le trou était vaste, plus la coque était amincie sans céder, plus le travail était réussi. Point final, découper délicatement des yeux et une bouche. La betterave s'était changée en tête. A sa base, on fixait le sac de jute, pour former une espèce de vêtement. 

    Quand toutes les têtes étaient finies, les participants formaient le cercle. C'était l'heure de vérité, on allumait les betteraves maintenant appelées spectres. Chacun enflammait sa bougie et l'introduisait dans la tête. C'était l'instant crucial pour les spectres ratés ; si la betterave n'était pas assez creuse, si les orifices des yeux et de la bouche n'apportaient pas assez d'air, la flamme s'étouffait immédiatement et la dépouille lamentable finissait sa brève carrière à nourrir le bétail.

   Quant-aux spectres réussis, c'était, pour eux, l'heure de gloire. La tête, rendue vaguement translucide prenait une teinte verdâtre des plus inquiètantes. Les yeux et la bouche montraient leur feu et laissaient échapper des volutes de fumée sucrée, la pulpe de betterave en brûlant, suintait de la mélasse qui caramélisait.

    Le gagnant était celui qui brûlait le plus longtemps mais il ne laissait qu'une pauvre dépouille racornie qui finissait sur le tas de fumier.

    De ces réunions de spectres, des années après, il reste un souvenir facile à retrouver, ce n'est pas une image mais une odeur sucrée qui revient chaque fois qu'on cuit une pâtisserie.

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 16:30

   Retour sur l'histoire proche.

   Depuis la mort de Tonton 1er, la France de gauche rongeait son frein dans l'opposition. Décidément, l'élection présidentielle ne lui réussissait pas.

Abonnés à près de vingt ans d'échec au scrutin suprème, les encartés de gauche ne sont pas restés inoccupés, ils ont prospéré dans les pouvoirs locaux. La France cumula des présidences de droite avec des villes et des régions de gauche.

    Advint le scrutin présidentiel de 2012. La gauche se lassait de l'oppositon et aspirait à gouverner, elle avait un candidat parfait en la personne du directeur du FMI, personnage considérable orné du prestige de sa fonction et d'une épouse que la télévision avait rendue populaire, le télespectateur la trouvait jolie, avec ses yeux bleus, c'était une véritable affiche pour les pulls mohair, et elle s'était toujours montrée intraitable avec l'extrême-droite.

   Une élection n'est jamais gagnée d'avance, l'engrenage si bien huilé grippa dans la dernière ligne droite à cause d'une affaire de sexe aussi américaine que scandaleuse. Les amateurs de polars et de conspirations n'ont pas fini de chercher le commanditaire du crime.

Il fallut d'urgence changer le candidat. Finis splendeur et prestige, le citoyen aura droit à sa louche de normalité indigeste.

     Le président sortant aimait le bruit, les riches et l'horlogerie de luxe. Ce qu'il était agaçant ! L'électeur  moyen était prêt à embrasser la cause de quiconque le débarrasserait de l'agité, il se laissa tenter par un candidat banal qui était fier de se déclarer normal et ressemblait à Monsieur Tout-le-monde.

    C'était un vote par défaut mais l'élu perché sur un petit nuage préféra ne pas s'en apercevoir.

    De quels hauts faits pouvait-il se vanter ? Il n'avait jamais été ministre, son grand mérite était d'avoir évité l'implosion de son parti quand il en était Premier Secrétaire. Logiquement, il pouvait se dire que gouverner la France ne serait pas beaucoup plus compliqué que gérer des irresponsables, des tendances et des courants, en évitant les embuscades. Il se mit au travail avec la méthode qui lui avait si bien réussi.

    On allait voir ce qu'on allait voir et... rien, plouf !

    Le pays, les nerfs à vif, attendait de grandes décisions seules capables d'impulser le changement promis. Elles auraient forcément déplu à certains, ce qu'un président adepte du consensus ne pouvait envisager. Il ne lui vint même pas à l'esprit qu'en échange, il pourrait engranger des soutiens indéfectibles. Non, fidèle à sa méthode, il choisit le gouvernement qu'il lui fallait, appliqué à régler des querelles d'appareil, remettant aux calendes grecques le respect des engagements.

   Dire qu'il n'a rien fait serait injuste, il avait promis le mariage pour tous et il tint parole malgré une opposition déchaînée. En même temps, sans y être hostiles, des citoyens se demandaient s'il était bien raisonnable de mobiliser tant d'énergie pour une réforme dite "sociétale" qui leur semblait moins urgente que le retour des chômeurs au boulot. Il est vrai que ces lois tapageuses font parler plus qu'elles ne coûtent et que, justement, l'argent est ce qui manque le plus.

    Pour être un vrai président, il faut exister en politique internationale, montrer qu'on décide de la paix et de la guerre. Il entreprit de chasser les djihadistes du Mali où la population l'accueillit comme le Bon Dieu. Il  récolta provisoirement quelques points dans les sondages.  Comme toutes les embellies, celle-là dura ce que durent les roses, l'espace d'un instant, le temps que le peuple, pour une fois obstiné, lui qu'on dit si inconstant, ne revienne à ses préoccupations lancinantes du chômage et du pouvoir d'achat.

     Pendant ce temps, le calendrier avance, les élections municipales s'annoncent dans quelques mois.  L'électeur mécontent du spectacle présidentiel risque fort de se détourner de tout ce qui porte son étiquette. Les déçus du président pourraient se donner des maires de doite ou même d'extrême-droite.

       Lassés des revirements et atermoiements présidentiels, des maires socialistes ont commencé à rendre leur carte. C'est la chute des feuilles...

     En quoi les maires sont-ils responsables de l'emploi et du coût de la vie ? Non seulement, ils n'y sont pour rien mais ils apportent leur aide aux victimes avec le peu de moyens qui leur restent, l'Etat se déchargeant des dépenses sans les financer.

      Jouez à vous faire peur, imaginez ce que deviendrait votre ville sous une municipalité de droite.

     En vue de sa réélection, le nouveau essaiera de plaire à ceux qui l'ont élu, il fera donc en sorte que les impôts locaux n'augmentent pas.

      Rien n'est plus simple, supprimez des services ; si vous avez moins de frais, il vous faudra moins de recettes.

On peut l'observer facilement, c'est la gestion municipale qui se pratique dans les villages résidentiels, les zones "rurbaines", tenues par des maires de droite. Pas assez courageux pour annoncer la couleur, ils se disent souvent "apolitiques" mais leurs amis sont tous à droite et leurs critiques s'adressent exclusivement à la gauche.

Quels services seront détruits en premier ? Tous seront touchés, à commencer par ceux que des entreprises privées vendront aux citoyens devenus clients, consommateurs.

On va mettre l'école publique à la portion congrue. Quand les parents en auront assez, ils mettront leurs enfants à l'école privée. 

Les activités sportives peuvent être assurées par des clubs privés, sinon, grâce à la voiture, on utilisera les installations de la commune voisine qui offre encore des services.

La vie culturelle ? - Les amateurs de spectacles et de lecture n'ont qu'à se déplacer.

Mais s'ils n'ont pas de voiture ?  - Il y a de plus en plus de chaînes de télévision thématiques, voilà de quoi se cultiver.

Ils ont envie de loisirs collectifs ?  - Alors, là, c'est trop, ce n'est pas à la commune de payer tous les caprices.

 

Vous croyez que j'exagère ?

 - A peine. Si vous ne me croyez pas, faîtes donc votre petite enquête dans les communes de droite, vous y réfléchirez. Vous paierez peut-être moins d'impôts mais, si vous êtes jeunes, vous aurez intérêt à ne pas avoir d'enfant, si vous êtes vieux, malades ou handicapés, partez !

Votre petit paradis n'est plus fait pour vous.

 

      Monsieur le Président, nous n'acceptons pas les conséquences de votre incurie sur des élus locaux qui, eux, ont bien fait leur travail.

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 23:09

      Le prix Sakharov 2013 est décerné à Malala Yousafzai, 16 ans.

Cette jeune pakistanaise, laissée pour morte par des talibans qui lui avaient tiré une balle dans la tête, est devenue un symbole pour toutes les femmes écrasées par l'obscurantisme.

    Son crime ? Elle milite pour que les filles aillent à l'école, certaine que l'éducation est le plus sûr chemin vers la liberté.

    Que le prix Sakharov pour les droits de l'homme et la protection accordée par l'Union Européenne l'aident à sauver sa vie et continuer son combat.

       Des enfants prêts à tout pour étudier, c'est aussi le thème du film "Sur le chemin de l'école" au programme des cinémas en ce moment.

    En hommage à Malala, il faut absolument aller le voir et, surtout, y emmener les enfants de son entourage.

On a bien le droit de rêver, ils devraient s'en poser des questions, nos chers petits, toujours fatigués, jamais contents.

     Pour un jour, au moins, qu'ils apprécient leur chance et décident d'en tirer parti...  

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12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 21:20

    Vendredi 13 septembre au soir, commence Yom Kippour, la plus grande fête de l'année juive. 

Yom Kippour, pour les non-hébraïsants, c'est "Le Grand Pardon", une sorte de "super-shabbat" où les fidèles doivent redoubler d'observance religieuse.

C'est aussi la célébration du pardon, prérogative de Dieu, essentielle pour les croyants, chacun demande l'indulgence divine. Il importe de ne pas réduire le geste au rite, seuls les repentants sincères seront pardonnés, les hypocrites n'ont aucune chance d'être exaucés.

La cérémonie religieuse n'est pas fermée sur ses pratiquants, ceux qui demandent pardon ne s'adressent pas seulement à la divinité, c'est aussi le jour de la grande réconciliation. Chacun  se fait un devoir de rechercher la paix avec les autres, on reconnait ses fautes et on promet de s'amender.

     Sinistre ironie du sort, c'est à Kippour 1973, il y a juste quarante ans, que l'habituelle coalition des ennemis d'Israël menée par la Syrie et l'Egypte fondit sur l'état juif pour se venger de la défaite subie lors de la guerre des six jours. La victoire resta aux Israéliens mais les contemporains garderont le souvenir d'un acte déloyal.

Pouvait-on attendre une autre attitude de la part de gens obsédés du désir de détruire Israêl ?

    Aujourd'hui, les problèmes de la région ne sont toujours pas résolus, même si l'état d'Israël a l'air d'un ilôt de paix à côté du désordre et des massacres sévissant chez ses voisins.

     Au milieu du carnage, faisons un rêve : que l'esprit de Yom Kippour s'étende sur tous les humains.

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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 15:03

    A noces renouvelées, cadeau embarqué, nos proches ont eu l'idée magnifique de nous offrir la croisière "Rhin Romantique" pour fêter nos quarante ans de mariage.

    Au long des berges, nous avons passé en revue une collection de châteaux forts plus ou moins ruinés. Ils ont servi de tanières à des seigneurs brigands au bon vieux temps des guerres féodales, ce qui ne les a pas empêchés de séduire les poètes romantiques, par leurs soins devenus les précurseurs du médiéval fantastique.

     Nous avons rencontré la Lorelei, enfin sa statue, au pied de son rocher. On a les sirènes qu'on peut, sur les bords du Rhin sévissait une lore (une espèce de sirène d'eau douce), la fameuse Lorelei. Comme ses homologues marines, plantée sur son rocher, elle attirait les navigateurs de passage par son chant mélodieux. Ils en perdaient la plus élémentaire prudence, rencontraient de piquants rochers ou s'enlisaient sur des hauts fonds sableux et se noyaient bêtement. Les gens du coin trouvèrent déloyale la voix de cette chanteuse fatale, ils s'assemblèrent et se ruèrent pour lui faire un sort. Se voyant perdue, Lorelei se précipita du haut du rocher en appelant son père au secours. Papa était le dieu Rhin, il fit surgir une énorme vague qui lui ramena fi-fille et noya tous les poursuivants... et quelques esquifs, en prime.

Aujourd'hui, si les promeneurs fluviaux ne craignent plus la Lorelei, ils succombent toujours à son charme et espèrent l'entendre à nouveau. Lorelei n'a plus d'ennemi, même si elle a parfois connu, à son corps défendant, des amis peu recommandables. 

Hitler fut l'un d'entre eux ; il comptait bien faire entrer la Lorelei avec tous les mythes germaniques dans la propagande nazie. Il aurait voulu donner de grandes cérémonies à sa gloire personnelle au sommet du fameux rocher. Mais rassembler du monde sur une pointe, ce n'est ni facile ni solennel, il entreprit de faire raboter le sommet trop aigü. Auprès de ses autres crimes, il est vrai que ces travaux de terrassement prêtent à sourire. Le fait est que, malgré l'outrage, Lorelei a gagné, sa légende est intacte et ses admirateurs toujours séduits.

     En tous lieux, les monuments historiques ont un point commun, les ravages des siècles aidés par les guerres. Ainsi, nous avons pu admirer Heidelberg, vieille cité de cour et d'université. L'endroit est fort élégamment démoli. Localement, il ne s'est pas trouvé d'émule de Viollet Leduc pour reconstruire à son goût les murs abattus, et c'est tant mieux. A propos de ces destructions, comme de celles d'autres lieux, nous avons beaucoup entendu parler de Louvois, du Sire de Melac et de leur royal chef Louis XIV. La Rhénanie a payé un lourd tribut aux diverses guerres de succession, de sept ans et de trente ans. Il est probable que, dans quelques siècles, nos plages du Débarquement et nos Oradour les rejoindront au catalogue du tourisme historique.

     Naviguer sur le Rhin, de la Suisse aux Pays bas, c'est plonger aux tréfonds de l'histoire.  On remonte jusqu'en 843, date du fameux traité de Verdun conclu entre les petits-fils de Charlemagne.

L'empire carolingien était trop grand. En un temps où les transports étaient longs et souvent impraticables, les fonctionnaires prenaient vite leur autonomie, vivaient en potentats locaux, l'empire était menacé d'éclatement. Vouloir à tout prix le maintenir aurait conduit à brève échéance au morcellement de l'autorité et du domaine. Les trois frères choisirent de se plier aux règles en usage chez leurs ancêtres et tournèrent le dos aux ambitions impériales. L'empire fut partagé en trois royaumes, la Francie à l'Ouest, la Germanie à l'Est et entre eux, un royaume-tampon qui suivait le tracé du Rhin et se prolongeait en Italie. On le nomma Lotharingie, du nom de son premier souverain, Lothaire.

L'Europe rendrait ces frontières d'un autre temps définitivement caduques ... c'est juste un peu vite dit. les cultures et l'histoire ne se laissent pas oublier si facilement. Les bords du Rhin forment un pays, la Rhénanie, Ce n'est pas la France parisienne ni l'Allemagne prussienne, les guerres ont commencé entre les deux états quand, le sentiment national les démangeant, ils ont entrepris de se disputer la rive gauche du Rhin. Massacres, rancunes inexpiables, des siècles de haine recuite, alors que le simple bon sens aurait été de reconnaître que le vieux royaume de Lothaire n'est toujours pas mort.

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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 17:45

      Le cher Georges Brassens nous affirmait, non sans une bonne dose de malice, que les morts sont tous de braves types. N'en déplaise à sa douce mémoire, nous éprouvons les plus grandes difficultés à le suivre, certains défunts n'auront jamais droit à notre respect. Le dernier exemple en est Jacques Vergès, il vient de quitter un monde qui ne le regrettera pas.

S'il était mort dans sa jeunesse, nous aurions versé une larme sur le militant anti-colonialiste mais il a vécu trop longtemps. Le défenseur des opprimés s'est changé en avocat des dictateurs.

    Après un séjour algérien, il disparut pendant huit années de 1970 à 1978...

Imaginations, à défaut de pouvoir, prenez l'initiative. Tous les choix vous sont ouverts.

Où était-il passé, pour quoi faire, avec qui ? Stasi, KGB, réseaux terroristes, officines antisémites ...c'est vraiment l'embarras du choix.  

Il réapparut et remit sa robe d'avocat pour défendre les figures les plus noires du terrorisme et du crime contre l'humanité, de Magdalena Kopp à Khieu Samphân, en passant par Klaus Barbie, Carlos, ..., j'en passe et des meilleures ...

   Les nazis, au tribunal de Nuremberg, ont bénéficié des services d'un avocat. Dans un état de droit, même les monstres les plus affreux ont le droit d'être défendus lors d'un procès équitable. De toute façon, un avocat qui voudrait ne défendre que des innocents devrait très vite changer de métier. La grande faute de Jacques Vergès n'est donc pas d'avoir professionnellement défendu des criminels mais de les avoir soutenus hors du prétoire, de leur avoir manifesté une solidarité qui dépassait largement son rôle d'avocat.

    Ses clients disparates n'avaient qu'un point commun, l'antisémitisme. Faut-il en conclure que la haine du juif peut, à elle seule, gouverner toute une vie ?

 

S'il faut prononcer l'oraison funêbre d'un tel sinistre, elle tiendra en deux mots : Bon débarras !

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